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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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également dans l’erreur en l’accusant, comme en me supposant son complice.
    – Fi donc ! milord, reprit Christie ; fi donc ! Pourquoi vous donner tant de peine ? ce n’est que la femme d’un vieux lourdaud de gargotier, qui a été assez sot pour épouser une fille plus jeune que lui de vingt ans. Votre Seigneurie n’en retirera pas plus de gloire qu’elle n’en a déjà acquis ; et, quant au soin de vos plaisirs, je pense que dame Nelly ne vous est plus nécessaire. Je serais fâché d’interrompre le cours de vos jouissances ; un vieux sot devrait avoir davantage le sentiment de son humble état, mais Votre gracieuse Seigneurie étant renfermée ici avec tout ce qu’il y a de bijoux choisis dans le royaume, dame Nelly ne peut, je pense, être admise à partager les heures de volupté que… Ici l’époux irrité commença à balbutier ; il quitta le ton de l’ironie, et, frappant de son bâton contre terre, il poursuivit : – Ô traître ! comme je voudrais que ces membres, que je désirerais avoir vus se briser la première fois qu’ils ont passé le seuil de mon honnête maison, fussent débarrassés des fers qu’ils ont si bien mérités ! je te laisserais l’avantage de ta jeunesse et de tes armes, et je donnerais mon ame au diable si, avec ce bois de chêne, je ne faisais pas de toi, pour les ingrats et les enjôleurs, un exemple tel, qu’on citerait en proverbe jusqu’à la fin des siècles la manière dont John Christie assomma l’amant doucereux de sa femme.
    – Je ne saurais comprendre votre insolence, dit Nigel ; mais je l’excuse, parce que vous êtes abusé par quelque erreur. Autant que je puis m’expliquer votre violente accusation, elle n’est nullement méritée de ma part. Vous paraissez me reprocher d’avoir séduit votre femme ; j’espère qu’elle est innocente ; quant à ce qui me regarde, du moins, elle est aussi pure qu’un ange dans le ciel. Je n’ai jamais pensé à elle, jamais je ne lui ai touché la main ni la joue que par un motif de politesse honorable.
    – Oh ! oui, – de politesse !… c’est le mot propre. Elle vantait la politesse honorable de Votre Seigneurie. Vous m’attrapiez ensemble, avec votre politesse. Milord, milord, vous n’êtes pas arrivé bien riche, vous le savez ; ce n’est pas l’appât du gain qui m’a décidé à vous recevoir sous mon toit, vous et votre spadassin, votre don Diego. Je ne me suis jamais inquiété que la petite chambre fût louée ou non ; je n’avais pas besoin de cela pour vivre ; si vous n’aviez pas pu payer, on ne vous aurait jamais rien demandé. Tout le quai peut dire que John Christie a le moyen de faire une bonne action, et que ce n’est pas le cœur qui lui manque. Avant le jour où vous êtes venu dans mon honnête maison, j’étais aussi heureux qu’un homme peut l’être quand il n’est plus jeune, et qu’il a des rhumatismes ; Nelly était la femme la plus attentive et la plus douce ; nous pouvions bien nous quereller de temps en temps à propos d’une robe ou d’un ruban ; mais après tout, il n’y avait pas de meilleure ame, pas de ménagère plus diligente, eu égard à son âge, avant votre arrivée. Et qu’est-elle maintenant ? – Mais je ne serai pas assez fou pour pleurer, si je puis m’en empêcher. Ce qu’elle est n’est pas la question ; mais où est-elle ? c’est à vous, monsieur, de me l’apprendre.
    – Comment le pourrais-je, répondit Nigel, quand je vous dis que je l’ignore aussi-bien que vous, ou même plus encore ? Jusqu’à ce moment, je n’ai entendu parler d’aucune division entre votre femme et vous.
    – C’est un mensonge, dit brusquement John Christie.
    – Eh quoi ! vil coquin, s’écria Glenvarloch, voudrais-tu abuser de ma situation ? Si je ne te regardais pas comme un fou, dont la démence est peut-être l’effet de quelque outrage, tu ne serais pas à l’abri de toute ma fureur, quoique je sois sans armes : je te briserais la tête contre la muraille.
    – Oui, oui, répondit Christie : faites le fanfaron tant qu’il vous plaira ; vous avez fréquenté les Ordinaires, vous avez été dans l’Alsace, et vous êtes instruit dans le langage des ruffians, je n’en doute pas. Mais, je le répète, vous en avez menti en disant que vous ne connaissez pas la perfidie de ma femme ; car, lorsque vous étiez en gaieté avec vos camarades, c’était l’objet ordinaire de vos plaisanteries ; et Votre

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