Les chasseurs de mammouths
voir Jondalar en
compagnie de Wymez et d’autres Mamutoï, hommes et femmes, qui travaillaient la
pierre.
Comme on venait de soulever la tenture en peau, Deegie fit signe
à Ayla de la suivre. Mais quelqu’un les arrêta.
— Tu sais que nous ne laissons pas entrer les visiteurs
quand nous répétons, Deegie.
— Mais, Kylie, c’est une fille du Foyer du Mammouth,
expliqua Deegie, un peu surprise.
— Elle n’a pas de tatouage. Comment peut-elle être une
mamutoï si elle n’est pas tatouée ?
— C’est Ayla, la fille du vieux Mamut. Il l’a adoptée.
— Un instant, je vais voir...
Elles durent attendre à nouveau, malgré l’impatience de Deegie.
— Pourquoi ne m’as-tu pas dit que c’était celle qui a les
animaux s’écria Kylie quand elle revint. Entrez, leur dit-elle.
— Tu aurais pu te douter que jamais je n’aurais amené ici
quelqu’un qui ne convienne pas, dit Deegie.
Il ne faisait pas sombre à l’intérieur car le trou à fumée était
plus grand que d’ordinaire et laissait entrer la clarté. Néanmoins, après l’éclatante
clarté du soleil, Ayla eut besoin d’un certain temps avant de pouvoir détailler
celle qui les avait accueillies. Comme elle était beaucoup plus petite que
Deegie, elle avait d’abord cru qu’il s’agissait d’une enfant. Mais en la
regardant de plus près, elle s’aperçut qu’elle était légèrement plus âgée que
Deegie. Elle était petite et très mince, ce qui l’avait induite en erreur. Mais
elle avait une démarche souple et gracieuse et l’assurance d’une femme faite.
La hutte lui avait semblé grande de l’extérieur, mais
intérieurement, elle était beaucoup moins spacieuse qu’elle ne l’avait imaginé.
Le toit était plus bas qu’à l’ordinaire et la moitié de l’espace était occupé
par quatre crânes de mammouth, partiellement enterrés dans le sol et placés de
telle façon que les cavités des défenses se retrouvent sur le dessus. On avait
placé dans ces cavités des branches pour servir de supports au toit qui
menaçait de s’effondrer. Ayla se dit que cette hutte devait être très ancienne.
Les montants en bois et le toit en chaume étaient devenus grisâtres avec le
temps. Le sol avait été balayé et on y voyait encore la trace des anciens
foyers.
Entre les supports en bois, on avait tendu des cordes auxquelles
étaient accrochées des tentures qui devaient servir à diviser l’espace et qui,
pour l’instant, étaient relevées. Toutes sortes d’objets tout à fait étonnants
étaient suspendus à ces cordes ou aux chevilles qui traversaient les montants
en bois : vêtements colorés, coiffes à la forme fantastique, colliers de
perles d’ivoire et de coquillages, pendeloques en os et en ambre et d’autres
choses encore, totalement inconnues d’Ayla.
Il y avait du monde à l’intérieur. Quelques personnes, assises
près du feu, étaient en train de boire une infusion. D’autres, installées sous
le trou à fumée, là où on y voyait le mieux, cousaient des vêtements. Ceux qui
se trouvaient à gauche de l’entrée étaient soit assis, soit agenouillés sur des
nattes à côté d’os de mammouth décorés de lignes et de zigzags de couleur
rouge. Ayla reconnut aussitôt un fémur, une omoplate, deux mâchoires
inférieures, un os du bassin et un crâne.
Malgré l’accueil chaleureux des occupants, elle eut l’impression
que leur arrivée les avait interrompus en pleine activité. Deegie devait avoir
le même sentiment car elle dit aux musiciens :
— Ne cessez pas de jouer à cause de nous. J’ai amené Ayla
avec moi pour qu’elle fasse votre connaissance. Mais nous attendrons que vous
ayez fini.
La femme qui était agenouillée en face du grand fémur commença à
frapper en mesure sur son instrument avec un andouiller de renne qui avait la
forme d’un marteau. Les sons qu’elle produisait n’étaient pas seulement
rythmés. Chaque fois qu’elle frappait le fémur à un endroit différent, la
hauteur et le timbre du son variaient. Ayla regarda l’instrument de plus près
pour essayer de comprendre ce qui produisait cette sonorité surprenante.
Le fémur, long d’environ soixante-quinze centimètres, n’était
pas posé directement sur le sol mais placé horizontalement sur deux supports. L’épiphyse
de l’os avait été retirée ainsi qu’une partie du tissu spongieux afin d’élargir
le canal médullaire. Sur le dessus de l’os, on avait peint à l’ocre
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