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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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nature spirituelle et la nature physique disent alors ce que tu
avais à gagner quand tu les as faites dans ta sagesse ?
    Avec elles tout le reste était en suspens, même informe et à l’état
d’ébauche. La nature spirituelle ou la nature physique s’éloignaient
de toi dans l’anarchie, la dissemblance. L’informe issu de la nature
spirituelle avait plus de valeur que s’il était un corps formé.
L’informe issu de la nature physique avait plus de valeur que s’il
n’était rien du tout. Choses informes qui restaient en suspens dans ta
parole tant que cette parole ne les rappelait pas à ton unité pour leur
donner une forme et les rendre toutes très bonnes dans l’Un – c’est-à-dire toi, bien suprême.
    Qu’avais-tu à gagner à cette existence, même informe, qu’elle ne
devait qu’à toi ?
    3.
    Qu’avais-tu à gagner à l’existence de la matière physique, même invisible et inorganisée – ce qu’elle n’aurait même pas été si tu ne l’avais pas
faite ?
    Précisément parce qu’elle n’était pas, tu n’avais rien à gagner à son
existence.
    Et qu’avais-tu à gagner à l’ébauche de la créature spirituelle, à cette
nuit liquide comme abyssale, dissemblable de toi, si cette même parole
ne l’avait pas tournée vers cette même parole qui l’avait faite, et ne
l’avait pas faite lumière en l’éclairant ? Pas comme son égale mais
conformée pourtant à la forme égale à toi.
    De même que pour un corps, être n’équivaut pas forcément à être
beau, sans quoi aucun corps ne serait difforme. De même pour un être
créé, vivre n’équivaut pas forcément à vivre sagement, sans quoi il serait
immanquablement sage. Mais son bonheur, c’est d’adhérer toujours à
toi de peur qu’en se détournant de toi, il ne perde la lumière qu’il a
obtenue en se tournant vers toi. Et ne retombe alors dans une existence
pareille à la nuit abyssale.
    Oui, nous aussi, qui par notre âme sommes une créature spirituelle,
en nous détournant de toi, notre lumière, nous avons été autrefois une
nuit vivante, et nous souffrons encore des restes de cette noirceur avant
de devenir ta justice dans ton fils unique, montagnes de Dieu, après
avoir été tes condamnations, immense abîme.
    4.
    Pour moi, ta description des débuts de la création – « lumière, et
lumière il y a » – correspond raisonnablement à la créature spirituelle.
Une sorte de vie déjà, et que tu devais éclairer. Mais tu n’avais rien à
gagner à l’existence d’une vie que tu pouvais éclairer, et tu ne gagnais
rien non plus, une fois qu’elle était là, à l’éclairer. Cette vie informe ne
t’aurait pas plu si elle n’avait été lumière que du simple fait d’exister et
de par sa contemplation de la lumière éclairante et de par son adhésion.
Elle ne tient son existence, et son existence dans le bonheur, qu’à ta
grâce, qui en la changeant en mieux l’a convertie à ce qui ne peut changer ni en mieux ni en pis. C’est ce que toi seul tu es. Tu es le seul, tout
simplement. Toi pour qui vivre et vivre dans le bonheur ne sont pas
deux choses différentes puisque le bonheur c’est toi.
    5.
    De quoi pourrais-tu manquer pour le bien que tu es à toi-même si ces
créatures n’existaient pas du tout ou si elles restaient informes ? Tu ne
les as pas faites par besoin mais dans ta grande bonté. Oui, tu les as
retenues et converties à une forme. Mais ta joie, pour être complète, n’a
pas besoin d’elles. Tu es perfection et tu n’aimes pas leur imperfection.
Elles tirent de toi leur perfection parce que c’est ton plaisir. Et non
parce que tu serais imparfait et que tu devrais tirer ta perfection de leur
perfection.
    Oui, ton souffle est bon. Il a été élevé au-dessus des eaux et non élevé
par les eaux comme s’il avait reposé en elles. Quand on dit que ton
souffle se repose dans des êtres, c’est en fait lui qui les fait reposer en
lui. Et ta volonté indestructible et immuable, qui se suffit en elle-même,
a été élevée au-dessus de la vie que tu avais faite. Pour cette vie, vivre
n’est pas la même chose que vivre dans le bonheur. Elle vit même quand
elle flotte dans sa nuit. Il lui reste alors à se tourner vers celui qui l’a
faite, à vivre de plus en plus près de la source de vie, et à voir la lumière
dans sa lumière, devenir perfection, illumination, bonheur.
    6.
    M’apparaît alors l’énigme de la trinité que tu es, mon Dieu.
    Parce que

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