Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
langage où les gestes,
les actions, prenaient le pas sur la parole, mais il avait été plus surpris
encore d’apprendre que ces gens possédaient un moyen de communication.
    Mais il aurait souhaité qu’elle ne s’exhibât pas ainsi en ces
lieux. Il rougissait de la voir utiliser ces signes de Têtes Plates. Il avait
envie de s’élancer vers elle, de lui dire de se relever, avant que quelqu’un d’autre
ne la vît. De toute manière il se sentait mal à l’aise devant cette
posture : c’était comme si elle lui rendait l’hommage révérencieux qui
était dû à Doni, la Grande Terre Mère. Les gestes, les signes, elle aurait dû
les lui réserver. C’était une chose de les adopter pour lui, quand ils étaient
seuls, mais il désirait la voir faire bonne impression sur ces inconnus. Il
voulait qu’elle leur plût. Il n’avait pas envie de les voir découvrir d’où elle
venait.
    Le Mamut posa sur lui un regard pénétrant avant de se retourner
vers Ayla. Après l’avoir examinée un moment, il se pencha vers elle, lui tapa
sur l’épaule.
    Ayla releva la tête, vit deux yeux pleins de sagesse et de
bonté, dans un visage sillonné de fines rides et de plis profonds. Le tatouage,
sous l’œil droit, lui donna un instant l’impression d’une orbite vide, d’un œil
manquant. Le temps d’un battement de cœur, elle crut revoir Creb. Mais le
vieillard du Clan qui, avec Iza, l’avait élevée et lui avait prodigué son
affection était mort, et Iza l’était aussi. Alors, qui était cet homme qui
avait éveillé en elle des émotions aussi fortes ? Pourquoi était-elle à
ses pieds à la manière d’une femme du Clan ? Et d’où connaissait-il le
signe qui, dans le Clan, répondait à cette attitude ?
    — Lève-toi, ma fille. Nous parlerons plus tard, dit le
Mamut. Tu dois prendre le temps de te reposer et de manger. Tu vois ici des
lits... des endroits où l’on dort, précisa-t-il, comme s’il savait qu’elle
avait besoin d’une explication. Tu trouveras là-bas des fourrures et des coussins.
    D’un mouvement gracieux, Ayla se releva. Le regard observateur
du vieillard vit dans cette grâce des années de pratique. Il ajouta cette
indication à tout ce qu’il savait déjà de la jeune femme. Au cours de cette
brève rencontre, il en avait déjà plus appris, sur Ayla et Jondalar, qu’aucun
autre membre du Camp. Mais il possédait un grand avantage il en savait plus que
personne sur les lieux d’où venait Ayla.
    La pièce rôtie de mammouth avait été portée à l’extérieur
sur un plat fait d’un grand os du bassin, avec un choix de racines, de légumes
et de fruits, afin de pouvoir prendre le repas en profitant du soleil de cette
fin d’après-midi. La viande était aussi tendre, aussi savoureuse que dans le
souvenir d’Ayla, mais elle avait connu un moment difficile lorsqu’on avait
servi les convives. Elle ignorait tout du protocole. En certaines occasions,
généralement à l’issue de cérémonies, les femmes du Clan prenaient leur repas à
l’écart des hommes. D’ordinaire, cependant, on se groupait par famille, mais, même
alors, les hommes étaient servis les premiers.
    Ayla ne savait pas que, pour honorer leurs invités, les Mamutoï
leur offraient le premier choix du meilleur morceau. La coutume, par ailleurs,
exigeait, par déférence envers la mère, qu’une femme commençât de manger la
première. Quand on apporta les plats, Ayla resta en arrière et se cacha
derrière Jondalar, afin de pouvoir observer les autres à la dérobée. Il y eut
un moment de confusion, de piétinements : chacun attendait de la voir
prendre l’initiative, tandis qu’elle s’efforçait de passer derrière eux.
    Quelques membres du Camp prirent conscience de son manège et,
avec des regards malicieux, commencèrent d’en faire un jeu. Mais Ayla ne
trouvait là rien de drôle. Elle commettait une erreur, elle le sentait, mais
Jondalar ne l’aidait pas : lui aussi essayait de la pousser en avant.
    Mamut vint à son aide. Il la prit par le bras, la guida jusqu’au
grand plat de rôti coupé en tranches épaisses.
    — On attend que tu manges la première, Ayla, lui dit-il.
    — Mais je suis une femme ! protesta-t-elle.
    — Voilà justement pourquoi tu dois manger la première. C’est
notre offrande à la Mère, et il est bon qu’une femme l’accepte à sa place.
Prends le meilleur morceau, non pour toi-même, mais pour honorer Mut, expliqua
le vieil homme.
    Elle le

Weitere Kostenlose Bücher