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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
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soutien fournies (comprenant 152 membres du personnel de maison, femmes de ménage, hommes à tout faire, etc.) et un service de transport composé de 169 chauffeurs, dont 50 femmes. Le transport ne concernait pas seulement les expéditions. Selon une personne du service, il y avait aussi « Wolseley et Hillman […] nous attendions les appels dans le salon. N’importe quelle personne présente répondait et vous vous retrouviez à descendre Watling Street pour aller à St Albans avec des choses à remettre ou à l’Amirauté ».
    Le rythme ne faiblissait pas, ni la concentration. En décembre 1944, Hugh Alexander mit en place la Section IIJ afin de plonger plus au cœur du principal code naval japonais. On dénombrait toujours des épisodes de tension entre les militaires et Bletchley Park. Ce mois-là, on reprocha au Park de ne pas avoir prévenu de la survenue d’une attaque surprise dans les Ardennes, Britanniques et Américains se retrouvant face à quatorze divisions d’infanterie et sept divisions de panzers sur un front de 120 kilomètres. Certains qualifièrent l’assaut de « plus célèbre fiasco du renseignement de toute la guerre ». Le personnel du baraquement 3 se défendit en expliquant qu’ils avaient intercepté une communication concernant un assaut imminent, daté, mais que rien n’indiquait le lieu où celui-ci devait se dérouler.
    Il semble qu’une partie du problème venait du fait que les Allemands avaient procédé à une intoxication habile, avec des déploiements de troupes dans une fausse direction, et opté pour le silence radio. En outre, la quantité de messages interceptés par Bletchley avait diminué. Plutôt que de s’appuyer sur des transmissions radio, les Allemands, de retour sur leur territoire, utilisaient une fois de plus les lignes terrestres.
    Bletchley Park paya le prix de l’accroissement perpétuel de l’intensité du travail. En décembre 1944, on estimait à quatre pour cent le taux de maladie, ce qui était assez élevé par rapport à la normale. Dans les premières années de la guerre, une telle intensité aurait été tempérée par l’enthousiasme de la jeunesse. On voit cependant parfaitement comment le système de rotation, associé à la concentration de tous les instants nécessaire pour exécuter des tâches souvent répétitives et ennuyeuses, avait un effet destructeur. On dit souvent que, pour les soldats ordinaires, un conflit est fait de moments de terreur et d’euphorie à l’état pur, le reste du temps étant d’un ennui mortel. Dans le cas de Bletchley, l’euphorie et la terreur étaient vraiment limitées.
    Néanmoins, en janvier 1945, le personnel du baraquement 6 traita un nombre sans précédent de transmissions de l’armée de terre, sous les clés « Puffin » et « Falcon ». Le flux était conséquent et le travail à fournir ne diminuait pas. En toile de fond de la conférence de Yalta de février 1945, au cours de laquelle Staline garantit à Churchill que des élections libres seraient organisées en Pologne après la guerre, un autre contretemps majeur se produisit lorsque la Luftwaffe mit en place un nouveau système consistant à modifier quotidiennement le chiffrement des indicatifs et les fréquences tous les trois jours. Heureusement, certains casseurs de codes et analystes parmi les plus expérimentés étaient toujours capables de déceler les caractéristiques personnelles de certains opérateurs ennemis, ce qui permit de pénétrer chaque code.
    Dans la nuit du 29 avril, les personnes de service à Bletchley Park assistèrent à l’expression de la rage et du désespoir d’Hitler. Le Führer télégraphia depuis son bunker un message au Feldmarschall Keitel, lui posant trois questions. « Où sont les fers de lance de Wenck ? Quand vont-ils avancer ? Où est la Neuvième armée ? » Keitel répondit que ces forces étaient soit coincées soit complètement encerclées.
    À cette époque, on imagine très bien l’excitation régnant dans les baraquements. Mais, en fait, les événements rapprochant du jour de la victoire alliée en Europe entraînèrent étonnamment un renforcement des mesures de sécurité. Fin avril, quelques jours avant la capitulation allemande, le personnel du baraquement 3 apprit par l’intermédiaire de notes que la diffusion de messages interceptés faisant part de mouvements massifs de capitulation ennemie devait rester exceptionnelle. En outre, le directeur

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