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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
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Elle met plein de graines dans un bac en terre. Des pigeons arrivent aussitôt, se précipitant sur les graines. Pendant ce temps, Miranda est partie dans des souvenirs émus…
    — Ça me rappelle quand j’étais jeune, en Andalousie, dans la famille de ma mère, il y avait un jeune picador, aussi fort que ses taureaux et…
    — Et pour le reste, la coupe Adèle en refermant la fenêtre, ça s’est bien passé ?
    — Euh, oui, fait Miranda, un peu vexée… Elle a été très gentille ! Par contre, elle mange de moins en moins ! Et il faut faire quelque chose sinon elle va finir comme un squelette !
    Le lecteur aimerait sans doute beaucoup savoir de qui peut bien parler Miranda. Mais n’écoutant visiblement que d’une oreille distraite, Adèle ne répond pas à la grosse concierge et donc le lecteur devra attendre pour en savoir davantage.
    Adèle garde les yeux fixés un instant sur la boîte en bois que Miranda ose à peine regarder, sauf en fronçant le nez d’un air dégoûté. Notre héroïne soupire puis, d’un air décidé elle s’approche de Miranda, la prend par le bras et la ramène gentiment vers la sortie.
    — Oui, vous avez sûrement raison ! dit-elle. Merci pour tout Miranda ! pour votre patience, pour votre disponibilité, et surtout pour vos conseils !
    Adèle la pousse gentiment sur le palier et lui referme carrément la porte au nez.
    Elle prend ensuite une grande respiration, se dirige à nouveau vers le salon, le traverse, et ouvre en grand une double porte qui donne sur une chambre.
     
    La chambre de son secret. La première chose que l’on remarque est une sorte de chaise roulante améliorée, puisqu’elle permet de s’allonger quelque peu. Puis on découvre une jeune femme allongée dans un lit, parfaitement immobile, les yeux grands ouverts, le cou tenu par une espèce de minerve, un plastron assez imposant. Cette pâle jeune femme est reliée à une perfusion installée sur un portique à roulettes. C’est Agathe, la sœur d’Adèle. Son double, son aimée, sa presque sœur jumelle. Son secret.
     
    Adèle la regarde avec une émotion intense, mais Agathe ne semble pas la voir. Elle a les yeux fixés vers un infini qu’elle est seule à voir. Sans se ressembler vraiment, les deux sœurs ont un vague air de famille, un peu comme de fausses jumelles. Détail aussi étrange qu’affreux, sur le front d’Agathe, la pointe d’une fine aiguille dépasse légèrement.
    Adèle n’avait donc pas menti sur l’état de santé de sa sœur. Mais comment expliquer la présence de cette tige acérée qui dépasse du crâne d’Agathe ?
    Adèle s’assoit à côté de sa sœur et lui caresse la joue, émue, lui parlant gentiment, comme à une personne tout à fait normale, alors qu’elle semble plongée dans un état catatonique, même si elle a les yeux ouverts.
    — Alors, dit Adèle, mademoiselle refuse de manger ? Mais tu n’as pas très bonne mine.
    Notre héroïne s’empare d’un petit nécessaire de beauté et, avec des gestes rendus maladroits par l’émotion, elle met un peu de rouge sur les joues pâles de sa sœur.
    — Tu es toujours aussi jolie, dit-elle… Bon, j’espère que Miranda ne t’a pas trop saoulée avec son Andalousie… Moi j’étais en Égypte… Et je t’ai ramené une surprise !
     
    Adèle se relève, s’approche de la grosse boîte en bois et l’ouvre. Le couvercle grince et Patmosis apparaît, toujours dans ses bandelettes.
    — Ta-daaa ! chantonne Adèle comme lorsqu’on annonce une surprise. Je te présente Patmosis. C’est le docteur personnel de Ramsès II, le grand pharaon. Ils étaient très en avance en médecine, tu sais ? Il n’y a qu’à regarder leurs techniques de conservation par exemple. Ça n’a jamais été égalé jusqu’à présent ! Et je suis sûre qu’avec tous les secrets qu’il détient, il arrivera à te remettre sur pied.
    Tout en parlant, Adèle a vidé une grande vitrine d’acajou. Maintenant, elle y installe la momie, délicatement.
    — Enfin, ajoute-t-elle… Dès que j’aurai trouvé celui qui pourra le ramener à la vie !
    Adèle regarde Patmosis, debout dans sa vitrine. Elle referme la porte vitrée. Puis elle regarde sa sœur, Agathe, toujours aussi immobile, avec cette terrible petite pointe d’acier qui dépasse de son front. Notre héroïne soupire. Mais ce n’est pas de découragement. On dirait plutôt qu’elle rassemble ses forces, face à l’immense tâche qui

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