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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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jeune homme le plus malencontreux qu’on puisse voir.
    – Voilà une belle besogne ! dit le roi en s’agitant dans l’appartement, et en jouant avec les aiguillettes de son pourpoint et de ses chausses, d’un air consterné. Nous ne pouvons l’aider sans payer deux fois nos dettes, et nous avons à peine, dans l’état actuel de notre échiquier, les moyens de les payer une seule.
    – Vous m’apprenez du nouveau, dit lord Dalgarno ; mais je n’en profiterai pas.
    – Ne t’en avise pas, s’écria son père, sois un effronté scélérat, puisqu’il le faut ; mais venge-toi avec les armes d’un soldat, et non avec celles d’un usurier.
    – Pardonnez-moi, milord, dit lord Dalgarno, la plume et l’encre sont mes plus sûrs moyens de vengeance, et l’homme de loi gagne plus de bien avec un parchemin qu’avec une lame d’André Ferrare surmontée d’une tête de bélier. Mais, comme je vous l’ai dit, je n’en profiterai pas. Je resterai demain en ville, près de Covent-Garden ; si l’on paie à mon homme d’affaires, chez qui l’acte est déposé, la somme qui m’est due, tant mieux pour lord Glenvarloch ; sinon je pars le lendemain, et je fais route pour le nord avec toute la diligence possible, pour prendre possession.
    – Emporte avec toi la malédiction d’un père, misérable ! s’écria lord Huntinglen.
    – Ainsi que celle d’un roi qui est pater patriæ , dit Jacques.
    – J’espère que ce double fardeau ne m’accablera pas, répondit lord Dalgarno ; et il se retira en saluant ceux qui l’entouraient. Tous les assistans, oppressés et saisis de crainte par son effronterie déterminée, trouvèrent qu’ils respiraient avec plus de liberté lorsque enfin il les eut délivrés de sa présence. Lord Huntinglen, cherchant à relever le courage de sa nouvelle belle-fille, se retira avec elle ; et le roi, avec son conseil privé, qu’il n’avait pas congédié, retourna encore dans la chambre du conseil, quoiqu’il fût très-tard. Il ordonna également à Heriot de le suivre, mais sans lui en expliquer la raison.

CHAPITRE XXXIII.
    « Je vais écouter aux portes. »
    SHAKSPEARE. Richard III , acte V, scène 3.
     
    Jacques n’eut pas plus tôt repris sa place devant la table du conseil, qu’il se mit à se démener dans son fauteuil, à tousser, à se moucher, et à donner d’autres indices qui laissaient voir qu’il méditait un long discours. Le conseil se disposa à lui prêter l’attention convenable. Charles, aussi strict à observer le décorum que son père y était indifférent, se prépara à écouter dans une attitude raide et respectueuse, tandis que l’orgueilleux favori, connaissant le pouvoir qu’il avait sur le père et sur le fils, s’étendit avec aisance sur son siège, et en prenant un air d’attention il semblait payer une dette au cérémonial plutôt qu’au devoir.
    – Je ne doute pas milords, dit le monarque, que quelques-uns de vous ne pensent que l’heure du dîner est passée, et qu’il est temps de demander avec l’esclave de la comédie : – Quid de symbolo ? – Néanmoins, rendre justice et juger selon nos fonctions, voilà ce qui doit nous tenir lieu de nourriture ; nous en appelons à votre sagesse pour vous prier de considérer le cas de ce malheureux lord Glenvarloch, et de voir si nous pouvons faire quelque chose en sa faveur sans compromettre notre honneur.
    – Je suis surpris que la sagesse de Votre Majesté nous fasse cette question, dit le duc ; il est clair que ce Dalgarno s’est comporté comme un des plus effrontés scélérats qu’on puisse voir ; et il doit donc être évident que, si lord Glenvarloch lui avait passé son épée à travers le corps, il n’aurait fait que renvoyer de ce monde un misérable qui le souille depuis trop long-temps par sa présence. Je pense que lord Glenvarloch a éprouvé beaucoup d’injustices, et je regrette d’y avoir moi-même contribué d’après les insinuations perfides de ce misérable.
    – Vous parlez comme un enfant, Steenie, – lord Buckingham, je veux dire, répondit le roi, et comme un homme qui n’entend pas la logique des écoles ; car une action peut être sans conséquence ou même méritoire quoad hominem , c’est-à-dire eu égard à celui à l’égard de qui elle a lieu, et cependant très-criminelle quoad locum, en considérant le lieu dans lequel elle est faite ; de même qu’un homme a le droit de danser Chrighly Beardie ou toute

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