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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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singulier ! pensa Nigel Olifaunt. Sans les riches bijoux qu’elle porte, et surtout si elle ne prenait pas part aux prières de l’église protestante, je serais tenté de croire que c’est une religieuse catholique qui, pour quelque raison urgente, a obtenu la permission d’établir sa cellule à Londres, ou quelque dévote papiste qui s’est imposé une pénitence terrible. Mais d’après ces deux circonstances, je ne sais qu’en penser.
    Sa rêverie fut interrompue par les coups que frappait le porte-falot à la porte de l’honnête John Christie. Dame Nelly accourut, le sourire sur les lèvres, une chandelle à la main, et conduisit le jeune lord jusqu’à son appartement.

CHAPITRE VIII.
    « Voyez cette matrone, et ne souriez pas
    « De la coiffe en clocher qui couvre ses appas.
    « On voyagerait loin sans trouver sa pareille.
    « De Denys-le-Tyran je l’appelle l’oreille :
    « Par oreille j’entends cet horrible donjon
    « Qui, de l’oreille humaine imitant la façon,
    « Bien loin de là portait au roi pusillanime
    « Jusqu’au moindre soupir que poussait sa victime.
    « Tout ce qui chaque jour arrive en la Cité
    « Est de Marthe connu ; tout par elle est conté,
    « Pourvu que son profit ou le vôtre l’exige. »
    La Conspiration.
     
    Il est nécessaire que nos lecteurs fassent maintenant connaissance avec un autre personnage bien plus affairé, bien plus important que son rang dans la société ne semblait l’annoncer, en un mot, avec dame Ursule Suddlechops, femme de Benjamin Suddlechops, le barbier le plus renommé de Fleet-Street. Cette dame avait des qualités qui lui étaient particulières ; mais son principal mérite, s’il faut en croire ce qu’elle disait elle-même, était un désir sans bornes de rendre service à son prochain. Laissant son époux, maigre et à demi affamé, se vanter d’avoir le coup de rasoir le plus léger de tous les barbiers de Londres, et desservir une boutique où de faméliques apprentis écorchaient le menton de ceux qui étaient assez fous pour le confier entre leurs mains, elle s’occupait d’un commerce séparé et plus lucratif, mais qui se divisait en tant de branches divergentes, qu’elles semblaient quelquefois se diriger en sens inverse.
    Ses fonctions les plus relevées et les plus importantes étaient d’une nature secrète et confidentielle ; et dame Ursule Suddlechops était connue pour n’avoir jamais trahi la confiance de ceux qui employaient son ministère, à moins qu’elle n’eût été mal payée de ses services, ou que quelqu’un ne trouvât le moyen par un double paiement de se faire initier dans le mystère. Or ces deux cas étaient si rares, que sa discrétion continuait à passer pour être aussi irréprochable que son honnêteté et sa bienveillance.
    Dans le fait, c’était une matrone admirable, et qui savait se rendre utile à la fragilité humaine dans la naissance, les progrès et les suites d’une tendre passion. Elle connaissait les moyens de ménager une entrevue à des amans qui lui donnaient de bonnes raisons pour se voir en particulier, de soulager une belle qui avait fait un faux pas, du fardeau qui en était la suite, et peut-être d’établir le rejeton d’un amour illégitime comme héritier d’une famille où l’amour était légitime, mais où il ne se trouvait pas d’héritier. Elle pouvait faire encore plus, et elle possédait des secrets plus importans et qu’elle faisait payer plus cher. Elle était élève de mistress Turner, et elle avait appris d’elle la manière de faire l’empois jaune, et deux ou trois autres secrets d’une importance encore plus grande, quoique peut-être aucun d’eux ne fût aussi criminel que ceux dont sa maîtresse avait été accusée. Mais toutes les parties sombres et tristes de son caractère étaient couvertes par une apparence de gaieté et de bonne humeur ; par l’enjouement et la plaisanterie qu’elle savait employer pour se concilier les vieilles gens de son voisinage, et par une foule de petits moyens qu’elle avait pour se rendre utile à la jeunesse, surtout à celle de son propre sexe.
    Dame Ursule paraissait à peine avoir passé quarante ans ; elle avait de l’embonpoint sans excès, des traits agréables, et son visage, quoique teint de couleurs un peu trop vives, avait une expression joyeuse et animée qui faisait valoir les restes d’une beauté sur son déclin. Jusqu’à une distance assez considérable de sa

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