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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
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débutante pistonnée parce que son papa avait ses entrées au ministère des Affaires étrangères. Il disait également ne pas vouloir d’une foule de Wrens qui se ressemblaient toutes.
     
    Il y avait également une autre éventualité. Dillwyn Knox avait peut-être remarqué que les femmes avaient une aptitude plus grande pour le travail à accomplir et, outre une vivacité d’esprit et un don pour la pensée latérale, un sens du détail que nombre d’hommes n’avaient pas. Ce ne sont bien entendu que des suppositions. L’autre possibilité, qui semble probable au vu des heurts affectant nombre de ses relations personnelles, était qu’il n’aimait pas beaucoup les hommes.
    Lorsque l’effort de guerre s’intensifia, les nouvelles recrues suivirent un stage d’intégration obligatoire de trois semaines, au cours duquel on leur enseignait les subtilités de la cryptanalyse. Par la suite, les recrues furent envoyées pendant quelques semaines à Bedford, où elles prenaient place dans un bureau anonyme et poussiéreux pour y apprendre des rudiments de japonais qui leur permettraient de craquer les codes nippons.
    Mais, pour cette première vague de recrues, l’institution Bletchley Park fleurait l’improvisation typiquement anglaise, consistant à se jeter dans la bataille. Il n’y avait peut-être pas d’autre solution car, face à un défi tel que les codes Enigma et sans la technologie capable de s’y attaquer mécaniquement, tout du moins dans un premier temps, le Park aurait besoin d’un maximum d’individus originaux et excentriques spécialistes de la pensée latérale auxquels donner carte blanche.

7
Logements glaciaux et toilettes extérieures
    « C’était Bletchley, dit un ancien. Une très petite ville ferroviaire à quelque 80 kilomètres de Londres. Cette ville était supposée héberger toutes ces personnes. Et très peu de ses maisons avaient des baignoires. »
    Même dans les tout premiers jours, avant que Bletchley Park ne soit envahi, on n’avait pas jugé pratique ou faisable de créer des hébergements à l’intérieur du manoir. Il avait été suggéré de loger la première vague de recrues dans un abri souterrain situé sous l’ancien quartier général de Broadway Buildings, à Londres. L’idée, comme le souligna rapidement Alistair Denniston, n’était pas du tout séduisante. Serait-il raisonnable d’entasser ainsi des gens occupés à des tâches des plus cérébrales ? Si Alan Turing dormait parfois au Cottage, Dilly Knox rentrait chez lui dans les Chilterns, tandis que, dès le début, l’encadrement avait été logé dans des auberges et hôtels locaux.
    Lorsque les nouvelles recrues commencèrent à mettre le cap sur le Park, il fut clair que les habitants de Bletchley devraient les héberger. Certaines recrues prirent directement place dans des chambres au-dessus des auberges, d’autres dans de jolies petites maisons mitoyennes et d’autres encore dans des logements plus chics en dehors de la ville. Cela ajouta peut-être à cette atmosphère universitaire, avec tous ces étudiants, spécialistes de lettres classiques, mathématiciens et savants s’installant dans de modestes chambres meublées et faisant de leur mieux pour ne pas rester dans les jambes de leur logeuse. Mais les recrues durent assez vite prospecter dans un rayon plus large pour trouver des logements disponibles.
    La baronne Trumpington évoque des souvenirs plutôt désagréables du premier endroit où elle atterrit : « J’étais logée chez un gars qui travaillait aux chemins de fer et, quand sa femme m’a fait visiter, j’ai remarqué que la salle de bain ne fermait pas à clé. Elle a alors dit : “Oh, ne vous en faites pas, lorsque vous ferez votre toilette, mon mari sera au travail.” Eh bien, ça ne s’est pas passé comme ça la première nuit. J’ai donc changé de logement. »
    Keith Batey changea lui aussi de logement. « Ma première logeuse était une horreur, relate-t-il. Je pense que je n’ai pas tenu plus d’un mois. Elle voulait que le Park lui assure que je n’étais pas objecteur de conscience. Eh bien, elle n’a plus reposé la question après ça. »
    C’était peut-être un problème assez courant chez les recrues masculines. Si un jeune homme n’était pas en uniforme et errait malgré tout dans les parages, comment pouvait-il expliquer ce qu’il faisait exactement ?
    L’expérience de sa femme Mavis, logée dans une ferme du coin, fut

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