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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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rouge des
bandes en zigzag régulièrement espacées, semblables aux motifs qui ornaient
presque tout ce qui sortait des mains des Mamutoï, depuis leurs bottes jusqu’à
leurs constructions. Mais dans ce cas précis, ces bandes avaient une fonction
autre que décorative ou symbolique. Après avoir observé pendant un certain
temps la musicienne, Ayla fut persuadée que ces motifs lui servaient de
repères, lui permettant de savoir à quel endroit elle devait frapper pour
produire le son qu’elle désirait.
    Ayla avait déjà entendu les Mamutoï jouer du tambour et Tornec
frapper sur une omoplate. Les sons qu’ils en tiraient étaient variés mais c’était
la première fois qu’elle entendait une telle gamme de sonorités musicales. Les
Mamutoï semblaient penser qu’elle possédait des dons magiques mais leur musique
lui semblait bien plus magique que ce qu’elle faisait. Un homme se mit à
frapper l’omoplate de mammouth, semblable à celle de Tornec, avec un marteau en
andouiller. Le timbre et la sonorité de l’omoplate étaient plus aigus que ceux
du fémur, mais ce son complétait et mettait en valeur la musique que jouait la
femme sur le fémur.
    Cette grande omoplate, de forme triangulaire, était haute d’environ
soixante-cinq centimètres. La partie la plus large de l’os – près de
cinquante centimètres – reposait sur le sol et l’homme tenait son
instrument par l’extrémité supérieure, la partie la plus étroite de l’omoplate.
Elle était peinte elle aussi de bandes zigzagantes et parallèles de couleur
rouge. Chaque bande était large comme le petit doigt de la main et d’un dessin
parfaitement régulier. L’intervalle entre ces bandes était toujours le même. Là
où l’homme frappait le plus souvent, au centre de la partie inférieure de l’os,
les bandes étaient effacées et l’os était poli par l’usage.
    Quand les autres instrumentistes se joignirent aux deux
premiers, Ayla retint sa respiration. Au début, subjuguée par ces sons
complexes, elle se contenta d’écouter. Puis elle concentra son attention sur
chacun des musiciens.
    Le vieil homme qui frappait sur la mâchoire inférieure n’utilisait
pas un marteau en andouiller mais un morceau de défense de mammouth, d’environ
trente centimètres, dont l’extrémité la plus large avait été taillée en forme
de boule. Seule la moitié droite de la mâchoire était peinte en rouge, comme
les autres instruments. La partie gauche de la mâchoire était posée sur le sol
et l’homme ne tapait que sur la partie peinte, celle qui n’était pas en contact
avec le sol, si bien qu’il tirait de son instrument un son clair, pas du tout
assourdi. Il tapait avec son marteau en ivoire aussi bien sur les bandes
parallèles peintes à l’intérieur de la mâchoire que sur le bord externe de
celle-ci ou alors il le laissait courir sur la surface inégale des dents pour
créer des sons stridents.
    L’autre mâchoire, qui provenait d’un animal plus jeune, avait
été confiée à une femme. Elle avait cinquante centimètres de long, et
trente-cinq centimètres dans sa plus grande largeur, et la partie droite était
peinte de bandes rouges en zigzag. On avait retiré une des dents de la mâchoire
pour créer une cavité, large de cinq centimètres sur douze, ce qui modifiait la
sonorité de l’instrument et augmentait son registre aigu.
    La femme qui jouait sur l’os de bassin avait posé une des
extrémités sur le sol et tenait, elle aussi, son instrument verticalement. Elle
laissait retomber son marteau en andouiller surtout au centre de l’os qui était
légèrement incurvé à cet endroit. Cela faisait caisse de résonance et lui
permettait d’obtenir des sonorités particulières. D’ailleurs, les bandes rouges
peintes à cet endroit étaient entièrement effacées.
    Ayla connaissait déjà les sons plus graves, puissants et
résonnants qu’un jeune homme tirait du crâne de mammouth. Il jouait de cet
instrument aussi bien que Deegie et Mamut. Il tapait sur le front et la boîte
crânienne qui, au lieu d’être décorés de bandes en zigzag, étaient ornés de
lignes ramifiées, de marques discontinues et de points.
    Quand les musiciens eurent fini de jouer, ils se mirent à
discuter. Deegie se joignit à eux. Quant à Ayla, elle se contentait de les
écouter, essayant de comprendre les termes inhabituels qu’ils employaient sans
intervenir dans la discussion.
    — Ce morceau a besoin d’être

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