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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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cinq.
    En dépit de ses réticences premières, Ayla se passionnait
maintenant pour l’initiation que lui avait imposée Mamut. Elle apprenait tant d’idées
nouvelles, tant de nouvelles pensées et même de nouvelles manières de penser.
Il était stimulant de découvrir tant de choses, de se sentir mise dans le
secret au lieu d’être tenue à l’écart. La connaissance des esprits, des nombres
et même de la chasse lui avait été refusée, du temps où elle vivait avec le
Clan. Elle était réservée aux hommes. Seuls, les mog-ur et leurs acolytes
étudiaient ces sciences en profondeur, et nulle femme ne pouvait devenir
mog-ur. Les femmes n’étaient même pas admises aux discussions qui portaient sur
des sujets comme les esprits ou les nombres. La chasse lui avait été interdite
aussi, mais, sur ce point, les gens du Clan n’empêchaient pas les femmes d’écouter :
à leur avis, aucune femme n’était capable de s’instruire dans ce domaine.
    — J’aimerais revoir avec toi les chants et les mélopées que
nous avons étudiés. Je veux aussi commencer à t’enseigner autre chose. Les
symboles. Tu les trouveras intéressants, je crois. Certains concernent la
médecine.
    — Des symboles de médecine ? demanda Ayla.
    Certes, son intérêt s’éveillait déjà. Mamut et elle pénétrèrent
ensemble dans le Foyer du Mammouth.
    — Vas-tu faire quelque chose de ton cuir blanc ?
demanda le vieil homme.
    Il disposait des nattes près du feu, à côté de son lit.
    — Ou vas-tu le mettre de côté, comme le cuir rouge ?
    — Pour le cuir rouge, je ne sais pas encore mais, avec le
blanc, je veux faire une tunique, dans une intention particulière. J’apprends à
coudre mais je suis très maladroite. Le traitement de ce cuir a été si bien
réussi que je ne veux pas l’abîmer avant d’être plus habile. Deegie me montre
comment faire. Fralie aussi, quelquefois, quand Frébec ne lui fait pas de
difficultés.
    Ayla tailla quelques éclats d’os, les posa sur les flammes.
Pendant ce temps, Mamut sortait de ses affaires une plaque d’ivoire, mince et
ovale, dont la large surface était bombée. Le tracé de l’ovale avait été gravé
dans une défense de mammouth à l’aide d’un ciseau de pierre. On avait répété l’opération
pour créer un sillon profond. Un coup sec et précis sur l’une des extrémités
avait détaché la plaque d’ivoire. Mamut tira du feu un morceau d’os carbonisé.
Ayla alla chercher un crâne de mammouth et un maillet pris sur un andouiller,
avant de revenir s’asseoir près du chaman.
    — Avant que nous nous exercions sur le tambour, je veux te
montrer certains symboles que nous utilisons pour aider la mémoire, pour
retenir, par exemple, des chants, des histoires, des proverbes, des lieux, des
moments, des noms, tout ce qu’on peut souhaiter se rappeler, commença Mamut. Tu
nous as enseigné un langage des mains et des signes. Tu as remarqué, je le
sais, que nous nous servons de certains gestes, nous aussi, même si nous en
employons moins que le Clan.
    Avec un geste de la main, nous disons adieu, avec un autre, nous
faisons signe à quelqu’un de s’approcher, et les symboles figurés avec les
mains, en particulier quand nous faisons une description, quand nous racontons
une histoire, ou quand l’un de Ceux Qui Servent dirige une cérémonie. En voici
un que tu reconnaîtras facilement. Il ressemble à un symbole du Clan.
    D’une main dont la paume était tournée vers l’extérieur, Mamut
décrivit lin cercle.
    — Ce signe veut dire « tous » ou « tout »,
expliqua-t-il. Il prit le morceau d’os carbonisé.
    — Je peux maintenant faire le même mouvement sur l’ivoire
avec cet os brûlé, tu vois ? Ce symbole veut donc dire « tous »
ou « tout ». Toutes les fois que tu le verras, même s’il est dessiné
par un autre Mamut, tu en reconnaîtras le sens.
    Le vieux chaman prenait plaisir à prodiguer son enseignement à
Ayla. Elle était intelligente, elle apprenait vite, mais, plus encore, la joie
d’apprendre se lisait sur son visage. Tandis qu’il lui donnait des
explications, il déchiffrait sur ses traits la curiosité, l’intérêt et, dès qu’elle
comprenait, l’émerveillement.
    — Je n’aurais jamais pensé à ça ! Peut-on apprendre ce
savoir ? demanda-t-elle.
    — Certains savoirs sont sacrés, et, seuls, ceux qui ont été
admis au Foyer du Mammouth y ont accès. Mais la plupart sont ouverts à ceux

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