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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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interrompu par son maître, qui, le saisissant au collet et le secouant rudement, le menaça de le faire mourir sous le bâton s’il attirait la garde de la Cité par cette mélodie hors de saison.
    – Pardon, milord, je vous demande bien humblement pardon. Seulement, quand je pense à ce Jin Vin, comme on l’appelle, je ne puis m’empêcher de fredonner : Avez-vous vu ?… Non, milord, non ; pardon, je serai tout-à-fait muet, si vous me l’ordonnez.
    – Parlez, car pour m’assurer que vous ne parlerez plus, vous bavarderiez plus long-temps que si je vous laissais liberté entière. Parlez ; je veux savoir ce que vous avez à dire contre maître Heriot.
    Il est plus probable qu’en interrogeant ainsi son serviteur, le jeune lord espérait trouver dans sa réponse quelque chose qui aurait rapport à la jeune dame apparue d’une manière si mystérieuse à l’heure de la prière. Mais, soit qu’il eût réellement conçu cet espoir, soit qu’il désirât seulement que Moniplies fît évaporer son exubérance d’esprits animaux en paroles prononcées du ton calme de la conversation, plutôt que de la voir produire une éruption en chants bruyans, il est certain qu’il permit à Richie de lui raconter son histoire à sa manière.
    – Je vous dirai donc, continua l’orateur en profitant du privilège qui venait de lui être accordé, que je voudrais savoir quelle espèce d’homme est ce maître Heriot. Il a fourni à Votre Seigneurie une mine d’or, à ce qu’il me paraît, et si cela est, il a eu ses raisons pour le faire, car dans ce monde rien pour rien. Or, si Votre Seigneurie avait la disposition de ses domaines, il n’y a pas de doute que cet homme, comme tant d’autres qui font le même métier, – des orfèvres, comme ils s’appellent ; moi, je dis des usuriers, – ne fût assez content de changer quelques livres de poussière d’Afrique, par quoi je veux dire de l’or, contre autant d’acres et de centaines d’acres de bonnes terres en Écosse.
    – Mais vous savez bien que je n’ai pas de terres : du moins je n’en ai point qui puisse répondre d’une dette contractée en ce moment. Il me semble que vous n’aviez pas besoin de me le rappeler.
    – C’est la vérité, milord, c’est la vérité, et, comme vous le dites, il ne faut pas une grande intelligence pour le savoir. Or donc il faut que maître Heriot ait un autre motif pour être libéral, puisqu’il doit savoir qu’il ne peut jeter le grapin sur vos biens. Je ne lui soupçonne pas de projets contre la liberté de votre personne : qu’y gagnerait-il ? ne serait-ce donc pas à votre ame qu’il en voudrait ?
    – À mon ame, fou que vous êtes ? et quel bien pourrait lui faire mon ame ?
    – Tout ce que je puis vous dire à cet égard, c’est qu’ils vont rugissant et cherchant qui ils puissent dévorer ; il faut donc qu’ils soient friands de la proie après laquelle ils courent. Et, milord, ajouta Moniplies en se rapprochant encore davantage de son maître, on dit que maître Heriot a déjà un esprit dans sa maison.
    – Un esprit ! que voulez-vous dire, misérable ivrogne ? je vous briserai les os si vous me contez plus long-temps de pareilles sornettes.
    – Ivrogne ! est-ce là votre histoire, à vous ? Est-ce que je pouvais m’empêcher de boire à la santé de Votre Seigneurie à genoux quand maître Jenkin me l’a proposé ? Du diable si j’aurais voulu le refuser ! J’aurais coupé avec mon sabre les jarrets de l’impudent coquin qui n’aurait pas voulu en faire autant, et je lui aurais fait plier les genoux de telle sorte qu’il aurait eu bien de la peine à se relever.
    Il se tut un instant, dans l’espoir que son maître répondrait quelque chose à cette tirade de bravoure ; mais, voyant qu’il gardait le silence : – Quant à l’esprit, ajouta-t-il, Votre Seigneurie l’a vu de ses propres yeux.
    – Je n’ai pas vu d’esprit, dit Glenvarloch, respirant à peine, comme quelqu’un qui attend une découverte singulière ; que voulez-vous dire par un esprit ?
    – Vous avez vu venir à la prière une jeune dame qui n’a parlé à personne, et qui a seulement fait la révérence au vieux Heriot et à la vieille dame de la maison. – Savez-vous qui elle est ?
    – Non. Quelque parente de la famille, sans doute.
    – Vous n’y êtes pas. Diable ! si elle a une goutte de sang humain dans ses veines, ce n’est pas du sang qui vienne de cette famille. Je

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