Les chasseurs de mammouths
sein, puis
sur le nombril, avant de se lever. Elle en fit autant, alla poser quelques
pierres à cuire sur le feu.
— Veux-tu verser de l’eau dans cette corbeille,
Jondalar ? La grande outre est pleine, je crois, dit-elle.
Elle se dirigea vers le coin le plus reculé de la caverne, où
elle se soulageait quand il faisait trop froid dehors.
A son tour, elle retira du feu les pierres brûlantes, comme elle
l’avait vu faire aux Mamutoï, les fit tomber dans la corbeille étanche. Dans un
sifflement, un nuage de vapeur, elles réchauffèrent l’eau. Ayla les ôta, les
remit sur le feu, en plongea d’autres, déjà chaudes.
Quand l’eau commença de frémir, elle en préleva une partie à l’aide
d’une coupe, la versa dans un bassin en bois, y ajouta quelques fleurs séchées
de saponaire, un peu semblables à des thyrses de lilas. Un parfum pénétrant
embauma l’air. Quand elle plongea dans le mélange un petit morceau de cuir
souple, l’eau moussa légèrement, mais aucun rinçage ne serait nécessaire, et le
délicieux parfum subsisterait. Jondalar la regardait, debout près du feu, se
laver le visage et le corps. Il se repaissait de la beauté de ses mouvements et
le désir renaissait en lui.
Elle lui donna un morceau de peau de lapin, très absorbante, lui
passa le récipient. C’était une coutume qu’elle avait inaugurée après l’arrivée
de Jondalar, et qu’il avait lui-même adoptée. Pendant qu’il se lavait, elle fit
un nouvel inventaire de ses herbes, se plut à constater que sa provision
entière était là. Elle en choisit quelques-unes dont elle ferait une tisane
pour chacun d’eux. Pour son propre usage, elle commença, comme toujours, par
une herbe et une racine particulières, se demanda, une fois de plus, si elle
devrait cesser d’en prendre afin de voir si un enfant se formerait en elle. En
dépit des explications fournies par Jondalar, elle persistait à croire que c’était
un homme, et non pas des esprits, qui faisait naître la vie. En tout cas, la
magie d’Iza paraissait efficace : ses « lunaisons », comme
disait Jondalar, venaient toujours à intervalles réguliers. Il serait bon d’avoir
un enfant né des Plaisirs avec Jondalar, pensait-elle, mais peut-être valait-il
mieux attendre. S’il décidait de devenir mamutoï, lui aussi, alors,
peut-être...
Elle posa ensuite les yeux sur du chardon, pour confectionner sa
tisane : il renforçait le cœur et le souffle, donnait du lait aux jeunes
mères. Elle lui préféra cependant de l’armoise, qui assurait la régularité du
cycle menstruel. Elle choisit ensuite du trèfle incarnat et des
cynorrhodons : ils étaient excellents pour l’état général et donneraient
plus de goût au breuvage. Pour Jondalar, elle prit du ginseng, pour l’énergie
virile et l’endurance, ajouta de la porelle, tonique et dépurative, puis de la
racine de réglisse : elle avait remarqué le front tourmenté de son
compagnon, ce qui, chez lui, était généralement le signe qu’il était tracassé,
tendu. Enfin, pour apaiser ses nerfs, elle mit encore une pincée de camomille.
Elle remit de l’ordre dans les fourrures, avant de donner à
Jondalar la coupe en bois qu’elle avait façonnée elle-même, et qu’il aimait
tant. Après quoi, frileusement, ils se recouchèrent, finirent de boire leur
tisane et se blottirent l’un contre l’autre.
— Tu sens bon, murmura-t-il à Ayla, en lui mordillant le
lobe de l’oreille. Tu sens les fleurs.
— Toi aussi.
Il l’embrassa, doucement d’abord, puis avec plus d’intensité.
— La tisane était délicieuse. Qu’avais-tu mis dedans ?
demanda-t-il, les lèvres posées sur son cou.
— De la camomille, simplement, avec quelques autres plantes
pour te donner de la force et de l’endurance, et pour que tu te sentes bien. Je
ne connais pas les noms que tu leur donnes.
Il l’embrassa de nouveau, avec une ardeur à laquelle elle
répondit spontanément. Il se redressa sur un coude, la contempla.
— Ayla, tu es étonnante, le sais-tu ? Elle lui sourit,
secoua la tête.
— Toutes les fois que je te désire, tu es prête à m’accueillir.
Jamais tu ne m’as repoussé, et pourtant, plus je te possède et plus je te
désire.
— C’est cela qui t’étonne ? Que je te désire aussi
souvent que tu me désires ? Tu connais mon corps mieux que moi, Jondalar.
Tu m’as fait éprouver des Plaisirs dont j’ignorais même l’existence. Pourquoi
ne me
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