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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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vous me parlez de dangers et de maux sans nombre, et dame Ursley m’a parlé de potence et d’une mistress Turner qui a été pendue.
    – En vérité ! et qui peut être cette dame Ursley, que votre prudence m’a associée dans la tâche difficile de donner des conseils à une jeune folle ?
    – La femme du barbier Suddlechops qui demeure à deux pas d’ici, madame, répondit Marguerite avec l’air de la plus grande simplicité, mais n’étant pas fâchée au fond du cœur de trouver un moyen indirect de mortifier celle qui lui donnait des avis peu agréables. C’est après vous, madame, la femme la plus prudente que je connaisse.
    – C’est une confidente parfaitement choisie ! Vous avez mis beaucoup de délicatesse dans ce choix, et vous n’avez oublié ni ce que vous devez aux autres, ni ce que vous vous devez à vous-même ! Mais qu’avez-vous donc ? où allez-vous ?
    – Demander les avis de dame Ursley, madame, répondit Marguerite en feignant de se retirer ; car je vois que vous êtes trop en colère contre moi pour vouloir m’en donner, et le cas est pressant.
    – Mais de quoi s’agit-il donc, folle que vous êtes ? dit Hermione d’un ton plus doux. Asseyez-vous, petite, et voyons ce que vous avez à me dire. Il est vrai que vous êtes une folle et une enfant gâtée, mais je ne vous en aime pas moins ; vous m’intéressez, et je vous aiderai si la chose est possible. Asseyez-vous, vous dis-je, et vous verrez que mes avis valent bien ceux de la femme du barbier. Allons, dites-moi ce qui vous fait supposer que vous avez donné votre cœur sans retour à un homme que vous n’avez vu qu’une fois, à ce que je crois.
    – Je l’ai vu plus d’une fois, répondit Marguerite en baissant les yeux ; mais je ne lui ai parlé qu’une seule. L’impression qu’il a faite sur moi a été si profonde, que je pourrais encore vous répéter jusqu’à la parole la plus insignifiante qu’il a prononcée. Cependant je crois que cette impression aurait pu s’effacer de mon cœur, si d’autres circonstances survenues depuis ce temps ne l’y eussent gravée pour toujours.
    – Jeune fille, toujours est un mot qui se présente naturellement sur nos lèvres en pareilles occasions ; et cependant c’est le dernier que nous devrions employer. Ce monde, ses usages, ses passions, ses peines, ses plaisirs passent comme le souffle du vent. Toujours offre une idée qui n’appartient qu’à ce qui existe au-delà du tombeau.
    – Vous avez bien raison, madame ; aussi ne veux-je vous parler que de l’état actuel de mon cœur, de ce qui durera autant que ma vie, et je n’ignore pas qu’il peut se faire qu’elle soit courte.
    – Et qu’y a-t-il donc en ce lord écossais qui puisse l’avoir si fortement gravé dans votre imagination ? Je conviens qu’il est fort bien, car je l’ai vu, et je veux bien supposer qu’il est poli et que sa conversation est agréable. Mais quelles sont ses autres qualités ? car il faut qu’il en ait de peu communes.
    – Il est malheureux, madame, le plus malheureux des hommes ; entouré de pièges de toute espèce ingénieusement disposés pour le perdre de réputation, le dépouiller de ses biens, et peut-être même le priver de la vie. Ce plan a été formé d’abord par la cupidité ; mais aujourd’hui il est suivi par la vengeance, par la méchanceté la plus prononcée, la plus active ; car lord Dalgarno…
    – Monna Paula ! Monna Paula ! s’écria lady Hermione interrompant sa jeune amie ; elle ne m’entend pas, ajouta-t-elle, il faut que j’aille lui parler, je reviendrai dans un moment. Elle sortit de l’appartement, et y rentra presqu’au même instant.
    – Vous avez prononcé un nom que je croyais connaître, lui dit-elle ; mais Monna Paula vient de me remettre sur la voie ; je ne connais pas votre lord… Quel nom lui avez-vous donné ?
    – Lord Dalgarno, le plus méchant homme qui existe. Sous l’apparence de l’amitié, il a conduit lord Glenvarloch dans une maison de jeu, dans l’espoir de le voir s’y ruiner ; mais l’homme à qui ce faux ami, ce traître avait affaire était trop vertueux, trop modéré, trop prudent pour se laisser prendre dans un pareil piège. Que fit alors ce vil lord Dalgarno ? il tourna la prudence et la modération de celui qu’il voulait perdre contre lui-même, et persuada aux autres que parce qu’il ne voulait pas devenir la proie des loups, il s’associait avec eux pour

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