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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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mémoire, j’étais
aiguisé par le langage, adouci par l’amitié. Je fuyais la douleur, l’abjection, l’ignorance. Qu’y avait-il dans un tel être vivant qui ne soit pas
étonnant et digne de louange ?
    Mais tout m’a été donné par mon Dieu. Je ne me suis rien donné.
Tout est bon et ce tout, c’est moi.
    Celui qui m’a fait est bon. C’est lui mon bien. Et je suis fier de toutes
ces bonnes choses de mon enfance.
    Mon crime a été de ne pas chercher en lui mais dans ses créatures, en
moi et dans les autres, la volupté, le sublime et la vérité.
    Je me suis précipité dans la douleur, la confusion et l’erreur.
    Merci, ma douceur, mon honneur et ma confiance.
    Mon Dieu.
    Merci pour tes dons.
    Mais veille sur eux et tu veilleras sur moi. Tout ce que tu m’as donné
s’enrichira, se perfectionnera.
    Je serai avec toi parce que si je suis, c’est par un don de toi.

----

    1.
    
Inspiré des Psaumes 145, 3 et 147, 5.

    2.
    
     Lettre aux Romains 10, 14.

    3.
    
     En latin, fides , foi. Nous avons choisi de traduire généralement par confiance. Fides , comme pistis en grec, exprime davantage une relation avec quelqu’un, un engagement sur lequel on peut compter, que la simple adhésion à une vérité. Nous avons
conservé le mot foi quand le contexte est davantage théologique ou dogmatique.

    4.
    
Jérémie 23, 24.

    5.
    
     Nous avons choisi de traduire le terme latin ecclesia tantôt par assemblée quand
il s’agit de mettre l’accent sur la communauté elle-même, l’assemblée du peuple de
fidèles, tantôt par le traditionnel église pour signifier le bâtiment ou la réalité théologique. À l’origine, le terme grec ekklèsia (formé à partir du verbe kaleô  : appeler, convoquer) désigne l’assemblée des citoyens.

    6.
    
     Le grammaticus , grammairien, correspond, à l’époque d’Augustin et dans le système éducatif de l’Empire, à notre enseignant du secondaire. Il apprenait à lire et à
expliquer les grands auteurs classiques : Homère, Virgile, Térence, Salluste, Cicéron…

    7.
    
Didon est une princesse troyenne, fondatrice et reine de Carthage selon la
légende. Dans L’Énéide , Virgile raconte qu’elle fut séduite et abandonné par Énée,
prince troyen, et qu’elle préféra se donner la mort.

    8.
    
     Virgile, L’Énéide , II, 772.

    9.
    
Dans la mythologie, Danaé est fille du roi d’Argos et d’Eurydice. Son père l’emprisonne dans une tour d’airain quand un oracle lui prédit qu’il sera tué par son petit-fils.
Zeus (Jupiter) pénètre dans cette tour pour la séduire en prenant la forme d’une pluie
d’or. Sources : Diodore de Sicile, Bibliothèque historique (IV, 5) ; Ovide, Métamorphoses (IV, 611 ; VI, 113 ; XI, 117) ; Virgile, L’Énéide (VII, 410).

    10.
    
     Psaumes 27, 8.

    11.
    
     Voir Luc 15, 12-32.

    12.
    
Réminiscence de la « règle d’or », principe éthique du maître juif Hillel, repris
par Philon d’Alexandrie et que l’on retrouve dans les Évangiles. Il est remarquable
qu’Augustin conserve la formulation négative juive : « ne pas faire à autrui… », les
Évangiles adoptent une formulation positive : « faites aux autres ce que vous attendez
d’eux » (Matthieu 7, 12).

    13.
    
     Matthieu 19, 14.


L IVRE II

1.
    Si je fais l’effort de me rappeler les horreurs par lesquelles je suis passé,
et la corruption physique de mon âme, ce n’est pas parce que je les aime
mais parce que je t’aime, mon Dieu.
    Je le fais par amour de ton amour. Je repasse par mes chemins dissolus,
par leur souvenir acide. Et tu m’adoucis, douceur qui ne trompe pas, douceur heureuse et sûre, qui me recueille de la dispersion où je tombais en
lambeaux quand, à l’écart de toi, l’Un, je m’évanouissais dans le multiple.
    Oui, j’ai brûlé un temps, dans l’adolescence, d’assouvissements abjects.
    Scabreuse exubérance de sombres amours changeants.
    Ma beauté s’est desséchée. J’ai pourri sous tes yeux.
    Je me plaisais en cherchant à plaire aux yeux des hommes.
    2.
    Mon plaisir ? Aimer et être aimé.
    J’étais incapable d’un échange d’âme à âme, cette voie lumineuse
qu’ouvre l’amitié. La boue de la concupiscence charnelle, sous l’effet de
l’éclosion de la puberté, dégageait des vapeurs qui ont recouvert mon
cœur de nuages et l’ont obscurci. Au point que je n’ai plus fait la différence entre une affection

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