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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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évidentes. A moins qu’elle ne fût devenue
plus sensible. Il lui arrivait d’avoir envie de s’échapper. Après trois années
de solitude dans sa vallée, elle n’aurait jamais imaginé qu’elle souhaiterait
un jour se retrouver seule. Pourtant, par moments, elle regrettait avec une
sorte de nostalgie la liberté de cette solitude.
    Elle se hâta de s’acquitter des nécessités matinales, mangea
seulement quelques bouchées de la nourriture qui restait de la veille. Quand
les trous à fumée étaient découverts, cela signifiait généralement qu’il
faisait beau dehors. Elle décida de sortir avec les chevaux. Lorsqu’elle écarta
la tenture qui séparait l’habitation de l’écurie, elle vit Jondalar et Danug
près des bêtes et faillit revenir sur sa décision.
    S’occuper des chevaux, soit dans l’annexe, soit, quand le temps
le permettait, dehors, lui apportait quelque répit quand elle désirait s’isoler
un moment, mais Jondalar semblait, lui aussi, aimer passer avec eux une partie
de son temps. Lorsqu’elle le voyait avec les chevaux, elle se tenait
généralement à l’écart : toutes les fois qu’elle les rejoignait, il les
lui abandonnait, en marmonnant qu’il ne voulait pas lui gâcher les moments qu’elle
partageait avec eux. Elle tenait à lui laisser ces instants. D’une part, ils
établissaient un rapport entre elle et Jondalar. D’autre part, leur sollicitude
commune pour les deux bêtes forgeait entre eux une certaine communication, si discrète
fût-elle. L’attirance de Jondalar pour les chevaux, sa façon de les comprendre,
donnaient à croire à la jeune femme qu’il avait, peut-être plus qu’elle, besoin
de leur compagnie.
    Elle pénétra dans le foyer des chevaux. En présence de Danug,
Jondalar hésiterait peut-être à partir. A son approche, elle le vit esquisser
un mouvement de retrait. Elle se hâta de formuler la question qui le
retiendrait, l’obligerait à parler.
    — As-tu réfléchi, Jondalar, à la façon dont tu allais t’y
prendre pour dresser Rapide ?
    En même temps, elle saluait Danug d’un sourire.
    — Le dresser ? répéta Jondalar, un peu déconcerté.
    — Lui apprendre à te laisser monter sur son dos.
    Oui, il y avait réfléchi. En fait, il venait tout juste d’en
faire la remarque à Danug, d’un ton qu’il espérait négligent. Il ne voulait pas
trahir son désir de plus en plus violent de chevaucher l’animal.
Particulièrement lorsqu’il se sentait incapable de supporter l’attirance qu’exerçait
apparemment Ranec sur Ayla, il s’imaginait galopant à travers les steppes sur
le dos de l’étalon, libre comme le vent. Mais peut-être, désormais,
choisirait-elle Ranec pour chevaucher le poulain de Whinney.
    — J’y ai pensé, oui, mais je ne savais pas si... par où
commencer, acheva-t-il gauchement.
    — A mon avis, tu devrais continuer ce que nous avions
commencé à faire dans la vallée. Habitue-le à garder quelque chose sur le dos,
à porter des charges. Je ne sais pas très bien comment tu peux lui apprendre à
aller où tu veux. Il te suit à la longe, mais comment peut-il te suivre si tu
es sur son dos ?
    Ayla parlait très vite, disait ce qui lui passait par la tête,
pour retenir l’attention de Jondalar.
    Les yeux de Danug allaient de l’un à l’autre. Il aurait voulu
pouvoir dire ou faire quelque chose qui aurait tout arrangé, non seulement
entre eux, mais pour tout le monde. Quand Ayla se tut, un lourd silence s’installa.
Danug se hâta de le combler.
    — Une fois sur le cheval, il pourrait peut-être tenir la
longe par derrière, au lieu de s’accrocher à la crinière de Rapide, suggéra-t-il.
Brusquement, comme si quelqu’un avait frappé un silex contre une pyrite de fer,
dans l’abri obscurci, Jondalar se représenta très précisément ce que Danug
venait de dire. Au lieu de battre en retraite, de donner l’impression qu’il
était prêt à se sauver à la première occasion, il ferma les yeux, le front
plissé dans un effort de concentration.
    — Ce serait peut-être la solution, tu sais, Danug !
fit-il.
    Du coup, il oubliait pour un temps son incertitude à propos de l’avenir.
    — Je pourrais accrocher quelque chose à son licou et le
tenir par derrière. Une corde solide... ou bien une mince lanière de cuir...
deux, peut-être.
    — J’ai quelques-unes de ces lanières, dit Ayla.
    Il semblait moins tendu, remarqua-t-elle. Elle était heureuse qu’il
eût toujours

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