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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
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surface, et probablement dans une geôle épouvantable, voire pire encore.
    Pendant qu’un soldat lie les poignets d’Adèle devant elle, Aziz lui jette un dernier regard désespéré. Notre héroïne plisse légèrement les yeux et lui fait une petite grimace encourageante. Mais elle sait qu’ils sont tous deux en très mauvaise posture.
     
    Un autre groupe de militaires vient s’aligner face à Adèle. Dieuleveut sort du tunnel en pestant, à cause de l’huile noire sur le sol qui salit ses chaussures.
    — Satanée mélasse, marmonne-t-il pour lui-même.
    Puis il contemple un instant son futur triomphe et vient ensuite coller son hideux visage face à Adèle. Il la fixe avec une sale lueur dans les yeux.
    — Connaissez-vous la sanction qu’on réserve aux pilleurs de tombes ? dit-il, d’une voix doucereuse qui ne présage rien de bon.
    — La pendaison, rétorque la jeune femme, tentant fièrement de masquer le malaise sournois qui l’envahit de plus en plus vite, de plus en plus fort.
    — Pour les locaux, uniquement, précise Dieuleveut. Les étrangers ont droit à un peu plus d’égards, et à une mort plus rapide.
     
    Adèle se sent très mal, mais elle ne tremble pas. Elle semble calme et résignée, mais en fait elle bout, elle enrage, pas seulement face au sort qui l’attend elle, mais aussi à cause de l’arrogance et de la malfaisance de cet avorton prétentieux qui va l’empêcher de sauver sa sœur. Et ça, c’est tout simplement impossible ! Inenvisageable !
     
    Le chef du peloton fait un signe et ses soldats arment leurs fusils. Clac, clac… Le bruit des culasses résonne, d’autant plus sinistre dans cette salle qui servait à préparer les morts pour l’éternité…
    — C’est plus protocolaire, mais beaucoup moins douloureux, rajoute Dieuleveut, qui semble vraiment ravi de pouvoir enfin régler son compte à notre héroïne.
     
    Mais pourquoi voue-t-il une telle haine à Adèle ? Il nous faudra sans doute d’autres aventures pour l’apprendre. Mais ici, cher lecteur, nous ne nous attachons qu’à l’instant. Et l’instant est fatal.
     
    Tandis que les soldats s’éloignent, et s’alignent pour la mettre en joue, Dieuleveut sourit soudain, comme un carnassier devant une proie qui ne peut plus lui échapper. Adèle jette des regards éperdus sur cette vaste salle obscure où les torches projettent des lueurs et des ombres spectrales de mauvais augure. Comment pourrait-elle s’en sortir ?
    — Un dernier souhait, peut-être ? lui demande Dieuleveut, d’un ton ironique qu’Adèle lui rentrerait volontiers dans la gorge.
    Mais elle reste impassible.
    — Je sais que ce n’est pas bon pour ma santé, répond-elle, mais je prendrais bien une cigarette…
    L’affreux savant sourit, presque paternaliste, se délectant de sa victoire. Il sort lentement son étui à cigarette, savourant chaque seconde en regardant Adèle qui réprime ses tremblements. Il ouvre son étui et tend une cigarette à la jeune femme.
    — Allez, pourquoi pas ! Ce n’est pas celle-là qui vous tuera ! dit-il d’un air particulièrement narquois, jouissant de la situation.
    Comme Adèle a les mains liées devant elle, le professeur lui met directement la cigarette dans la bouche et sort un très beau briquet. Il allume la cigarette. Adèle tire une bouffée et se penche sur le briquet, le regardant d’un air extasié.
    — Oh, il est magnifique ! Puis-je ?
    Dieuleveut lui passe le briquet.
    — Un cadeau, je suppose ? demande-t-elle.
    — Un souvenir, plutôt. Mon père. À sa mort. C’est bien, comme ça à chaque fois que je m’en sers, je pense à lui !
    — Ah ? ! … Moi aussi j’aimerais vous laisser un petit souvenir ! dit la jeune femme, arborant son sourire de Joconde.
    — Vraiment ?
    Et elle lui balance soudain un grand coup de genou dans l’entrejambe. Dieuleveut est tétanisé, au bord de l’apoplexie, les yeux lui sortent des orbites. Il plie les genoux et descend d’un étage. Adèle se penche vers lui et lui murmure à l’oreille :
    — Comme ça, à chaque fois que vous vous en servirez, vous penserez à moi !
    Puis tout va très vite. Adèle repousse violemment Dieuleveut d’un autre coup de pied. L’horrible professeur part en arrière et heurte le chef de peloton, qui tombe sur deux de ses hommes, qui en font tomber d’autres, comme un château de cartes. C’est la pagaille absolue. Le traître aux yeux de fouine fonce vers

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