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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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puissent se séparer plus tôt.
    L’évêque ouvrit en conséquence son livre, et commença la cérémonie du mariage sous des circonstances si nouvelles et si peu favorables. La mariée ne répondait que par une inclinaison de la tête et du corps tandis que l’époux répondait effrontément et d’une manière distincte, avec un ton qui ressemblait à la légèreté, pour ne pas dire au mépris. Lorsque tout fut terminé, lord Dalgarno s’avança comme pour donner un baiser à l’épouse ; mais la voyant reculer avec un mouvement de crainte et d’horreur, il se contenta de lui faire une révérence profonde. Il se releva ensuite de toute sa hauteur, et s’étendit comme pour examiner la vigueur de ses membres, mais avec élégance, et sans affecter une attitude forcée. – Je pourrai encore danser, dit-il, quoique je sois enchaîné ; mais ce sont des chaînes d’or, et elles sont légères à porter. Hé bien ! je vois que tout le monde me regarde froidement, et qu’il est temps de me retirer. Le soleil brille ailleurs qu’en Angleterre ; mais il faut d’abord que je demande combien on veut acheter cette belle lady Dalgarno. Il me semble qu’il est convenable que je le sache. Faut-il l’envoyer au harem de monseigneur le duc ? ou cet honnête citadin doit-il continuer à…
    – Retiens ta langue infâme et impure, s’écria son père, lord Huntinglen, qui était resté en arrière pendant la cérémonie ; et, s’avançant tout-à-coup, il saisit le bras de lady Hermione, et s’adressant à son indigne époux : – Lady Dalgarno, continua-t-il, restera comme veuve dans ma maison. Je la regarde comme telle aussi-bien que si la tombe s’était fermée sur son époux déshonoré.
    Lord Dalgarno donna un instant les marques d’une extrême confusion, et dit d’un ton soumis :
    – Milord, si vous désirez ma mort, je ne puis, quoique votre héritier, vous rendre le compliment. Il y a peu des premiers-nés d’Israël, ajouta-t-il en se remettant de la simple apparence d’émotion qu’il avait témoignée, qui puissent en dire autant. Mais je vous prouverai avant de mourir que je suis un vrai descendant d’une maison fameuse par ses longs souvenirs de vengeance.
    – Je m’étonne que Votre Majesté l’écoute plus longtemps, dit le prince Charles. Il me semble que nous avons assez souffert son insolence effrontée.
    Mais Jacques, qui prenait l’intérêt d’une véritable commère à la scène qui se passait, n’avait pas envie de mettre fin à la controverse ; il imposa silence à son fils, en s’écriant : – Chut ! petit Charles. Soyez un bon enfant, chut ! Je veux voir jusqu’où ira l’effronterie de ce misérable.
    – Je ne dirai qu’une chose, sire, dit Dalgarno ; c’est que sans une simple ligne de cette cédule, tout le reste n’aurait jamais pu me décider à recevoir la main de cette femme dans la mienne.
    – C’est sans doute la ligne de la summa totalis ? dit le roi.
    – Non pas, sire, dit Dalgarno : la somme totale eût assurément mérité quelque considération même de la part d’un roi d’Écosse, il n’y a pas très-longtemps ; mais cela aurait eu peu de charmes pour moi, si je n’y avais pas vu un article qui me donne les moyens de me venger de la famille de Glenvarloch, et qui m’apprend que cette pâle épouse, en mettant dans ma main la torche de l’hymen, m’a donné le pouvoir de réduire en cendres la maison de sa mère.
    – Que veut dire ceci ? dit le roi. De quoi parle-t-il, Geordie Tin-tin ?
    – Ce bon citadin, sire, dit lord Dalgarno, a versé une somme appartenant à milady, et qui, grâce au ciel, m’appartient maintenant, pour acquérir une certaine hypothèque sur la terre de Glenvarloch. Or, si cette somme n’est pas remboursée demain à midi, elle me mettra en possession des beaux domaines de ceux qui se disaient autrefois les rivaux de notre maison ?
    – Serait-ce vrai ? dit le roi.
    – Il n’est que trop vrai, n’en déplaise à Votre Majesté, répondit le citadin. Lady Hermione ayant avancé l’argent pour rembourser le créancier primitif, j’ai été obligé, en honneur et conscience, de lui en transférer les droits, et sans aucun doute ils passent à son époux.
    – Mais le bon, dit le roi, le bon sur notre échiquier ne pourrait-il pas fournir au jeune homme les moyens de s’acquitter ?
    – Malheureusement, sire, il l’a perdu, ou en a disposé. On ne peut le trouver. C’est le

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