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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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soupir, et répondit :
    – Dites à Jenny de monter, M. Suddlechops ; je serai charmée d’entendre ce qu’elle veut me dire. Elle ajouta d’un ton plus bas : – J’espère qu’elle ira au diable, brûlée dans une chemise enduite de poix, comme y sont allées avant elle tant d’autres sorcières écossaises.
    Jeannette entra, et comme elle n’avait pas entendu le souhait charitable de dame Suddlechops, elle la salua avec beaucoup de respect, et lui dit que sa jeune maîtresse, venant de rentrer indisposée, désirait voir dame Ursley à l’instant même.
    – Mais, Jenny, ne suffira-t-il pas que j’y aille demain matin, ma bonne femme ? demanda dame Ursule. J’ai déjà été aujourd’hui à Whitehall, et j’ai les jambes lasses, ma chère amie.
    – Hé bien, répondit Jeannette avec beaucoup de sang-froid, puisqu’il en est ainsi, il faut que je prépare les miennes pour aller plus loin. Je vais aller jusqu’à Hungerford-Stairs chercher la vieille mère Redcap, qui a, comme vous, des secrets pour soulager bien des maux ; car il faut que ma jeune maîtresse voie une de vous deux avant de se coucher ; c’est tout ce que j’en sais.
    Et, sans insister davantage, la vieille émissaire, faisant un demi-tour sur le talon, se disposait à partir quand dame Ursule s’écria : – Non, Jenny, non ! Si cette chère enfant, votre maîtresse, a besoin de bons avis et de soins intelligens, il ne faut pas que vous alliez chez la mère Redcap. Que des femmes de matelots, des filles d’ouvriers la consultent, à la bonne heure ; mais pour la jolie mistress Marguerite, la fille de l’horloger de Sa très-sacrée Majesté, ce sera moi, moi seule qui me rendrai près d’elle. Ainsi je vais prendre mes patins et ma mante, et je pars à l’instant. Mais dites-moi vous-même, ma bonne Jenny, n’êtes-vous pas quelquefois ennuyée des fantaisies de votre jeune maîtresse, qui change souvent d’avis vingt fois dans un jour ?
    – Non, sur ma foi, répondit la patiente servante, si ce n’est qu’elle est parfois un peu difficile sur le blanchissage de ses dentelles. Mais j’ai été près d’elle depuis qu’elle est née, ma voisine, et cela fait une différence.
    – Sans doute, dit dame Ursule en s’entourant d’un grand mouchoir pour se garantir du froid de la nuit, et vous savez fort bien qu’elle a deux cents livres de rente en bonnes terres.
    – Que sa grand’mère lui a léguées, la bonne femme ! Que Dieu ait pitié de son ame ! Elle ne pouvait les laisser à personne qui les méritât mieux.
    – C’est vrai, c’est vrai ; car avec tous ses petits caprices, j’ai toujours dit que mistress Marguerite Ramsay était la plus jolie fille du quartier ; mais je garantirais que la pauvre enfant n’a pas eu à souper.
    – Je ne dis pas le contraire, dame Ursley, car mon maître ayant dîné en ville avec elle, et les deux apprentis étant sortis pour aller les chercher, après avoir fermé la boutique, la cuisinière et moi nous avons été chez Sandy Macgivin, pour voir une amie arrivée d’Écosse.
    – Comme cela était bien naturel, mistress Jeannette, dit dame Ursule, qui trouvait son intérêt à être toujours de l’avis des autres, quoi qu’ils pussent dire.
    – De manière que le feu s’est éteint, ajouta Jenny.
    – Ce qui était encore bien naturel, dit dame Suddlechops. Mais en deux mots comme en quatre, Jenny, j’emporterai le petit souper que j’avais préparé, car je n’ai pas dîné aujourd’hui, et il est possible que la jolie mistress Marguerite mange un morceau avec moi, car c’est quand elles ont l’estomac vide, mistress Jeannette, que les jeunes filles se mettent dans la tête toutes ces fantaisies de maladie.
    À ces mots elle mit entre les mains de Jenny le pot d’argent dans lequel elle avait versé l’ale épicée bien chaude, et se levant avec l’air de résignation d’une femme déterminée à sacrifier son inclination à son devoir, elle mit sa grande mante, sous les amples plis de laquelle elle cacha la casserole contenant le ris de veau ; après quoi elle ordonna à la petite mulâtresse de marcher devant elle avec une lanterne pour les éclairer.
    – Et où allez-vous si tard ? lui demanda son mari comme elle traversait la boutique, où il était occupé avec ses apprentis à manger un morceau de stockfish et des navets.
    – Où vous ne pourriez aller pour moi, Gaffie, lui répondit-elle avec un air de froideur

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