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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
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même caractère d’urgence.
    La mission de déchiffrement des codes japonais devait envoyer certains, comme Hugh Denham et la Wren Jean Valentine, jusqu’à Colombo (à Ceylan à l’époque), terre extraordinairement exotique comparée à Bletchley. Denham se souvient ainsi des « cabanes en feuilles de palmier tressées », de la « mer phosphorescente » et des « serpents à l’intérieur du meuble d’archivage ». Le travail de cette petite équipe concentrée était principalement axé sur l’activité des Japonais dans l’océan Indien.
    « On se souviendra, écrit Denham, de l’exceptionnel esprit d’équipe qui régnait. Nous avions la vingtaine, tous rassemblés, Wrens, civils et officiers, à tendre vers un objectif commun et à partager des expériences extraordinaires. »
    Le sort de Jean Valentine, Wren basée à Adstock et en fonction à Bletchley, prit un tournant surprenant en 1944. Un jour, raconte-t-elle, « un avis a été affiché au mur, qui disait : “Les personnes suivantes partent à l’étranger” ». Son nom figurait sur la liste. Pour une jeune fille de 19 ans qui n’avait jamais quitté la Grande-Bretagne, la perspective de partir à l’autre bout du monde, U-Boote ou non, était extraordinairement intimidante.
    « Nous avons descendu l’Atlantique, puis emprunté le détroit de Gibraltar, pour finir par filer vers la mer Rouge et mettre le cap sur Bombay, dit Jean. Nous sommes restés une semaine à Bombay, puis nous avons pris un vieux bat-la-houle condamné avant la guerre pour rejoindre Colombo. »
    À son arrivée à Colombo, dans son petit baraquement en béton, Jean découvrit que le travail était plutôt plus agréable que celui consistant simplement à manipuler les entrailles d’une bombe cryptographique géante. « Nous craquions le code de la météo japonaise, dit-elle. Je n’avais donc pas besoin de parler japonais. Ce n’était qu’une question de chiffres. » Après les privations endurées en Grande-Bretagne en raison des pénuries continuelles et du rationnement, cette nouvelle résidence exotique s’avérait étonnamment agréable. La facilité avec laquelle cette fille du Perthshire s’adapta à sa nouvelle vie nous révèle certaines choses sur les dernières années de l’Empire britannique, époque où même les coins les plus reculés de la planète semblaient familiers et réconfortants, à partir du moment où l’on se présentait correctement et on rencontrait les bonnes personnes.
    « J’y suis restée quinze mois, relate Jean. J’ai quitté une Grande-Bretagne en plein black-out et en proie à un sévère rationnement. Je suis arrivée à Colombo, où il n’y avait pas de black-out. » Et, par le plus heureux des hasards, un parent de Jean lui permit de bien s’intégrer. La fiancée de son cousin, qui avait visité Ceylan en compagnie de son équipe féminine de golf, lui avait dit : « Si tu te retrouves dans les environs de Ceylan, j’ai la carte de visite de ce planteur de thé. N’hésite pas à t’en servir… »
    Jean contacta l’homme en question. « Il m’a ensuite invitée dans sa jolie demeure, située à 1 200 mètres d’altitude. La vie était différente. Voilà un homme assis dans son beau bungalow entouré de pâturin qu’il avait importé du Kentucky avant la guerre. Une cloche reposait à l’extrémité de la table. Quand un convive reposait son couteau, il l’agitait tranquillement et des serviteurs apparaissaient. »
    De retour en Grande-Bretagne, malgré les redoutables revers essuyés à cause d’une Enigma navale encore plus complexe, la bataille de l’Atlantique n’en était pas pour autant terminée. Aussi insoluble que puisse être la nouvelle clé « Shark » des U-Boote, le baraquement 8 commença au bout d’un moment à faire des progrès sur « Dolphin », les codes concernant les navires allemands. Cette avancée se matérialisa avec limpidité en mars 1942, quand le formidable cuirassé allemand Tirpitz était en train de traquer en Arctique un convoi en route vers la Russie. « Le Tirpitz était le grand méchant loup de la guerre dans les eaux territoriales, écrit l’historien de la marine John Winton. À l’époque, il représentait une flotte à lui tout seul. Même quand il demeurait immobile, il représentait une menace potentielle… et les convois sentaient son ombre planer au-dessus d’eux en le sachant caché dans un repaire nordiste. »

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