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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
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légèrement différente. « Je m’occupais des enfants, j’aidais à la ferme, je faisais ma lessive, dit-elle. Nous faisions le maximum et toujours des choses avec les enfants. Mais la logeuse insistait pour nous apporter une tasse de thé le matin. Un jour, elle déclara soudain : “Je ne serai pas là la semaine prochaine, ma tante viendra s’occuper de vous. En fait, je vais avoir un bébé.” Nous culpabilisions vraiment de l’avoir laissée nous servir. Nous ignorions tout de son état. Elle a simplement éclaté de rire et a dit : “Vous savez, vous n’êtes pas les seuls à savoir garder un secret.” »
    Keith Batey se souvient avoir pris possession d’un logement plus agréable : « J’ai séjourné bien plus tard chez Mme Bidwell. Elle était admirable. C’était la veuve d’un sergent de police de Londres et elle savait nourrir les hommes. »
    M. Batey ajoute : « Devinez qui était logé avec moi ? Howard Smith. Il est devenu ambassadeur à Moscou et chef du MI5. Mais le logement était un scandale, en raison des contraintes infligées à Mme Bidwell. En plus de nous, elle avait sa mère sous son toit et une personne handicapée dans la pièce du fond. Et je la soupçonnais de nous servir la moitié de sa ration de nourriture. »
    Au début de la guerre, certains gars vernis avaient accès via leur logement à un billard et à des bières. C’était le cas de Stuart Milner-Barry. Il a écrit qu’il était installé « à la Shoulder of Mutton Inn, dans le vieux Bletchley, à un peu moins de 2 kilomètres de l’entrée de Bletchley Park. Notre sympathique logeuse, Mme Bowden, s’occupait merveilleusement de moi et de Hugh [Alexander]. En sa qualité d’aubergiste, elle ne semblait pas trop rationnée et, entre autres privilèges, nous pouvions inviter certains collègues à souper le dimanche soir, ce qui était une bénédiction ».
    Jane Fawcett, qui devait par la suite diriger le Royal Institute of British Architects, était quelque peu décontenancée par l’esthétique de Bletchley : « Je vivais sous les cheminées de la London Brick Company dans une maison de la municipalité habitée par une famille avec deux garçons bruyants. Je ne pouvais pas dormir, surtout la journée, quand j’étais de nuit. Au bout d’un an environ, mes parents ont pris conscience de la situation. Nous avions des amis à Liscombe Park, qui m’ont invitée à venir vivre chez eux, dans l’aile réservée au personnel. »
    Angus Wilson, qui travaillait au British Museum avec son ami et amant Bentley Bridgewater, fut avantagé dès le départ. En 1939, il avait quitté Londres pour rejoindre la relative tranquillité bucolique de Bishop’s Stortford. Une fois recruté à Bletchley, il fut logé à 3,5 kilomètres du Park, dans le village de Simpson. Il vivait dans une maison louée à la municipalité et occupée par le laitier du coin et sa femme, laquelle se mettait à toussoter pour essayer d’inciter Wilson à stopper son énorme consommation de cigarettes. Un matin, elle lui épargna également la honte de sa vie en lui faisant remarquer qu’il s’apprêtait à partir travailler en pyjama.
    Mais tous ne bénéficiaient pas de cette stabilité. Sheila Lawn, qui n’avait jamais quitté son Écosse natale auparavant, se souvient que, tout au long de la guerre, elle déménagea à de nombreuses reprises.
     
    Normalement, j’étais censée être logée à Newport Pagnell, à 13 kilomètres. Mais, quand je suis arrivée, il n’y avait pas de logement pour moi et je suis restée dans une auberge pendant trois semaines. J’y ai rencontré des filles adorables, dont bon nombre étaient secrétaires. Elles étaient vraiment sympathiques et sortaient avec nous le soir. Puis j’ai rejoint mon premier logement, chez les Hobbs.
    C’était merveilleux. Ils avaient un garçon de 12 ans environ, Michael, vif comme l’éclair. J’ai passé là cinq mois de bonheur. Mais malheureusement, Mme Hobbs avait des problèmes à une jambe et le médecin lui a dit : « Vous devez mettre cette jambe au repos ». Sa jambe enflée lui faisait très mal. J’ai donc dû déménager.
    Et puis je suis allée chez une vieille dame qui avait un petit chien. Elle souhaitait visiblement quelqu’un pour lui tenir compagnie, qui pourrait faire un peu de tricot et ce genre de choses avec elle. Nous nous sommes très bien entendues. Mais, au final, elle a dit aux autorités que ça lui faisait

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