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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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dissipés près de qui une semblable intrigue, si elle eût été réelle, lui aurait donné de la considération, tandis que d’une autre part il était flétri du titre de séducteur coupable envers les lois de l’hospitalité par l’époux outragé, qui s’obstinait dans la persuasion de son crime.

CHAPITRE XXIX.
    « Quel serait votre sort, quand la vertu sévère
    « Porte sur vous un œil plein d’un mépris austère,
    « Si le maître divin ne nous avait appris
    « Que l’objet de la haine et celui du mépris
    « Ont à notre pitié des droits irrésistibles. »
    Ancienne comédie.
     
    Naturellement, la visite de John Christie aurait pu entièrement détourner l’attention de Nigel de son compagnon endormi ; tel fut en effet, pendant quelques instans, le résultat des idées nouvelles que cet incident lui suggéra. Cependant, peu de temps après le départ de cet homme indignement outragé, lord Glenvarloch commença à trouver extraordinaire que l’enfant eût dormi si profondément, tandis qu’ils parlaient à haute voix près de lui. Toutefois il ne paraissait certainement pas avoir remué. Était-il en effet endormi, ou son sommeil n’était-il qu’une feinte ? Il s’approcha de lui pour l’observer, et s’aperçut qu’il avait pleuré, et qu’il pleurait même encore, quoique ses yeux fussent fermés. Il lui frappa doucement sur l’épaule : l’enfant tressaillit, mais ne s’éveilla pas : il le secoua plus fortement, et lui demanda s’il dormait.
    – Est-ce que, dans votre pays, l’on éveille les gens pour savoir s’ils dorment ou non ? dit l’enfant avec un ton d’humeur.
    – Non, mon jeune monsieur, répondit Nigel ; mais lorsqu’ils pleurent en dormant, comme vous le faites, on les éveille pour savoir ce qui les afflige.
    – Ce qui m’afflige ne regarde personne.
    – Cela est vrai ; mais vous saviez avant de vous endormir le peu de secours que je pouvais vous offrir dans votre malheur, et néanmoins vous paraissiez disposé à m’accorder quelque confiance.
    – Si cela est, j’ai changé d’avis.
    – Et je parie que je devine ce qui aura occasioné ce changement dans votre esprit ? – Il y a des personnes qui parlent pendant leur sommeil ; peut-être avez-vous le don d’entendre en dormant.
    – Non, mais le patriarche Joseph n’a jamais fait de songes plus vrais que les miens.
    – Vraiment ! et, je vous prie, quel songe avez-vous donc fait qui me prive de votre estime ? Car tel en est le résultat, à ce qu’il me semble.
    – Vous en jugerez vous-même : je rêvais que j’étais dans une forêt sauvage, où la voix des chiens se mêlait au bruit du cor ; c’était absolument la même chose que ce que j’ai entendu dans le parc de Greenwich.
    – Cela vient de ce que vous avez été ce matin dans le parc, pauvre innocent que vous êtes !
    – Un instant, milord, écoutez la suite de mon rêve. Au bout d’une grande avenue de verdure, je voyais un cerf superbe qui était retenu dans les rets ; je pensai que c’était sans doute celui qui était poursuivi, et que si la chasse arrivait, les chiens le mettraient en pièces, ou que les chasseurs lui couperaient la gorge : j’eus pitié du noble animal ; et quoique je fusse d’une espèce différente de la sienne, et que j’en eusse quelque peur, je songeai à tenter quelque chose pour le délivrer. Je tirai mon couteau, et au moment où j’allais me mettre à couper les mailles du filet, l’animal m’apparut sous la forme d’un tigre beaucoup plus gros et plus féroce que ceux que vous avez pu voir ici, et il était prêt à me déchirer quand vous m’avez éveillé.
    – Selon moi, je ne mériterais que plus de remerciemens pour vous avoir délivré d’un pareil danger en vous éveillant. Mais, mon joli monsieur, il me semble que toute cette histoire d’un tigre et d’un cerf a peu de rapport avec votre changement de dispositions à mon égard.
    – Je ne sais pas s’il en a ou s’il n’en a pas ; mais je ne veux pas vous dire qui je suis.
    – Hé bien ! vous garderez votre secret pour vous, petit boudeur, dit Nigel en s’éloignant de lui, et en recommençant sa promenade ; puis, s’arrêtant tout à coup, il ajouta : – Et cependant vous ne me quitterez pas sans savoir que je pénètre votre mystère.
    – Mon mystère ! s’écria le jeune homme avec un air de crainte et d’agitation : que voulez-vous dire, milord ?
    – Je veux dire que je

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