Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
en vérité, sir Mungo, je pense que, lorsque vous m’avez dit qu’elle était à courir les champs sous un costume si étrange, vous auriez pu aussi bien me dire qu’elle était sous la protection de lady Mansel.
    – C’était le secret du roi, maître Heriot, répondit sir Mungo en se jetant dans un fauteuil avec son air atrabilaire et important ; je vous ai donné l’autre avertissement dans une bonne intention pour vous, vous sachant l’ami de la jeune fille.
    – Oui, répliqua Heriot, vous avez agi suivant votre habitude. – Nous m’en avez dit assez pour me donner des inquiétudes sur son compte, et vous vous êtes bien gardé de laisser échapper un seul mot pour les calmer.
    – Sir Mungo sera sourd à cette remarque, dit lady Mansel ; il faut changer de conversation. Y a-t-il des nouvelles de la cour, sir Mungo ? Vous avez été à Greenwich ?
    – Vous pourriez aussi bien me demander, madame, répondit le chevalier, s’il y a des nouvelles de l’enfer.
    – Comment ! sir Mungo, comment ! dit sir Edward ; mesurez un peu mieux vos expressions : – vous parlez de la cour du roi Jacques.
    – Sir Edward, quand je parlerais de la cour des douze Césars, je dirais qu’il y règne maintenant autant de confusion que dans les régions infernales. Les courtisans qui y vivent depuis quarante ans, et au nombre desquels je dois me ranger, savent autant de quoi il s’agit, qu’un fretin dans le Maelstorm {114}   ! Les uns disent que le roi a regardé le prince d’un mauvais œil ; – d’autres que le prince a jeté sur le duc un regard sévère ; – quelques-uns, que lord Glenvarloch sera pendu pour crime de haute trahison ; – quelques autres, enfin, qu’il y a contre lord Dalgarno des griefs qui peuvent lui coûter la tête.
    – Et que pensez-vous de tout cela, vous qui tenez à la cour depuis quarante ans ? dit sir Edward Mansel.
    – Non, non, ne le lui demandez pas, sir Edward, dit milady en regardant son mari d’un air expressif.
    – Sir Mungo a trop d’esprit, ajouta maître Heriot, pour se souvenir que celui qui dit une chose susceptible d’être répétée à son préjudice ne fait que charger une carabine dont le premier venu peut se servir contre lui quand bon lui semble.
    – Quoi ! dit l’intrépide chevalier, vous pensez que j’ai peur qu’on me tire les vers du nez ? Et pourquoi ne dirais-je pas que Dalgarno a plus d’esprit que de probité ; – le duc, plus de voiles que de lest ; – le prince, plus d’orgueil que de prudence, – et que le roi… – Lady Mausel leva son doigt en signe d’avertissement ; – que le roi est mon excellent maître, qui m’a donné pendant quarante ans et plus les gages d’un chien, c’est-à-dire des os et des coups ? – Que m’importe de dire tout cela ? Archie Armstrong en dit pire chaque jour, et ne ménage personne.
    – Il n’en est que plus fou, dit George Heriot ; cependant il n’a pas tout-à-fait tort, car sa folie, à lui, est sa sagesse. Mais vous, sir Mungo, ne comparez pas votre esprit à celui d’un fou, même à celui du fou de la cour.
    – Fou, dites-vous, répliqua sir Mungo, qui n’avait pas parfaitement entendu ce qu’avait dit maître Heriot, ou qui ne voulait pas le paraître ; j’ai été fou, en effet, de m’attacher ici à une cour avare, tandis que les hommes de talent et les hommes braves faisaient leur fortune dans tous les autres pays de l’Europe. Mais ici on ne prend pas garde à un homme, à moins qu’il n’ait une grande clef à tourner (il jeta un regard sur Edward), ou qu’il ne fasse tin-tin avec un marteau sur une assiette d’étain. – Allons, messieurs, il faut que je fasse autant de hâte pour m’en retourner que si j’étais un messager salarié. – Sir Edward, et vous, milady, je vous baise les mains. – Je vous offre mes services, maître Heriot ; – et quant à cette petite échappée, si vous voulez agir d’après mes conseils, quelques macérations par le jeûne, et une douce application des étrivières, sont la meilleure cure pour ses accès de vertiges.
    – Si vous vous proposez d’aller à Greenwich, sir Mungo, dit le lieutenant, je puis vous épargner cette peine. – Le roi va se rendre à l’instant à Whitehall.
    – C’est donc pour cette raison que le conseil a été convoqué avec tant de précipitation ? dit sir Mungo. En ce cas, je vais, avec votre permission, aller voir ce pauvre diable de Glenvarloch, et chercher

Weitere Kostenlose Bücher