Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
Vom Netzwerk:
rappelle l’ancien de Bletchley Park et historien Ralph Bennett. « Monty aurait donc pu éliminer Rommel de la surface de la terre. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Je l’ignore. » Néanmoins, pendant l’attaque du général Montgomery contre les forces de l’Axe du 23 octobre 1942 et la bataille de vingt-deux jours qui s’ensuivit, il reçut un flux de données déchiffrées sur les troupes allemandes et l’emplacement de leur armement. Et lorsque Montgomery lança sa seconde attaque, les déchiffrements d’Enigma lui offrirent un aperçu crucial de l’état de délabrement des forces allemandes et italiennes. Pendant ce temps, sur le front de l’Est, les Russes étaient engagés dans une longue lutte extraordinairement acharnée dont Stalingrad devint à la fois le point central et le symbole. Le tournant se produisit au bout de nombreux mois éreintants au cours desquels les Allemands s’étaient convaincus que les Russes s’effondreraient simplement sous le poids de leur offensive. Staline en personne recevait de la part de Churchill des informations « reposant sur des sources des services de renseignement » à propos de l’état des forces allemandes et de leurs éventuels mouvements à venir. Lorsque les Allemands finirent par battre en retraite, Churchill fournit des bribes d’informations allant dans ce sens tout en ne révélant pas la véritable source.
    Les casseurs de codes ne savaient pas encore vraiment comment leur travail était ensuite utilisé. Oliver Lawn se souvient : « Seule la cryptanalyse m’importait. Une fois le code craqué, le message déchiffré était transmis aux gens des services de renseignement qui exploitaient ensuite les informations ou décidaient s’il fallait s’en servir. Le contenu des messages n’avait aucun intérêt pour moi. Je maîtrisais suffisamment l’allemand pour avoir une idée du sujet, mais j’ignorais le contexte. Je parvenais à lire les messages, mais il y avait tellement de jargon en style télégraphique que leur signification m’échappait. »
    Cependant, l’importance du travail sautait aux yeux. Et le succès de Bletchley se traduisit fin 1942 par une extension physique de l’institution. On en était arrivé au point que tous ces baraquements en bois, peu confortables pour leurs occupants, ne suffisaient plus à mener la mission à bien. Des petits bâtiments faits de brique et d’acier, anti-explosion et parfois à deux étages, commencèrent à sortir de terre. La Section air de Josh Cooper occupa le premier étage du bâtiment A, tandis que la Section navale de Frank Birch s’installa au rez-de-chaussée.
    D’autres bâtiments suivirent, jusqu’au D. Le bâtiment A était équipé d’un système pneumatique de tubes auparavant employé dans les grands magasins John Lewis, ce détail intéressant donnant une dimension concrète à la mission de Bletchley. Ce système servait à expédier à toute vitesse les messages papier d’un bureau à l’autre et constituait une progression par rapport au précédent dispositif de communication entre les baraquements à base de passe-plats et de poulies. C’est Hugh Alexander qui introduisit ce système pneumatique, lui qui avait été responsable scientifique de la chaîne John Lewis.
    Malgré cette innovation, les conditions de travail n’avaient encore rien de luxueux. Par exemple, les toilettes, ou plutôt l’absence de toilettes, était un sujet que l’on abordait parfois. En février 1943, Frank Birch, quelque peu agacé, écrivit une lettre au responsable des travaux, M. MacGregor :
    Désolé de vous importuner de nouveau, mais j’apprécierais vraiment de savoir où en est le projet d’extension de la partie surchargée du bâtiment A, car le problème devient de plus en plus épineux.
    Ce matin, je me suis rendu dans le baraquement 7 pour voir si mes gars se trouvaient une place. Cela semblait très confortable et l’éclairage était excellent, mais les toilettes posent problème. Je crois bien qu’il n’y en a qu’un pour les hommes et un pour les femmes, ce qui fait très peu pour les 200 personnes habilitées à travailler là. 
    En dépit du caractère délicat du sujet, Birch poursuivait :
    Mack m’a dit il y a quelque temps que vous alliez construire des toilettes entre le bâtiment principal et le baraquement. Si ces toilettes pouvaient être intégrées à un couloir, cela gommerait l’inconvénient toujours existant de devoir sortir

Weitere Kostenlose Bücher