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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
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sorte de rage impuissante, Adèle lui saisit les mains pour le calmer. Elle plisse les yeux et prend un air sérieux et décidé.
    — Je vais vous sortir d’ici, Professeur ! Vous avez ma parole…
     

     
    Dans une petite salle attenante, le bureau des admissions, un avocat en robe avec un air timide, s’approche d’un gardien qui lève le nez, occupé qu’il était lire les dernières nouvelles du « monstre volant » qui hante Paris.
    — Oui Maître ? fait le gardien en repliant bien vite sa feuille de chou.
    — Je viens voir mon client : Marie-Joseph Espérandieu.
    Le gardien tourne la tête vers son collègue, celui qui a introduit Adèle dans le parloir…
     

     
    Et quelques secondes plus tard, la petite porte de la Santé s’ouvre et les gardiens jettent Adèle Blanc-Sec dehors sans ménagement, avant de lui claquer la porte au nez.
    Sur le trottoir lugubre de la rue de la Santé, Adèle arrache sa fausse moustache et soupire un grand coup. Elle lève le nez vers les hauts murs qui enferment l’établissement pénitentiaire et ses yeux semblent dire qu’elle va tout tenter pour faire évader Marie Joseph Espérandieu. Mais comment ?

Chapitre 18
    Où l’affaire prend de l’altitude
et Adèle des risques considérables…
    U n pâle soleil éclaire l’esplanade face au Palais du Trocadéro et ses pignons et coupoles rococo, de l’autre côté du pont d’Iéna, c’est-à-dire exactement sous le plus célèbre monument de Paris, celui qui attire les foules de province et du monde entier depuis l’exposition universelle de 1889 : la Tour Eiffel. Sous les quatre pieds énormes de cet hymne à la civilisation du métal et à la beauté de l’inutile en architecture, un petit attroupement s’est formé, constitué de journalistes et de photographes, ainsi que pas mal de badauds, qui semblent attendre quelque chose en guettant le quai et le pont.
    Deux voitures de police arrivent soudain, escortant une troisième automobile. Les voitures freinent bruyamment devant le petit rassemblement et l’Inspecteur Caponi sort immédiatement de la première automobile. Aussitôt, journalistes et photographes se ruent sur lui et l’encerclent. L’inspecteur se retourne et crie à son adjoint :
    — Bertrand ! retenez-moi un peu ces journalistes !
    — Euh… bien, chef ! répond son fidèle subordonné.
    Bertrand écarte les bras et se met un peu sur la pointe des pieds pour se donner encore plus de stature.
    — Messieurs ! Du calme voyons ! un peu de tenue, brame-t-il face à la foule.
    Les reporters s’écartent, attentifs, car Caponi s’approche de la troisième automobile et ouvre la portière, pour laisser sortir Monsieur Justin de Saint Hubert, dans son impeccable costume blanc de chasseur de fauve, son casque colonial de même couleur projetant une ombre sévère sur son visage. Et dans cette ombre luisent ses yeux de limier, voire de prédateur des prédateurs, comme il aime à se le dire quand il se regarde dans une glace. Il n’est pas mécontent de voir que toute la presse est là. Et les journalistes et autres reporters photographes ne sont pas mécontents non plus de s’agglutiner autour du vaillant explorateur, chasseur, découvreur de contrées sauvages et inexplorées.
    — Monsieur de Saint Hubert ! Quelques mots ! crie l’un, en jouant des coudes pour s’approcher.
    — Pourquoi êtes-vous rentré en France ? s’exclament plusieurs autres reporters à la fois.
    L’inspecteur Caponi doit jouer de toute son autorité pour les empêcher d’étouffer la terreur des jungles, de toutes les jungles, et de quelques déserts aussi.
    — Messieurs ! Calmez-vous ! Laissez-le s’exprimer !
    La grosse voix de Caponi parvient à rétablir un semblant de calme. Justin de Saint-Hubert, flatté de toute cette attention, prend l’air digne et fier du chasseur posant le pied et la crosse de son fusil sur le cadavre de sa dernière victime, puis il s’éclaircit la gorge, et s’adresse enfin à ses admirateurs.
    — Messieurs, j’ai écourté ma chasse en Afrique à la demande du Gouvernement. En effet, on m’a chargé d’en finir avec ce ptérodactyle ! Et c’est un grand honneur pour moi que de mettre mon talent au service de la France ! Le monstre est féroce, je suis moi-même tenace. Chacun de nous aura sa chance : ce sera beau !
    — Monsieur de Saint-Hubert, demande un reporter, comment comptez-vous vous y prendre ?
    — Dans un premier temps,

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