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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
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Adèle.
    L’homme soulève la caisse avec quelque difficulté, regardant Adèle en se demandant ce qu’une jeune et jolie femme comme ça peut bien transbahuter de si lourd, toute seule dans un train. Puis il aperçoit avec horreur toutes les valises d’Adèle.
    Le chariot roule vers le bout du quai et Adèle aperçoit soudain, parmi les gens qui attendent les voyageurs, François-Xavier Bonnot, son éditeur. C’est un homme d’une quarantaine d’années, élégant, avec de fines lunettes d’intellectuel. Il lui fait un signe de la main. Adèle se mord discrètement les lèvres, mais elle est coincée.
    — Ah ! François-Xavier ! C’est gentil de venir me chercher ! dit-elle, feignant avec brio un bonheur qu’elle est loin d’éprouver.
    L’éditeur lui sourit et se met à déclamer :
    — Ma chère Adèle, si je veux caresser l’espoir
    Entre deux voyages, de vous apercevoir,
    J’ai intérêt à fréquenter les ports et les gares !
    — … Vous avez profité de mon absence pour vous mettre aux vers ? demande Adèle d’un petit air mutin.
    — On peut être éditeur pour gagner sa vie et poète à ses heures perdues, répond Bonnot.
    Ils ne disent plus rien pendant un certain temps, suivant le porteur qui pousse les bagages et la lourde caisse d’Adèle jusqu’à la station de taxis. Adèle fait des sourires. Son éditeur aussi. Adèle semble vouloir lui dire qu’elle ne tient pas à parler de son voyage devant les porteurs qui accrochent la caisse à l’arrière d’un taxi. François-Xavier acquiesce discrètement. Il ouvre la portière pour Adèle et monte à son tour dans le taxi qui démarre en cahotant un peu.
    — 28 rue Dufour, s’il vous plaît, dit Adèle au chauffeur.
    Et le taxi s’élance dans les rues de la capitale, qui sont assez encombrées, ce qui ne s’arrangera probablement pas dans les années à venir.
    — Alors ?… Ose enfin demander François-Xavier Bonnot, qui ne peut plus cacher son excitation, le Pérou ?
    Pour masquer qu’elle cherche une réponse, Adèle prend un de ses airs inspirés, lèvres un peu pincées, yeux plissés comme fixés vers l’infini.
    — Loin, dit-elle… Très loin !
    — Et très haut, surtout ! Avez-vous pu monter jusqu’au Machu-Pichu ?
    — Oui, bien sûr, tous les matins !
    L’éditeur est trop curieux, trop excité. Il ne se rend même pas compte que la circulation est bloquée. Le chauffeur de taxi s’en fiche. Le compteur tourne.
    — Et… demande Bonnot, serait-ce trop indiscret de vous demander quel trésor vous nous rapportez encore, dans cette belle boite ?
    D’un geste, il désigne l’énorme caisse accrochée derrière le taxi. Adèle refait cette moue classique chez elle, qui lui donne l’air de la première femme qui aurait grimpé l’Everest en solitaire.
    — Une… flûte, improvise-t-elle. Des Andes. Grand modèle.
    — C’est tout ? fait François-Xavier, visiblement un peu déçu.
    Adèle continue à broder. Et même si elle n’a pas du tout le caractère à finir dentellière, broder avec des mots, ça elle sait très bien le faire.
    — Une flûte sacrée ! Que j’ai arrachée au tombeau royal du dernier des chefs Incas !
    — Non ? fait François-Xavier, avec la bouche en cul de poule.
    — Si ! La légende dit qu’elle est mortelle pour celui qui n’en joue pas correctement.
    — Bonté divine !
    — À qui le dites-vous ! Quoique, ajoute Adèle d’un air songeur, mourir en musique ne doit pas être si désagréable !
    Dehors ce n’est pas de la musique qu’on entend. Mais un concert de cris. Le taxi ne démarre toujours pas. Adèle, qui est d’une nature assez impatiente, commence à ronger son frein.
    — Mais comment avez-vous pu vous emparer d’un tel objet ? continue l’éditeur. Dans ces vallées perdues les indigènes ne voient-ils pas les étrangers comme de vulgaires brigands ? Prêts à tout pour dépouiller leurs morts ?
    — J’ai une tête à piller des tombes ? réplique Adèle, jouant les vexées.
    Tout en pensant à cette crapule de Dieuleveut dans les caves millénaires d’Égypte. A-t-il brûlé dans la salle de soins ? Elle l’espère en secret.
    — Certes non ! proteste l’éditeur. Je suppose que votre espagnol irréprochable a dû vous être fort utile ?
    — Exactement ! réplique Adèle, saisissant la balle au bond pour chasser ce pénible souvenir d’Égypte. Or, elle ne parle pas un mot d’espagnol, ce qui ne

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