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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
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baignoire ».
    « N’oublions pas, commente Geoffrey Pidgeon, qui travaillait à l’époque au sein du Service Y du renseignement, que vous aviez des “filles de qualité” qui entraient dans une pièce à peine éclairée et qui avaient pour instruction de se limiter à un bain par semaine. Et il y avait du lino partout dans la maison. »
    Mais on ne doit jamais sous-estimer le courage et les manières irréprochables de cette génération de filles de la haute. Sarah Baring semble avoir aujourd’hui de bons souvenirs du scénario auquel elle a été confrontée.
     
    Nous avons eu beaucoup de chance, mon amie Osla et moi, d’être hébergée chez un couple de personnes âgées adorables. Dans un village. On nous conduisait et on nous ramenait du travail en voiture. Et c’était une très jolie maison, près de Woburn Sands.
    Je pense que c’était le manoir du village. Je n’en suis pas sûre, nous y passions rarement du temps. Nous dormions, nous mangions ou nous repartions travailler. Nous n’avons donc pas eu l’occasion de beaucoup découvrir le village. Mais les propriétaires étaient très gentils avec nous. Ils ne se plaignaient jamais, ils se contentaient de nous donner à manger, ce qui était très chic de leur part. Ils avaient bien entendu des rations supplémentaires.
     
    Elle ne se souvient que d’une source de tension liée à son logement, qui plus est avec un colocataire : « Osla et moi n’étions pas les seules personnes hébergées. Il y avait aussi un cryptographe. Nous ne l’aimions pas beaucoup car nous le trouvions terriblement pontifiant. Nous n’étions donc pas très aimables avec lui. »
    L’autre petit problème de l’époque dont nombre de gens se souviennent concernait le moment où il fallait sortir du lit le matin en plein hiver. « Il faisait toujours froid pendant la guerre, dit Sarah Baring. Je me souviens que je me levais pour prendre mon tour de garde et que nous n’avions qu’un radiateur électrique. Quel froid ! En sortant du lit, c’était glacial ! Personne n’avait de chauffage central. »
    Les habitants de Bletchley ne devaient pas seulement assimiler ce défilé d’universitaires. Se posait aussi la question des enfants évacués, comme la gamine de 13 ans, Mimi Gallilee, qui devait par la suite travailler au Park et s’était subitement retrouvée à Bletchley. La ville, avec toutes ses petites boutiques et ses équipements limités, demeure bien ancrée dans sa mémoire.
     
    Les deux dernières semaines d’août, avant que la guerre n’éclate, alors que c’étaient encore les vacances, on nous a rappelés à l’école d’Islington. On nous a parlé de l’éventualité d’une guerre et les parents ont pu inscrire le nom de leurs enfants pour qu’ils soient évacués.
    J’ai été évacuée avec l’école vers la charmante et ancienne Hemel Hempstead, Boxmoor Hill. L’endroit était joli. Mais ma mère me manquait beaucoup.
     
    La mère de Mimi a ensuite dû trouver un autre emploi, et c’est à Bletchley Park qu’elle a atterri. Sa fille la suivit un peu plus tard et se souvient de la ville à l’époque :
     
    Les premières boutiques étaient situées derrière le pont de chemin de fer. Il y avait trois ou quatre échoppes, alignées. Une poissonnerie. Une bijouterie et un WH Smith. Rustons le pharmacien. Une confiserie, qui vendait en fait des bonbons quand elle était approvisionnée. Un pub, le Duncombe Arms. Il y avait deux ou trois pubs. Bien entendu, je ne les fréquentais pas. Je ne saurai donc jamais de quoi ils avaient l’air à l’intérieur.
    À cet âge-là, je ne me suis jamais rendu compte que la ville était plutôt petite. La bibliothèque se situait à l’intérieur de la grande école et, depuis la classe, les enfants ne pouvaient pas voir tous les livres qu’elle renfermait. On pouvait fermer à clé les étagères. J’allais à la bibliothèque deux fois par semaine.
     
    Il y avait le restaurant britannique, où l’on pouvait aller s’acheter de quoi manger le midi. Le repas ne coûtait pas plus d’une demi-couronne. Mais, pour le prix d’une demi-couronne, c’était un repas très chic. Ça représentait pas mal d’argent.
    Certains n’ont pas de bons souvenirs de la ville. Dans le noir complet du black-out, Jane Fawcett avait pris l’habitude de faire le trajet vers le Park avec un marteau dans son sac. « On ne savait jamais sur qui on pouvait tomber », précise-t-elle.
    À

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