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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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à quelque autre récompense.
    – Oh ! je ne l’ignore pas. Ce sont vos deux cents livres sterling par an, mon cœur, et l’indulgence de votre père, qui vous rendent si opiniâtre et si volontaire.
    – Cela peut être. En attendant, si vous voulez me servir fidèlement, voici une bague de prix que je vous donne comme un gage que je rachèterai cinquante pièces d’or quand je serai maîtresse de ma fortune.
    – Cinquante pièces d’or ! et cette bague, qui a bien son mérite, pour preuve que vous tiendrez votre parole ! Ma foi, mon cœur, si je dois mettre mon cou en danger, je ne puis le risquer pour une ame plus généreuse ; et je ne voudrais pas autre chose que le plaisir de vous servir, si ce n’était que Benjamin devient tous les jours plus fainéant, et que notre famille…
    – Ne parlez plus de cela ; nous nous entendons. Maintenant dites-moi ce que vous savez des affaires de ce jeune lord, et pourquoi vous étiez si peu disposée à vous en mêler.
    – Je ne puis pas encore vous en dire grand’chose. Tout ce que je sais, c’est que les hommes les plus puissans à la cour, même parmi ses compatriotes, sont déclarés contre lui : mais j’en apprendrai davantage. Ce serait un livre bien mal imprimé que celui où je ne pourrais lire pour le service de la jolie mistress Marguerite. Mais où demeure ce jeune lord ?
    – Je l’ai appris par hasard, répondit Marguerite en rougissant, comme si elle eût été honteuse d’avoir en cette occasion une mémoire si fidèle ; il loge, je crois, chez un nommé Christie. – Un revendeur pour la marine, près du port de Saint-Paul, si je ne me trompe pas.
    – Joli logement pour un jeune baron ! – Mais que cela ne vous tourmente point, mistress Marguerite ; s’il est arrivé comme une chenille, ainsi que tant de ses compatriotes, il peut, de même que la plupart d’entre eux, jeter sa vieille peau, et devenir papillon. Ainsi je vous souhaite une bonne nuit et de jolis rêves, et je bois à votre santé ce dernier verre de vin ; dans vingt-quatre heures vous aurez de mes nouvelles. Et maintenant allez reposer votre tête sur votre oreiller, ma perle des perles, ma marguerite des marguerites.
    En parlant ainsi, elle baisa la joue de sa jeune amie ou protectrice, qui ne se prêtait qu’à contre-cœur à cette politesse, et elle partit de ce pas léger et prudent auquel sont habitués ceux qui ont souvent à remplir des missions qui demandent de la diligence et de la discrétion.
    – J’ai eu tort, dit Marguerite après l’avoir vue s’éloigner, de souffrir qu’elle m’arrachât mon secret ; mais elle est adroite, hardie, serviable, et fidèle, je crois. Dans tous les cas, elle sera fidèle à son intérêt, et il dépend de moi de m’en assurer. – Je suis pourtant fâchée de lui avoir parlé : j’ai commencé une tâche sans espoir. Que m’a-t-il dit qui m’autorise à me mêler de ses affaires ? Il ne m’a adressé que des lieux communs, de ces complimens qu’on fait à table sans y attacher aucune importance. Cependant, qui sait ?… En parlant ainsi, ses yeux se fixèrent, sans qu’elle y pensât, sur une glace, et les charmes qui y étaient réfléchis firent que son imagination termina cette phrase par une conclusion plus favorable que sa bouche n’osait l’exprimer.

CHAPITRE IX.
    « Malheureux le plaideur ! C’est un métier maudit ;
    « Mille y sont ruinés pour un qui réussit.
    « Il faut, pour le savoir, en avoir fait l’épreuve.
    « Est bien fou qui jamais s’embarque sur ce fleuve…
    « Tel qui veut y nager, finit par s’y noyer,
    « Et le temps qu’on y perd pourrait mieux s’employer.
    « Tour à tour on perd tout, même la patience ;
    « On meurt de désespoir en vivant d’espérance.
    « On adule, on courtise, on flatte bassement,
    « Et tel qui donne tout, perd tout en un moment. »
    Conte de la mère Hubberd.
     
    Dans la matinée du jour où George Heriot devait accompagner le jeune lord Glenvarloch à la cour de Whitehall, on peut raisonnablement supposer que ce jeune homme, dont la fortune paraissait dépendre de cette démarche, éprouva une inquiétude plus qu’ordinaire. Il se leva de bonne heure, et fit sa toilette avec plus de soin que de coutume ; mis à même, grâce à la générosité de son compatriote plébéien, de faire valoir d’une manière convenable les dons qu’il avait reçus de la nature, il ne put s’empêcher de jeter sur lui-même un

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