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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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soupirer d’impossibles
soupirs. Me souvenir de Jérusalem ma mère. Tendre mon cœur vers elle
tout en haut. Jérusalem ma patrie. Jérusalem ma mère. Et vers toi, au-dessus d’elle. Roi. Éclaireur. Père. Tuteur. Mari. Purs délices intenses.
Joie forte. Tout sublimement bon. Tout en même temps. Unique sommet. Vrai bien. Ne pas m’en éloigner. Pas tant que dans la paix de cette
mère très chérie où sont les prémices de mon souffle, l’origine de ces
certitudes, tu recueilles tout ce que je suis dans la dispersion et le difforme, pour me redonner forme et fermeté pour toujours.
    Mon Dieu, mon amour.
    Voici ce que je dis à ceux pour qui toutes ces choses sont vraies, qui
respectent et placent comme nous au sommet des autorités qu’il faut
suivre ta sainte Écriture dont l’auteur est saint Moïse, mais qui pourtant
nous font quelques critiques.
    Notre Dieu, tu arbitreras entre mes aveux et leurs contradictions.
    24.
    Tu as sans doute raison, disent-ils, mais Moïse ne visait pas ces deux
choses quand il a dit sous la révélation du Souffle : au commencement
Dieu fait le ciel et la terre. Par le mot ciel, il n’entendait pas cette créature spirituelle ou intellectuelle toujours en contemplation devant le
visage de Dieu. Ni par le mot terre, la matière informe.
    Mais alors quoi ?
    C’est nous qui disons ce que ce grand homme a pensé, et dans les
termes mêmes qu’il a employés.
    C’est-à-dire ?
    Par les mots ciel et terre, il a voulu signifier le monde visible premier,
en général et en bloc. Pour détailler après, dans l’énumération des
jours, presque point par point, l’univers entier que le Souffle saint a
voulu énoncer de cette façon. Eh oui, il s’adressait à une jeune humanité, à un peuple de chair, et il a préféré ne lui présenter que les œuvres
de Dieu visibles. Et ils admettent tout à fait que par la terre invisible et
inorganisée, l’abîme obscur (dont on montre par la suite qu’il a donné
tout l’univers visible et connu, créé et disposé suivant chaque jour), il
faut comprendre la matière informe.
    25.
    Mais alors un autre pourrait dire que les mots ciel et terre, qui nous
servent souvent à nommer le monde, ont d’abord servi à suggérer cette
matière informe et confuse parce que c’est à partir d’elle qu’a été fondé
et parachevé ce monde visible, avec le spectacle de toutes les natures.
    Mais alors un autre encore pourrait dire que ciel et terre conviennent
tout à fait pour désigner la nature visible et invisible, et que c’est
l’ensemble de la création faite par Dieu dans la sagesse (c’est-à-dire au
commencement) qui est compris dans ces deux termes.
    Mais toutes les choses n’ont pas été faites à partir de la substance
même de Dieu mais à partir de rien. Elles ne sont pas l’être même comme
Dieu. Et toutes ces choses sont susceptibles de changement qu’elles
soient permanentes comme l’éternelle maison de Dieu ou inconstantes
comme l’esprit et le corps humains. Terre invisible et inorganisée, noir sur
l’abîme, servent alors à désigner et à nommer la matière commune de
toutes les choses visibles et invisibles, matière encore informe mais certainement capable de recevoir une forme, et dont seraient faits le ciel et la
terre, créature invisible et créature visible pourvues de formes. À condition de distinguer entre la terre invisible et inorganisée qui désigne la
matière des corps avant d’être qualifiés par des formes, et le noir au-dessus de l’abîme qui désigne la matière du Souffle avant que son quasi-fluide illimité soit contenu et qu’elle-même soit illuminée par la sagesse.
    26.
    On pourrait encore dire, si on voulait, que les mots ciel et terre, dans
« au commencement Dieu fait le ciel et la terre », ne désignent pas les
natures invisibles et visibles déjà parfaites et formées. Mais ils désignent
la naissance encore informe des choses, cette matière susceptible de
prendre forme et d’être créée dans laquelle existent potentiellement,
sans distinction de formes et de qualités, ces créatures qui, une fois
réparties selon leurs ordres respectifs, s’appellent ciel et terre, l’une spirituelle, l’autre corporelle.
    27.
    J’écoute et je prends en considération toutes ces hypothèses. Je ne
veux pas me disputer sur les mots. Ça ne sert à rien et c’est catastrophique
pour ceux qui nous écoutent. Au contraire, pour l’éducation, la loi est
belle quand son

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