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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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fit une légère inclination de tête à David Ramsay et aux deux autres marchands. Il entra pourtant en conversation avec ceux-ci pour leur dire qu’il venait d’apprendre à Saint-Paul des nouvelles de la banqueroute de Pindivide, gros marchand qui, pour nous servir de son expression, venait de fournir un pouding aux corbeaux, et dont il savait que les deux individus à qui il s’adressait étaient créanciers. – Il n’y a rien à en espérer, dit-il, je le sais de bonne part. C’est un navire perdu corps et bien ; pas une planche ne surnage.
    Les deux marchands se regardèrent en faisant la grimace ; mais, trop prudens pour faire de leurs affaires particulières un sujet de discussion devant témoins, ils baissèrent la tête, et rompirent l’entretien en se mettant à causer ensemble à voix basse. Le vieux chevalier écossais se tourna alors vers l’horloger, et lui dit avec le même ton de familiarité peu cérémonieuse : – Hé bien, David, vieil idiot, vieux songe-creux, la tête ne vous a-t-elle pas encore tourné en appliquant les sciences mathématiques, comme vous les appelez, au livre de l’Apocalypse ? J’espère vous entendre expliquer le signe de la BÊTE, et nous le rendre aussi clair qu’un air qu’on tire d’un sifflet d’un liard.
    – Sir Mungo, dit Ramsay après avoir fait un effort pour se rappeler qui venait de lui parler et ce qui lui avait été dit, il peut se faire que vous soyez plus près du but que vous ne le pensez vous-même, car, en prenant les dix cornes de la bête, vous pouvez aisément compter sur vos doigts…
    – Sur mes doigts, vieille horloge rouillée ! s’écria sir Mungo d’un ton moitié goguenard, moitié courroucé ; et mettant sur la poignée de son épée sa main, ou pour mieux dire sa griffe, car le sabre de sir Rullion lui avait donné cette forme, il ajouta : – Avez-vous dessein de me reprocher le malheur que j’ai d’avoir été mutilé ?
    Maître Heriot intervint. – Je ne puis parvenir, dit-il, à persuader à notre ami David que les prophéties contenues dans les Écritures sont destinées à rester dans l’obscurité jusqu’à ce que leur accomplissement inattendu fasse voir, comme autrefois, la vérité de ce qui est écrit. Malgré cela, il ne faut pas que vous exerciez contre lui votre valeur chevaleresque.
    – Sur ma foi ! ce serait l’employer en pure perte, répondit sir Mungo en riant ; autant vaudrait sonner du cor et monter à cheval pour poursuivre un mouton. – Tenez, le voilà déjà avec ses abstractions, enfoncé jusqu’au menton dans les chiffres, les quotiens et les dividendes. – Dites-moi, mistress Marguerite, mon bel ange, car les charmes de la jeune citadine forçaient le visage de sir Mungo lui-même à se dérider, votre père est-il toujours aussi amusant qu’il le paraît en ce moment ?
    Marguerite rougit, baissa les yeux, les leva, les porta d’un autre côté, et après avoir assez joué l’embarras pour couvrir, comme elle croyait devoir le faire, une promptitude de repartie qui lui était assez naturelle, elle répondit : – Il est vrai que mon père est fort distrait, mais j’ai toujours entendu dire qu’il tient cela de mon grand-père.
    – De votre grand-père ! s’écria sir Mungo, comme s’il croyait n’avoir pas bien entendu ; n’a-t-elle pas dit de son grand-père ? Son esprit est dérangé. Existe-il une fille du côté de Temple-Bar qui puisse citer un degré de parenté si éloigné ?
    – Dans tous les cas, sir Mungo, dit George Heriot, elle peut citer un parrain pour lequel vous aurez assez d’égards pour écouter la prière qu’il vous fait de ne pas faire ainsi rougir sa jolie filleule.
    – Elle rougit ! s’écria sir Mungo ; tant mieux ! cela lui fait honneur si, étant née et ayant été élevée dans un quartier où l’on entend le son des cloches de l’église de Bow, elle peut encore rougir de quelque chose. Et sur ma foi ! maître George, elle est assez jolie pour qu’on lui pardonne de manquer d’ancêtres, du moins dans une région comme Cheapside, où le poêlon ne peut reprocher à la marmite…
    Marguerite rougit encore, et maître George interrompit sir Mungo avant qu’il eût fini de citer son proverbe trivial, pour le présenter à lord Nigel. Sir Mungo n’entendit pas d’abord ce que son hôte lui disait : – Que dites-vous ? s’écria-t-il ; qui ? qui ?
    Le nom de Nigel Olifaunt, lord de Glenvarlorch, lui ayant

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