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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
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voisine, Elmers School, car on entreprit la construction de baraquements supplémentaires.
    En regardant aujourd’hui ces vieux baraquements, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi les autorités n’ont pas installé les cryptanalystes dans des locaux plus confortables et mieux conçus. Peut-être qu’à ce stade personne ne pensait que la guerre durerait suffisamment longtemps pour justifier la construction de structures permanentes. Après tout, même jusqu’à l’été 1939, beaucoup estimaient que le gouvernement Chamberlain fermerait par nécessité les yeux face à d’autres actes d’agression d’Hitler en Europe. À moins qu’il ait été vital de ne pas attirer l’attention d’individus hostiles sur les activités du Park. Des travaux d’ampleur auraient non seulement suscité des questions, mais auraient également été plus visibles pour les pilotes des avions de reconnaissance ennemis.
    Une série de baraquements furent donc érigés, chacun avec des fonctions distinctes, selon le type de code sur lequel ses occupants se penchaient. À proximité immédiate du manoir se trouvait le baraquement 4, qui devait devenir le baraquement de la Section navale. Le baraquement 5 deviendrait la Section militaire (puis japonaise). D’autres baraquements, tels que le baraquement 8, au sein duquel était orchestrée l’opération navale Enigma, virent le jour peu de temps après.
    C’était dans le baraquement 3, qui semblait constituer le centre opérationnel conjointement avec le baraquement 6, que l’on réalisait les interceptions des communications de l’armée de terre et de l’armée de l’air, ainsi que le travail de renseignement. Le baraquement 6 abritait la lecture des messages de l’armée de l’air. Le baraquement 1 finit par devenir le théâtre de la première bombe cryptographique de Turing (machine à calculer) expérimentale. (Et, selon Mimi Gallilee, « c’est dans le baraquement 2 que l’on se détendait en buvant de la bière et du thé ».)
    Dès le départ, on cloisonna au maximum le domaine d’activité des différents baraquements pour des raisons de sécurité. Les discussions entre les différents baraquements étaient interdites : le secret absolu était une nécessité. « Le risque était d’être passé par les armes », dit Keith Batey. Pendant les heures de travail, les recrues étaient métaphoriquement et hermétiquement enfermées dans leur baraquement. Personne d’autre n’avait le droit d’entrer, à l’exception du coursier.
    Bien que le terme « baraquement » suppose une construction exiguë, il s’agissait de longues structures, avec un couloir central et des bureaux de part et d’autre, des fenêtres (dont les volets étaient fermés pour raison de black-out), du linoléum qui grinçait sous les pas et des bureaux et chaises rudimentaires. Des lampes diffusant une lumière verdâtre pendaient au plafond. Le personnel, nombreux, travaillait côte à côte, séparé par du mobilier de rangement. Les bureaux étaient étouffants sous le soleil estival, froids et pleins de courants d’air au cœur de l’hiver. Comme le disait une cryptologue : « On ne pouvait soupçonner que la structure en bois branlante à laquelle j’étais affecté (dont l’atmosphère était nauséabonde le soir lorsque le black-out emprisonnait les émanations des poêles à charbon) abritait une activité d’une importance primordiale. »
    L’éternel problème, c’était le chauffage. Les mitaines étaient de mise. L’infrastructure avait quelque chose de comique : on transmettait les messages entre certains baraquements par l’intermédiaire d’un « tunnel » en bois improvisé, les missives étant propulsées sur un plateau doté de roues et d’un long manche à balai.
    John Herivel se souvient de l’atmosphère unique régnant à l’intérieur de ces baraquements mal ventilés et sporadiquement chauffés, meublés de grandes tables recouvertes de cartes. M. Herivel se rappelle qu’« on lui a fourni un tableau noir posé sur une table basse » afin qu’il puisse écrire tout en étant assis.
    L’expression « C’est tout ce que vous devez savoir » était monnaie courante. L’entrée était même parfois interdite à la jeune coursière Mimi Gallilee, qui passait d’un baraquement à l’autre pour livrer le courrier et les paquets. Sa sœur aînée avait beau travailler dans le baraquement 10 aux côtés de Josh

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