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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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sculpteurs plus tard,
ajouta-t-elle en le quittant brusquement.
    Quand elle fut partie, Ranec réalisa soudain qu’il ne pouvait
plus se dérober : qu’il le veuille ou non, il allait être obligé d’avoir
une explication avec Tricie. Il jeta un coup d’œil à la jeune femme debout en
face de lui : malgré sa colère, elle semblait bien vulnérable. La saison
précédente, ses longs cheveux roux et ses pieds rouges la rendaient doublement
désirable et elle était, elle aussi, une artiste. Ranec avait été très
impressionné par la qualité de son travail. Ses paniers étaient d’une beauté
exquise et la natte d’une qualité exceptionnelle qui se trouvait chez lui
sortait de ses mains. Elle avait pris tellement au sérieux son offrande à la Mère
qu’il n’était pas question qu’elle commence par accorder ses faveurs à un homme
expérimenté. Et cela n’avait fait que décupler le désir de Ranec.
    Malgré le désir qu’il en avait, il ne s’était pas engagé
officiellement vis-à-vis d’elle, Tricie n’avait pas voulu. Comme elle s’était
consacrée à Mut, elle craignait, en cas de Promesse officielle, que la Mère se
sente offensée et la prive de Sa bénédiction. La Mère ne devait pas être si en
colère que ça, se dit Ranec, puisqu’Elle s’est servie de l’essence de mon
Plaisir pour que Tricie ait un enfant. Il supposait que c’était ce que Tricie
voulait lui montrer : cet enfant de son esprit qu’elle pouvait maintenant
amener dans son foyer. Dans d’autres circonstances, cela l’aurait rendue
irrésistible. Mais Ranec aimait Ayla. S’il en avait eu les moyens, il les
aurait demandées toutes les deux. Mais il était obligé de choisir, la question
ne se posait même pas. A la simple pensée qu’il risquait de perdre Ayla, son
estomac se contractait sous l’effet de la panique. Il la désirait plus qu’aucune
autre femme.
    Ayla appela Deegie et, quand elle l’eut rattrapée, elles se
dirigèrent ensemble vers la hutte.
    — J’ai vu que tu avais rencontré Tricie, dit Deegie.
    — Oui. Mais elle semblait avoir besoin de parler avec
Ranec. Quand je t’ai aperçue, j’ai sauté sur cette excuse pour les laisser
seuls.
    — Je comprends qu’elle veuille parler avec lui, La saison
dernière, tout le monde disait qu’ils avaient l’intention de s’unir.
    — Je ne sais pas si tu es au courant, mais elle a eu un bébé.
Un fils.
    — Non, je n’en savais rien ! J’ai tout juste eu le
temps de saluer tous ceux que je connais et personne ne m’a rien dit. A cause
de l’enfant, le Prix de la Femme va être encore plus élevé. Qui te l’a
dit ?
    — Mygie, une des pieds-rouges. Elle dit que c’est le fils
de son esprit.
    — C’est la seconde fois que cela lui arrive. Avec les
autres hommes, on ne peut jamais dire avec certitude de quel esprit il s’agit.
Mais avec lui, on ne peut pas se tromper, à cause de la couleur.
    — Mygie a dit que ce bébé avait la peau claire et les
cheveux roux. Mais que son visage ressemblait beaucoup à celui de Ranec.
    — C’est très intéressant, tout ça ! J’ai l’impression
qu’il va falloir que j’aille voir Tricie, dit Deegie avec un sourire. La fille
d’une Femme Qui Ordonne se doit de rendre visite à la fille d’une autre Femme
Qui Ordonne, surtout lorsqu’il s’agit du Camp qui nous offre l’hospitalité. Tu
m’accompagneras ?
    — Je ne sais pas... Oui, je pense que je viendrai avec toi.
    Elles avaient atteint l’entrée en forme d’arche de la hutte d’où
s’échappaient un peu plus tôt ces sons étonnants.
    — Je comptais m’arrêter à la Hutte des Musiciens, expliqua
Deegie. Je suis certaine que cela va te plaire, ajouta-t-elle en grattant la
peau qui fermait l’entrée.
    Tandis qu’elles attendaient qu’on vienne leur ouvrir, Ayla jeta
un coup d’œil autour d’elle.
    Au sud-ouest de l’entrée se trouvait une palissade, fabriquée
avec sept défenses de mammouth et d’autres os, entre lesquels on avait entassé
de l’argile pour la renforcer. Probablement un brise-vent, se dit Ayla. Le
campement était situé dans une cuvette et le vent ne pouvait venir que de la
vallée où coulait la rivière. Au nord-est se trouvaient quatre énormes foyers
en plein air et deux aires de travail. L’une d’elles était réservée à la
fabrication des outils en os et en ivoire, l’autre à la taille des silex que l’on
ramassait non loin de là. Ayla ne fut pas surprise d’y

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