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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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donnerais-je pas à toi toutes les fois que tu le veux ?
    — Chez la plupart des femmes, il y a des moments où elles
ne sont pas disposées à faire l’amour, où le temps n’est pas opportun. Quand il
gèle sur les steppes, ou bien sur la berge humide d’une rivière, alors qu’un
lit confortable se trouve à quelques pas. Mais toi, tu ne dis jamais « non »,
tu ne dis jamais « attends ».
    Elle ferma les yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, elle fronçait
légèrement les sourcils.
    — Jondalar, j’ai été élevée ainsi. Une femme du Clan ne dit
jamais non. Quand un homme lui donne le signal, où qu’elle soit, quoi qu’elle
fasse, elle abandonne tout pour satisfaire son besoin. Quel que soit l’homme,
même si elle le déteste comme je détestais Broud. Jondalar, tu ne me donnes que
de la joie, que du plaisir. J’aime que tu me désires, n’importe quand, n’importe
où. Si tu veux me posséder, il n’est pas un instant où je ne sois prête à t’accueillir.
Je te désire sans cesse. Je t’aime.
    Il la prit brusquement contre lui, la serra si fort qu’elle
pouvait à peine respirer.
    — Ayla, oh, Ayla ! cria-t-il d’une voix rauque,
étouffée, la tête au creux de son épaule. Je croyais que je ne serais jamais
amoureux. Autour de moi, chacun trouvait une compagne, pour fonder avec elle un
foyer, une famille. Et moi, je prenais de l’âge. Thonolan lui-même s’était
trouvé une femme, durant notre Voyage. C’était ce qui nous avait amenés à
séjourner chez les Sharamudoï. J’ai connu bien des femmes. Beaucoup m’ont plu,
mais il manquait toujours quelque chose. Je pensais que c’était ma faute. Je
pensais que la Mère me refusait l’amour. Je pensais que c’était là mon
châtiment.
    — Ton châtiment ? Mais pour quelle faute ?
    — Pour... pour ce qui s’est passé il y a bien longtemps.
    Elle n’insista pas. C’était encore l’un des principes qui lui
avaient été enseignés.
     

15
    Une voix l’appelait, la voix de sa mère, mais lointaine,
incertaine dans les caprices du vent. Jondalar était chez lui, mais l’endroit
était étrange : à la fois familier et inconnu. Sa main chercha quelqu’un,
près de lui. La place était vide ! Affolé, il se redressa d’un sursaut,
bien éveillé tout à coup.
    Il regarda autour de lui, reconnut la caverne d’Ayla. Le
brise-vent tendu devant l’entrée s’était détaché d’un côté et battait au vent.
Des courants d’air glacé pénétraient dans la caverne, mais le soleil entrait à
flots par l’entrée et par le trou qui la surmontait. Vivement, Jondalar passa
ses jambières, sa tunique. Il vit alors la tasse fumante auprès du feu et, à
côté, une ramille fraîche, dépouillée de son écorce.
    Il sourit. Comment s’y prend-elle ? se demandait-il.
Comment fait-elle pour avoir toujours un breuvage chaud pour moi, à mon
réveil ? Du moins était-ce le cas ici, à la caverne. Au Camp du Lion, il
se passait sans cesse quelque chose, et les repas étaient généralement pris en
commun. Il buvait son infusion du matin au Foyer du Lion ou bien au premier
foyer, où l’on faisait la cuisine, aussi souvent qu’au Foyer du Mammouth, et d’autres,
alors, se joignaient fréquemment à eux. Il ne remarquait pas, ces jours-là, si
elle avait toujours un breuvage chaud à sa disposition quand il se réveillait mais,
à bien y réfléchir, il savait que c’était le cas. Ce n’était pas dans la
manière d’Ayla d’en faire toute une affaire. C’était simplement une attention
quotidienne, comme tant d’autres choses qu’elle faisait pour lui sans qu’il eût
besoin de demander.
    Il prit la coupe, but une gorgée. Il y avait de la menthe dans l’infusion – elle
savait qu’il aimait la menthe, le matin –, de la camomille aussi, et autre
chose qu’il ne reconnaissait pas tout à fait. Le breuvage avait une teinte
rosée – des cynorrhodons, peut-être ?
    Comme il est facile de retomber dans des habitudes anciennes, se
disait-il. Il avait toujours fait un jeu de ses tentatives pour deviner ce qu’elle
mettait dans l’infusion du matin. Il prit la ramille, en mâchonna l’extrémité,
s’en servit pour se nettoyer les dents, avant de sortir. Il se rinça la bouche
avec une gorgée de tisane, tout en s’avançant jusqu’au bord de la corniche pour
uriner. Il jeta la ramille, recracha le liquide et regarda pensivement l’arc
liquide qui fumait dans l’atmosphère glaciale.
    Le

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