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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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spectacles et que vous.
Ils le laissent dire et l’entraînent avec eux. Excités sans doute à l’idée de
tester sa détermination. Ils arrivent, et prennent place où ils peuvent
dans l’effervescence des plaisirs les plus barbares. Alypius ferme alors
ses yeux et s’interdit d’aller plus loin dans ces horreurs. Mais il aurait dû
également se boucher les oreilles ! Première chute dans le combat. Il est
frappé par l’immense cri de la foule. La curiosité est la plus forte. Il se
pense capable de repousser et de surmonter ce qu’il verrait. Il ouvre les
yeux. Il reçoit un choc. Son âme est touchée, plus gravement que le
corps du gladiateur qu’il a voulu voir. Sa chute est plus lamentable que
celle qui vient d’arracher un cri à la foule. Ce cri est entré par ses oreilles
et a ouvert ses yeux pour frapper et abattre une âme jusque-là plus audacieuse que forte et plus faible d’avoir trop compté sur elle alors qu’elle
te devait tout. À la vue du sang, il s’abreuve de cruauté. Au lieu de se
détourner, son regard se fixe. Il se repaît de férocité, inconsciemment. Il
se délecte du combat criminel, s’enivre d’un sanglant plaisir. Il n’est plus
le même qu’en arrivant. Mais un parmi cette foule qu’il a rejointe, simple
compagnon de ceux qui l’ont amené là.
    Que dire de plus ? Il a regardé, crié, s’est enflammé. Il en a conservé
une folie qui serait l’excitant qui le pousserait à revenir non seulement
avec ceux qui l’avaient une première fois entraîné, mais pas seulement,
avec d’autres aussi qu’il entraînerait à son tour.
    Ta main vigoureuse et compatissante l’arrachera de là. Tu lui apprendras à ne pas mettre sa confiance en lui mais en toi. Mais ce serait beaucoup plus tard.
    14.
    Sa mémoire garderait le souvenir de cette histoire comme antidote
pour l’avenir. De même ce qui est arrivé quand il faisait ses études à
Carthage où il était mon élève.
    Midi au forum. Ce jour-là, il réfléchissait à son discours. Une tradition scolaire. Tu as laissé les gardes du forum l’arrêter pour vol. Je
pense, notre Dieu, que tu as voulu que cet homme d’avenir commence
à comprendre que dans l’instruction d’un cas, on ne doit pas se laisser
aller à condamner un homme sur des accusations légères.
    Il se promenait seul devant le tribunal, avec ses tablettes et son stylet, quand un jeune étudiant, le véritable voleur, entra à la dérobée, en
dissimulant une hache. Il se dirigea vers les grilles de plomb au-dessus
des boutiques des orfèvres et se mit à casser le plomb. Mais au bruit de
la hache, les orfèvres qui travaillaient en dessous protestent et envoient
des gens pour appréhender celui qu’ils surprendraient. Le voleur
entend les voix et se sauve en abandonnant son outil de peur d’être pris
avec. Alypius, qui ne l’a pas vu entrer, l’aperçoit sortir en courant.
Curieux de savoir ce qui se passe, il entre près des grilles et découvre la
hache. Il l’examine avec étonnement quand surviennent ceux qui ont
été envoyés. Ils le surprennent seul, avec dans les mains la hache dont
le bruit les avait attirés. Il est immédiatement arrêté et emmené. Devant
les habitants du forum, on se vante d’avoir pris un voleur en flagrant
délit. On l’emmène pour le livrer à la justice.
    15.
    Mais la leçon se termine ici. À l’instant, Seigneur, tu es venu au
secours de l’innocence dont tu étais le seul témoin. On l’emmenait en
prison ou au supplice. Leur route a croisé celle d’un architecte des travaux publics. Les gardes sont ravis de tomber sur celui qui avait l’habitude de les soupçonner de voler des objets qui disparaissaient duforum. Il saurait maintenant qui en était l’auteur. Mais l’architecte avait
souvent vu Alypius chez un sénateur où il se rendait fréquemment. Il le
reconnut immédiatement. Et le prenant par la main, le tirant à l’écart
de la foule, il lui a demandé la raison de cette malheureuse histoire. En
apprenant ce qui s’était passé, il ordonne à la foule agitée, frémissante
de menaces, de le suivre. Ils arrivent à la maison de l’adolescent qui a
fait le coup. Un enfant se tient devant la porte, si jeune qu’il pourra dire
toute la vérité sans craindre son maître. En effet, au forum cet enfant
est toujours sur les pas de son maître. Alypius se souvient de lui et le dit
à l’architecte. On montre la hache à l’enfant en lui demandant à qui elle
appartient. À

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