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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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avoir une part de leur butin. Et pendant qu’il cherchait si bassement à perdre un compatriote bien éloigné de concevoir le moindre soupçon, il avait grand soin de le tenir entouré de ses créatures, et de l’empêcher de se présenter à la cour et de voir les personnes de son rang. Depuis la conspiration des poudres il n’y a pas eu de complot plus infâme, tramé avec une adresse plus perfide, suivi avec plus de constance et de malignité.
    La chaleur avec laquelle Marguerite s’exprimait arracha un sourire mélancolique à lady Hermione. Soupirant ensuite elle lui dit qu’elle connaissait bien peu le monde dans lequel elle allait vivre, puisqu’elle était si étonnée de le trouver rempli de perfidie et de trahison.
    – Mais de quelle manière, lui demanda-t-elle ensuite, avez-vous pu découvrir les vues secrètes de lord Dalgarno, d’un homme qui a dû prendre toutes les précautions que les traîtres oublient rarement ?
    – Permettez-moi de ne pas répondre à cette question, madame ; je ne pourrais le faire sans trahir le secret que j’ai promis à d’autres. Qu’il me suffise de vous dire que ce que je viens de vous apprendre est aussi sûr que les moyens par lesquels je l’ai appris sont certains. Mais je ne dois les faire connaître à personne. – Pas même à vous, madame.
    – Vous êtes trop hardie, Marguerite. Vous mêler de pareilles affaires à votre âge ! – Non-seulement c’est une chose dangereuse, mais cela ne convient même pas à une jeune fille.
    – Je savais que vous me diriez encore cela, madame, répondit Marguerite avec plus de douceur et de patience qu’elle n’en montrait ordinairement quand on lui faisait quelque reproche ; mais Dieu sait que mon cœur n’est animé en ce moment que du désir de sauver un homme innocent, et victime d’un traître. – J’ai trouvé moyen de lui faire donner avis de la fausseté de son ami ; mais hélas ! cette précaution n’a fait qu’accélérer sa perte ; car il est perdu si l’on ne peut le secourir promptement. Il a accusé de trahison son faux ami ; il a tiré l’épée contre lui dans le parc, et il est maintenant exposé au châtiment terrible prononcé par la loi contre ceux qui violent les privilèges du palais.
    – Voilà une histoire bien extraordinaire ! Lord Glenvarloch est-il donc en prison ?
    – Non, Dieu merci, madame. Il est dans le sanctuaire de Whitefriars ; mais il est douteux que cet asile puisse le protéger dans le cas où il se trouve. On parle d’un ordre délivré par le lord grand-justicier. Un étudiant du Temple a été arrêté, et se trouve inquiété pour avoir favorisé sa fuite. On profitera même du refuge que la nécessité l’a forcé de chercher dans un pareil endroit, pour nuire encore davantage à sa réputation. – Je sais tout cela, mais je ne puis le sauver. – Je ne puis le sauver sans votre aide.
    – Sans mon aide, jeune fille ! vous perdez la raison. – Dans la retraite où je vis, quel moyen puis-je avoir de secourir ce malheureux jeune lord ?
    – Vous en avez pourtant le moyen ! – Oui, vous en avez le moyen, ou je suis bien trompée. – Ce moyen, qui dans cette ville, dans ce monde, peut venir à bout de tout. – Vous êtes riche, et une faible portion de votre richesse me mettrait en état de le soustraire au danger qui le menace. Il recevrait les moyens et les instructions nécessaires pour s’échapper, et je…
    – Et vous l’accompagneriez dans sa fuite sans doute, dit Hermione d’un ton d’ironie, pour recueillir le fruit de vos sages efforts en sa faveur.
    – Que le ciel vous pardonne cette pensée injuste, madame ! – Je ne le reverrai jamais, mais je l’aurai sauvé, et cette idée me rendra heureuse.
    – C’est une conclusion bien froide pour un enthousiasme si ardent et si hardi, dit Hermione en souriant d’un air d’incrédulité.
    – Je n’en attends pourtant pas autre chose, madame. – Je pourrais presque dire que c’est tout ce que je désire. Il est bien sûr que je ne ferai aucune tentative pour arriver à un autre but. Si je suis hardie pour ses intérêts, je suis assez craintive en ce qui concerne les miens. Pendant la seule entrevue que j’ai eue avec lui, je n’ai pas eu le courage de lui adresser un seul mot ; il ne connaît pas le son de ma voix, et tout ce que j’ai risqué, tout ce qu’il faut que je risque encore, c’est pour un homme qui, si on lui parlait de moi, dirait qu’il a

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