Les chasseurs de mammouths
lèvres. D’une
main, il lui renversa le menton en arrière, lui caressa de la même manière le
cou, la gorge. Ayla se contraignait à l’immobilité, mais ces caresses fugitives
faisaient naître sur leur chemin les frissons d’une flamme exquise et
chassaient son humeur mélancolique.
Il suivit du bout des doigts la courbe de son épaule, la ligne
de son bras. Puis, lentement, il remonta jusqu’à l’aisselle. Elle fut secouée d’un
spasme qui tendit tous ses nerfs. La main habile qui suivait les courbes de son
corps rencontra au passage une pointe de sein qui durcit aussitôt sous l’effet
du plaisir.
Jondalar ne put résister : il se pencha pour prendre le
mamelon entre ses lèvres. Elle se pressa contre lui. Il la sentit prête. Il
respirait son odeur de femme, et une tension presque douloureuse grandissait
dans ses reins. Jamais il ne pouvait se rassasier d’elle, et elle était,
semblait-il, toujours prête à l’accueillir. Pas une fois, autant qu’il s’en
souvînt, elle ne l’avait repoussé. Quelles que fussent les circonstances, à l’intérieur
comme à l’extérieur, sous de chaudes fourrures ou sur la terre glacée, elle
était là, pour lui, non seulement consentante mais active, empressée.
Si elle se montrait parfois un peu réticente, comme un peu mal à
l’aise, c’était au temps de la menstruation. Alors, il respectait ses vœux,
contenait ses élans.
Au moment où sa main venait de caresser la cuisse de la jeune
femme, il la sentit s’ouvrir à lui, et son désir prit une telle violence qu’il
aurait pu la posséder sur l’instant. Mais il souhaitait faire durer un plaisir
raffiné. Pour la dernière fois de l’hiver, sans doute, ils se trouvaient seuls,
en un lieu sec et chaud. Certes, dans l’habitation des Mamutoï, il n’hésitait
guère, mais cette solitude à deux apportait aux Plaisirs une qualité
particulière de liberté, d’intensité.
Il précisa ses caresses, entendit le souffle d’Ayla exploser en
cris, en gémissements, la sentit se cambrer de tout son corps. Oh, comme il la
désirait, se dit-il... mais pas encore...
Ses lèvres abandonnèrent le mamelon turgescent, trouvèrent la
bouche de la jeune femme, l’embrassèrent fermement, l’explorèrent. Il s’écarta
un instant afin de se maîtriser encore un peu, contempla son visage jusqu’au
moment où elle ouvrit les yeux.
Au grand jour, ils étaient gris-bleu, comme le silex de bonne
qualité, mais, à présent, ils étaient sombres, si débordants de désir et d’amour
qu’il sentit son cœur se serrer douloureusement. Il passa le dos de l’index sur
sa joue, suivit la ligne de sa mâchoire, parvint à ses lèvres. Il ne se lassait
pas de la regarder, de la toucher, comme s’il voulait graver ses traits dans sa
mémoire. Elle-même levait les yeux vers les siens, d’un bleu si éclatant qu’ils
devenaient violets à la lumière du feu. Elle aurait voulu s’y noyer. Même si
elle l’avait souhaité, elle aurait été incapable de se refuser à lui... et elle
ne le souhaitait pas.
Il l’embrassa, avant de laisser courir sa langue au long de sa
gorge et jusqu’au sillon qui s’ouvrait entre ses seins. Il emprisonna leurs
rondeurs dans ses deux mains. Ayla gémissait doucement, lui pétrissait les
épaules, les bras. Quand sa bouche descendit plus avant, audacieusement, vers
le plus secret de son être, elle se tendit vers lui, cria son désir.
En lui, la pression s’accentuait mais, dans un suprême effort,
il la maîtrisa de nouveau, déploya tout son art d’aimer pour la caresser plus
intimement encore. Elle cria son nom, et, enfin, tremblant de tout son corps,
il la pénétra. Elle se donna à lui avec toute l’ardeur qu’il mettait à la
posséder, et, en même temps, ils atteignirent le paroxysme de leur plaisir.
Tous deux étaient trop épuisés pour bouger. Jondalar restait
couché sur Ayla, mais chaque fois, elle aimait ce moment, le poids de son corps
sur le sien. Elle respirait sur lui sa propre odeur, qui lui rappelait toujours
la fougue avec laquelle elle venait d’être aimée et la cause de sa délicieuse
langueur. Elle était encore en proie à l’émerveillement des Plaisirs. Elle n’avait
jamais imaginé que son corps pût éprouver de telles joies. Elle n’avait connu
qu’une possession dégradante, née de la haine et du mépris. Jusqu’à Jondalar,
elle ignorait qu’il existât autre chose.
Finalement, il se souleva, lui posa un baiser sur un
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