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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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Œuvres des jours parce que le temps
agit sur elles, les transforme et les change régulièrement.
    16.
    Voilà où j’en suis, mon Dieu, quand j’entends ces paroles de ton Écriture :
    Au commencement Dieu fait le ciel et la terre
     la terre est invisible et inorganisée
     noir au-dessus de l’abîme
    Et sans indiquer quel jour tu as fait cela.
    Voilà où j’en suis à propos du ciel de ciel, ciel intellectuel que l’intelligence doit connaître simultanément et non partiellement ni symboliquement ni comme dans un miroir, mais totalement, comme une évidence, face à face. Ce n’est pas quelque chose et puis une autre, mais
comme on vient de le dire, c’est un tout sans aucune succession de
temps. La terre invisible et inorganisée également, sans aucune succession de temps qui supposerait qu’elle soit quelque chose et puis une
autre. Pas de forme, pas de changement.
    Deux choses donc : l’une forme primitive, l’autre entièrement informe.
L’une est le ciel mais le ciel de ciel, l’autre est la terre mais la terre invisible et inorganisée. Je comprends de cette façon pour l’instant que ton
Écriture dise sans indiquer de jour : au commencement Dieu fait le ciel
et la terre. Indiquant aussitôt de quelle terre il s’agit. Et en indiquant que
la voûte est faite le deuxième jour, et qu’elle est appelée ciel, on précise
ainsi de quel ciel il a été parlé plus haut sans mention de jour.
    17.
    Étonnante profondeur de tes expressions.
    Nous voyons qu’en surface elles plaisent aux tout petits. Mais quelle
étonnante profondeur, mon Dieu. Étonnante profondeur. Terreur
quand on s’y intéresse. Terreur déférente et frisson d’amour. Je hais ses
ennemis. Oh tue-les de ton glaive à double tranchant. Plus d’ennemis.
Oui j’aime qu’ils meurent à eux-mêmes pour vivre à toi.
    Mais en voilà d’autres. Non plus critiques mais laudateurs du livre de
la Genèse.
    Non, disent-ils, ce n’est pas ce que l’esprit de Dieu, qui a écrit ce livre
par l’intermédiaire de Moïse son serviteur, a voulu faire comprendre
dans ces paroles. Il n’a pas voulu faire comprendre ce que tu dis mais
autre chose que nous nous disons.
    Notre Dieu à tous, je te prends pour arbitre. Voici ma réponse.
    18.
    Est-ce que par hasard vous diriez qu’est faux ce que la vérité d’une
voix forte dit à mon oreille intérieure sur l’éternité vraie du créateur ?
Que jamais sa substance ne varie dans le temps. Que sa volonté n’est
pas extérieure à sa substance. Il ne veut pas une chose et puis une autre.
Mais il veut une fois pour toutes et simultanément et toujours tout ce
qu’il veut. Et non encore et encore, ni maintenant une chose et maintenant une autre. Ni vouloir après ce qu’il ne voulait pas avant. Ou ne pas
vouloir ce qu’il voulait avant. Volonté inconstante. Or rien d’inconstant
n’est éternel. Et notre Dieu est éternel.
    Et aussi cette chose que la vérité dit à mon oreille intérieure : l’attente
des choses à venir est reconnaissance une fois qu’elles arrivent, et cette
reconnaissance même devient mémoire une fois qu’elles sont passées.
Eh bien, cette attention vouée à changer est inconstante. Or rien
d’inconstant n’est éternel. Et notre Dieu est éternel.
    Je recueille et je compare ces vérités et je découvre que mon Dieu,
Dieu éternel, n’a pas eu besoin d’une volonté nouvelle pour fonder la
création et que ses connaissances n’ont rien de passager.
    19.
    Alors qu’en dites-vous, contradicteurs ? Est-ce que c’est faux ?
    Non, répondent-ils.
    Quoi d’autre ? Est-ce que par hasard il serait faux que toute forme
naturelle ou toute matière susceptible de forme n’existe que par celui
qui est supérieurement bon parce qu’il est supérieur ?
    Non, non, nous sommes d’accord, disent-ils.
    Quoi encore ? Allez-vous nier qu’il existe une créature sublime attachée au Dieu véritable et véritablement éternel par un amour si pur
que, sans partager l’éternité de Dieu, elle ne se détache pourtant jamais
de lui dans les variations et les successions temporelles, et ne s’enfuit
pas mais se repose dans la plus authentique contemplation de lui seul ?
    Car elle t’aime autant que tu lui ordonnes, et c’est toi, Dieu, qui te
montres à elle et qui lui suffis. Elle ne dévie pas de toi. Pas même vers
elle-même. C’est la maison de Dieu, ni de terre ni de corps céleste mais
spirituelle et participant de ton éternité. Sans

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