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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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il n’avait jamais paru.
    Heriot, attentif à épargner à son jeune ami le plus court embarras, avait eu le soin de donner le mot d’ordre nécessaire aux sentinelles, aux huissiers de la chambre, aux chambellans, en un mot, à tous les officiers du roi qu’ils rencontraient, quels que fussent leur nom et leur grade, de sorte qu’ils avancèrent sans éprouver d’obstacle.
    Ils traversèrent ainsi plusieurs antichambres remplies de gardes et de personnes attachées à la cour, dont les amis de l’un et de l’autre sexe, parés de leurs plus brillans costumes, et les yeux pétillans de curiosité, rangés modestement le long des murailles, indiquaient en eux des spectateurs, et non les acteurs de cette scène de la cour.
    De ces appartemens, lord Glenvarloch et son ami le citadin entrèrent dans un grand et magnifique salon qui communiquait avec la salle d’audience, et où n’étaient admis que ceux à qui leur naissance, les fonctions qu’ils remplissaient dans le gouvernement et dans la maison du roi, ou une faveur particulière du souverain, donnaient le droit de paraître à la cour et de présenter leurs respects au monarque.
    Au milieu de cette compagnie favorisée et choisie, Nigel remarqua sir Mungo Malagrowther, qui, dédaigné et repoussé par tous ceux qui savaient combien il avait peu de crédit, se trouva trop heureux de pouvoir s’accrocher à un homme du rang de lord Glenvarloch, qui avait encore assez peu d’expérience pour ne pas savoir se débarrasser d’un importun.
    Le chevalier donna de suite à sa physionomie grimacière l’expression d’un sourire qui ne servit pas à l’embellir ; et, après un signe de tête préalable, adressé à George Heriot, et qu’il accompagna d’un geste de la main fait d’un air de supériorité et de protection, il cessa entièrement de s’occuper de l’honnête marchand, à qui il devait bien des dîners, pour s’attacher exclusivement au jeune lord, quoiqu’il le soupçonnât d’éprouver quelquefois, comme lui-même, le besoin d’en trouver un. L’arrivée de cet original, tout singulier et peu aimable qu’il était, ne fut pas tout-à-fait désagréable à lord Glenvarloch ; car il se trouva par là délivré de l’espèce de gêne où le mettait le silence absolu et presque contraint de son ami Heriot, et qui lui laissait toute liberté de se livrer à ses réflexions pénibles. Il ne pouvait s’empêcher de prendre quelque intérêt aux saillies critiques d’un courtisan observateur, quoique mécontent, mais qui n’était pas moins charmé de trouver un auditeur bénévole dans un homme de naissance, que Nigel ne l’était lui-même de rencontrer un homme dont la conversation pouvait le distraire pendant quelques instans. Cependant, Heriot, négligé par sir Mungo, et résistant à tous les efforts que faisait la politesse reconnaissante de lord Glenvarloch pour lui faire prendre part à l’entretien, restait debout près d’eux, avec une sorte de demi-sourire sur ses lèvres ; mais lui était-il arraché par l’esprit de sir Mungo, ou se le permettait-il à ses dépens ? on aurait eu peine à le décider.
    Ce groupe occupait un coin du salon, près de la porte de la salle d’audience, qui n’était pas encore ouverte, quand Maxwell, armé de la verge indiquant les fonctions qu’il remplissait, arriva d’un air affairé dans l’appartement, où chacun s’empressait de lui faire place, à l’exception des seigneurs du plus haut rang. Il s’arrêta près de la compagnie sur laquelle l’attention de nos lecteurs se trouve naturellement fixée, regarda un instant le jeune lord écossais, fit un signe de tête à Heriot, et enfin, s’adressant à sir Mungo Malagrowther, se plaignit vivement à lui de la conduite des gardes et des gentilshommes pensionnaires, qui souffraient que des gens de toutes conditions, des citadins, des pétitionnaires, des écrivains, entrassent dans les antichambres, ce qui était contraire à la décence et au respect dû à Sa Majesté.
    – Les Anglais en sont scandalisés, ajouta-t-il, car pareille chose ne serait pas arrivée du temps de la reine. Sous son règne, les cours du palais étaient pour la populace, et les appartemens pour la noblesse. C’est une honte pour vous, qui appartenez à la maison du roi, qu’il ne règne pas ici un meilleur ordre.
    Sir Mungo fut attaqué en ce moment, comme c’était assez son usage en pareille occasion, d’un de ces accès de surdité

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