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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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Glenvarloch changeât de maître. – Et pourquoi ce jeune lord ne vient-il pas à la cour ? A-t-il bonne mine, Geordie ? est-il présentable ?
    – On ne peut l’être davantage, sire ; mais…
    – Je vous comprends, je vous comprends. – Res angusta domi. – Pauvre garçon ! Son père avait le cœur d’un véritable Écossais, quoiqu’il fût un peu entêté à certains égards. – Heriot, il faut lui remettre deux cents livres pour qu’il puisse s’équiper. – Tenez, tenez, ajouta le roi en prenant la chaîne de rubis qui entourait son chapeau, vous avez déjà eu cela en gage pour une somme plus considérable, vieux lévite que vous êtes, demeurez-en nanti jusqu’à ce que je vous rende cette somme sur le premier subside que j’obtiendrai.
    – S’il plaisait à Votre Majesté de me donner cet ordre par écrit, dit le prudent citadin.
    – Va-t’en au diable, Geordie, tu es aussi formaliste qu’un puritain, – tu es un nullifidien {31} jusqu’à la moelle des os. – Est-ce que la parole d’un roi ne vous suffit pas pour une misérable somme de deux cents livres ?
    – Pardonnez-moi, sire, mais non pas pour retenir les joyaux de la couronne.
    Le roi, à qui une longue expérience avait appris à traiter avec des créanciers soupçonneux, écrivit à George Heriot, son bien aimé orfèvre et joaillier, l’ordre de payer à Nigel Olifaunt, lord de Glenvarloch, deux cents livres sterling, à valoir sur ce qui lui était dû par la couronne, et l’autorisant à garder en sa possession une chaîne de rubis-balais et un gros brillant, ainsi que le tout était décrit dans l’inventaire des joyaux de Sa Majesté, jusqu’au remboursement effectif de cette somme. Par un autre écrit, Sa Majesté chargea George Heriot de traiter avec quelques capitalistes pour en obtenir un emprunt de telle somme qu’il pourrait trouver, mais qui devait être au moins de cinquante mille marcs.
    – Et ce lord Nigel a-t-il quelque instruction ? demanda ensuite le roi.
    George Heriot ne pouvait répondre très-précisément à cette question ; mais il dit qu’il croyait que le jeune lord avait étudié en pays étranger.
    – Nous lui donnerons nos avis sur la manière de continuer ses études avec fruit ; il est possible que nous le fassions venir à notre cour pour étudier avec Steenie et Charles. – Mais à présent que j’y pense, Geordie, allez-vous-en ; les enfans vont arriver, et je ne veux pas qu’ils sachent rien de l’affaire que nous venons de traiter. Ainsi, propera pedem, Geordie ; serrez votre mule entre vos jambes, et bon voyage.
    Ainsi se termina la conférence entre le roi Jacques et son bon orfèvre joaillier.

CHAPITRE VI.
    « Je le connais fort bien. – C’est un citron de cour,
    « Dont tous nos beaux esprits vont se rincer la bouche,
    « S’imaginant qu’il doit prêter à ce qu’il touche
    « Ce piquant qu’ils voudraient donner à leurs discours.
    « Mais hélas ! son acide est parti pour toujours.
    « D’en tirer quelques sucs c’est en vain qu’on s’efforce :
    « Le jus trop exprimé n’a laissé que l’écorce ;
    « Insipide aliment des hommes rebuté,
    « Et dont le pourceau même est à peine tenté. »
    Le Chambellan , comédie.
     
    La bonne compagnie que George Heriot avait invitée à se réunir dans sa maison hospitalière de Lombard-Street pour y prendre ce repas qui divise la journée, s’y rassembla à midi, heure à laquelle les gens à la mode de notre siècle se retournent sur leur oreiller, et, après avoir bien hésité, bien réfléchi, pensent enfin qu’il commence à être temps de sortir de leur lit. Le jeune Nigel y arriva simplement vêtu, mais cependant sous un costume plus convenable à son âge et à son rang que celui qu’il portait la veille, suivi de son valet Moniplies, dont l’extérieur avait aussi considérablement gagné, son air grave et solennel se faisait remarquer sous une loque de velours bleu, placée de côté sur sa tête ; il avait un habit de drap bleu, solide, et qui, tout différent de ses anciens vêtemens, aurait résisté aux efforts de tous les apprentis de Fleet-Street. Le sabre et le petit bouclier qu’il portait étaient les insignes de sa condition, et une plaque d’argent sur laquelle étaient gravées les armoiries de son maître annonçait qu’il appartenait à un des membres de l’aristocratie. Il alla s’asseoir en arrivant dans la cuisine du bon citadin, et ne fut pas peu

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