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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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instrument. Les
musiciens étaient intrigués. Tout ce qui était nouveau les intéressait. Deegie
s’agenouilla sur une natte en face du fémur à la place de Tharie et Ayla s’assit
en tailleur en face du tambour. Elle le frappa pour l’essayer, puis Deegie
frappa à son tour sur le fémur à divers endroits jusqu’à ce qu’Ayla lui fasse
signe que le son était bon.
    Dès qu’elles furent prêtes, Deegie commença à frapper sur le
fémur lentement et régulièrement, en produisant toujours le même son mais en
modifiant légèrement le tempo jusqu’à ce qu’Ayla approuve d’un signe de tête.
Ayla ferma les yeux et quand elle sentit qu’elle était prête à suivre le
battement régulier de Deegie, elle commença à taper sur le tambour. Le timbre
de celui-ci avait trop de résonance pour reproduire exactement les sons dont
elle se souvenait. Il était difficile, par exemple, de recréer le bruit sec d’un
coup de tonnerre : le staccato des battements du tambour faisait plutôt penser
à un grondement continu. Mais Ayla avait déjà joué sur un tambour de ce genre
et elle en avait l’habitude. Elle ne tarda pas à tisser en contrepoint du
battement régulier de l’instrument de Deegie un rythme étrange, qui ne semblait
obéir à aucune loi, une série de sons détachés les uns des autres et dont le
tempo variait. Les deux rythmes étaient si distincts qu’ils semblaient n’avoir
aucun rapport. Cependant, un battement plus accentué du rythme d’Ayla
coïncidait, une fois sur cinq, avec le battement régulier de Deegie, comme sous
l’effet du hasard.
    Les deux rythmes suscitaient un sentiment d’attente et même, à
la longue, une légère anxiété. Et puis soudain, alors que cela semblait
impossible, les deux femmes se mettaient à jouer à l’unisson. Tout le monde
était comme soulagé. Puis, à nouveau, elles reprenaient chacune leur rythme et
la tension montait un peu plus. Juste au moment où cela risquait de devenir
insupportable pour l’assistance, Ayla et Deegie s’arrêtèrent, après un dernier
battement, laissant planer une attente. Puis, à la surprise de tous, Deegie y
compris, un sifflement nasillard se fit entendre, semblable à celui de la
flûte, un son surnaturel et obsédant, qui n’était pas mélodieux à proprement
parler et qui fit courir un frisson dans l’assistance. Quand il se tut sur une
dernière note, le sentiment d’être détaché de ce monde se prolongea longtemps
encore. Pendant un certain temps, personne ne dit mot.
    — Qui a joué du pipeau ? demanda Tharie finalement, en
sachant très bien que ce n’était pas Manen.
    — Personne, répondit Deegie. Il n’y avait pas d’instrument.
C’était Ayla qui sifflait.
    — Comment peut-elle siffler comme ça ?
    — Ayla peut imiter tous les sifflements, expliqua Deegie.
Il faut entendre ses chants d’oiseaux ! Les oiseaux eux-mêmes s’y laissent
prendre. Ils s’approchent d’elle et viennent manger dans sa main. Cela fait
partie de ce qu’elle sait faire avec les animaux.
    — Veux-tu nous montrer comment tu imites le sifflement d’un
oiseau, Ayla ? demanda Tharie d’une voix incrédule.
    Même si l’endroit lui semblait mal choisi, Ayla leur fit
entendre une partie de son répertoire, soulevant l’étonnement de l’auditoire.
    Quand Kylie lui proposa de lui faire faire le tour de la tente,
elle se sentit soulagée. La jeune danseuse lui montra des costumes et d’autres
accessoires. Elle descendit une des coiffes pour la lui montrer de près, et
Ayla s’aperçut qu’il s’agissait en réalité d’un masque. Presque tous ces
accessoires étaient d’une couleur criarde. Mais la nuit, à la lueur du feu, les
couleurs des costumes devaient bien ressortir et sembler aux spectateurs
pratiquement normales. Une femme venait de sortir de l’ocre rouge d’un sac et
était en train de le mélanger à de la graisse. Cela rappela à Ayla la pâte d’ocre
rouge dont Creb s’était servi pour enduire le corps d’Iza avant qu’on l’enterre
et elle frissonna. On lui avait dit qu’on se servait de cette pâte pour colorer
le visage et le corps des musiciens et des danseurs et elle remarqua aussi de
la craie et du charbon de bois.
    Ayla aperçut un homme en train de coudre des décorations sur une
tunique à l’aide d’un perçoir, et elle se dit que sa tâche serait moins
compliquée s’il possédait un tire-fil. Elle leur en ferait porter un par Deegie
un peu plus tard. Elle ne

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