Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
Seigneurie ne refusait aucun des hommages qu’on voulait bien lui décerner en l’honneur de sa galanterie et de sa reconnaissance.
    Il y avait dans cette partie de l’accusation un certain fonds de vérité qui déconcerta extrêmement Glenvarloch ; car il ne pouvait pas, comme homme d’honneur, nier que lord Dalgarno et quelques autres ne l’eussent quelquefois plaisanté sur le compte de dame Nelly ; et, quoiqu’il ne fît pas tout-à-fait le fanfaron des vices qu’il n’avait pas, il ne s’était pas montré du moins assez jaloux de se disculper du soupçon d’un tel crime devant des hommes près de qui c’était un titre d’estime. Ce fut donc avec une sorte d’hésitation et d’un ton adouci qu’il convint que cette supposition avait été l’objet de quelques vagues plaisanteries, mais sans la moindre apparence de vérité, John Christie ne put écouter plus long-temps sa défense.
    – D’après ce que vous venez de me dire vous-même, s’écria-t-il, vous avez permis qu’on fît en plaisantant des mensonges sur votre compte ; comment puis-je savoir si vous dites la vérité, maintenant que vous parlez sérieusement ? Vous trouviez, sans doute, beaucoup d’honneur à passer pour avoir déshonoré une famille honnête ! Qui ne croira pas que vous aviez des raisons positives pour appuyer votre lâche bravade ? Je ne penserais pas différemment en pareille occasion. Ainsi donc, milord, écoutez ce que je vais vous dire : vous êtes vous-même maintenant dans une fâcheuse affaire ; hé bien ! au nom de toutes les espérances que vous pouvez avoir d’en sortir heureusement, et sans perte de la vie et de vos biens, avouez où est cette malheureuse femme. Dites-le-moi, si vous tenez à votre salut… ou si vous craignez l’enfer… Parlez, à moins que vous ne vouliez que la malédiction d’une femme tout-à-fait perdue, et celle d’un homme dont vous avez brisé le cœur, vous poursuivent pendant votre vie, et portent témoignage contre vous dans ce grand jour qui viendra après la mort. Vous êtes ému, milord, je le vois ; je ne puis oublier le mal que vous m’avez fait ; je ne puis même promettre de le pardonner : mais, parlez, et vous ne me reverrez jamais ; jamais vous n’entendrez mes reproches.
    – Homme infortuné, répondit lord Glenvarloch, vous en avez dit plus, bien plus qu’il ne le fallait pour m’émouvoir profondément. Si j’étais libre, je vous aiderais de tout mon pouvoir à découvrir celui qui vous a outragé, d’autant plus que je me reproche en quelque sorte, par mon séjour dans votre maison, d’être la cause innocente qui aura attiré le séducteur.
    – Je suis charmé que Votre Seigneurie me fasse tant de grâce, dit John Christie en reprenant le ton d’ironie amère avec lequel il avait ouvert cette étrange conversation ; je vous épargnerai tout autre reproche, toute nouvelle remontrance : votre résolution est prise, et la mienne aussi. – Or donc : holà, garde !
    Le garde entra, et John poursuivit : – J’ai besoin de m’en aller, frère ; veillez bien sur votre prisonnier ; il vaudrait mieux que la moitié des bêtes féroces qui sont renfermées ici dans leurs loges retrouvassent leur liberté que de rendre encore à la société des honnêtes gens ce damoiseau à figure douce et à langue dorée.
    À ces mots il se hâta de sortir de l’appartement ; et Nigel eut tout le loisir de gémir sur la bizarrerie de sa destinée, qui semblait ne jamais se lasser de le persécuter pour des crimes dont il était innocent, et de l’entourer de fatales et fausses apparences. Il ne put cependant s’empêcher de reconnaître intérieurement qu’il avait bien mérité tout ce qui pourrait lui arriver de fâcheux au sujet de cette accusation de John Christie, pour avoir souffert par vanité, ou plutôt dans la crainte du ridicule, qu’on le soupçonnât capable d’un crime infâme contre les lois de l’hospitalité, uniquement parce que des sots le regardaient comme une affaire de galanterie. Et le souvenir de ce que lui avait dit Richie, d’avoir été ridiculisé en son absence par les petits-maîtres de l’Ordinaire, parce qu’il affectait de passer pour avoir eu une bonne fortune qu’il n’avait réellement pas eu l’esprit de se procurer, ne fut pas un baume pour sa blessure : sa dissimulation l’avait, en un mot, placé dans la triste position d’être raillé comme un avantageux parmi les jeunes gens

Weitere Kostenlose Bücher