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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
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fut absolument pas instantanée, ni indolore. Avec le départ de certains, ceux qui restaient durent jongler avec un système d’équipes peu commode afin d’exécuter les tâches qui restaient. La direction de Bletchley Park fit des propositions concernant les permissions de week-end, dont on imagine qu’elles auraient été chaleureusement accueillies après toutes ces années de semaines de travail en équipe de sept jours. Mais elles rencontrèrent curieusement une farouche résistance. Ce qui fonctionnait en temps de paix pour « la famille et les amis », comme l’indiquait un membre du personnel du Park, ne convenait pas à cette organisation. À Bletchley, les rotations fonctionnaient mieux quand le personnel pouvait « choisir » ses jours de repos. Et, ajoutait ce témoin, quel serait l’avantage d’être systématiquement de repos le dimanche ?
    « Tous les magasins sont fermés le dimanche, écrit ce membre du personnel dans une note de protestation. Vu le système d’équipes de BP, on ne pourra faire les magasins qu’une semaine sur trois, sachant qu’à Londres les magasins ne sont ouverts que le samedi matin. Ceux ayant des rendez-vous chez le coiffeur, le dentiste, pour des entretiens d’embauche, seront sérieusement handicapés. »
    Il ajoute, de manière peut-être encore plus persuasive : « Les lieux de divertissement sont rarement ouverts le dimanche et bondés le samedi. Cela serait encore plus difficile si tout le personnel de BP était libre le week-end. » Et l’argument, peut-être décisif : « Les personnes logées chez l’habitant sont très souvent contraintes d’être “absentes” pour le déjeuner. Elles sont doublement indésirables le dimanche, quand le logeur est chez lui. Et le dimanche, il est plus difficile que la semaine de manger dehors. »
    John Herivel adopta une approche légèrement plus conciliante dans le débat sur le repos obligatoire du week-end, même s’il estimait que, dans son département, lui et son collègue Macintosh devraient poursuivre comme avant. « Si nous devions limiter notre congé au samedi et dimanche, écrit-il dans une autre note figurant aux archives, certains jours, aucun de nous deux ne serait de service. Cela pourrait être très gênant. »
    La mise en sommeil lente et minutieuse de l’opération n’en demeurait pas moins en cours. Dans les derniers mois de 1945, Bletchley Park se résumait à des bâtiments autrefois grouillants de monde désormais vides, une certaine résonnance s’installant dans ces baraquements vides et nombre des pièces du manoir proprement dit. « C’était très étrange, dit un ancien. L’endroit était déjà pratiquement vide, sorte de ville fantôme dans laquelle demeuraient quelques déménageurs déplaçant le mobilier. Des milliers de personnes venaient de franchir la grille pour ne jamais remettre les pieds ici. »
    Tout débarrasser ne fut en fait pas simple car, vu le secret et la sécurité entourant les lieux, il fallait traiter chaque centimètre carré de tous les baraquements et bâtiments de façon à supprimer tout signe de l’ancienne présence des éléments de chiffrement, pièces des machines comprises. Il était essentiel de ne rien laisser traîner.
    L’opération tirait à sa fin. Certaines bombes cryptographiques (mais pas toutes) furent démantelées. Certaines Wrens jubilaient face à cette entreprise de destruction, car elles en étaient presque arrivées à détester ces machines. Maintenant, au lieu de devoir en prendre grand soin, elles laissaient des pièces choir et rouler au sol avec enthousiasme.
    Dans le même temps, le parc de Bletchley était le théâtre de feux de joie destinés à brûler la paperasse. Les baraquements, le manoir, toutes les zones devaient être passées au peigne fin à la recherche du moindre bout de papier. On retrouva certains messages qui avaient été glissés dans des interstices de châssis de fenêtre pour colmater les brèches dans des baraquements pleins de courants d’air.
    Les machines Colossus et Heath Robinson furent également démontées. Tout ce qui restait fut stocké à Stanmore ou à Eastcote, dans le Middlesex. Les bombes cryptographiques conservées à Eastcote ne cessèrent pas de fonctionner car elles servaient encore à déchiffrer d’autres types de trafic et transmissions radio des services de renseignement.
    Pour la plupart des gens ayant œuvré au Park, le conflit était cependant

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