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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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n’ai vu Rydag aussi heureux.
    La femme hésita. Elle cherchait le moyen de formuler autre
chose.
    Ayla le sentit. Elle attendit, pour donner à sa compagne le
temps de rassembler ses idées.
    — Je suis surprise que tu te sois si vite prise d’affection
pour lui, reprit Nezzie. Certains protestent contre sa présence parce qu’il est
d’esprits mêlés, et la plupart des gens sont un peu mal à l’aise en sa
présence. Mais toi, tu as l’air de le connaître.
    La jeune femme hésita un moment. Elle observait sa compagne,
sans trop savoir ce qu’elle allait dire. Finalement elle prit sa décision.
    — J’ai connu enfant comme lui... Mon fils. Mon fils Durc...
    — Ton fils !
    La voix de Nezzie exprimait de la surprise, mais Ayla n’y perçut
aucun signe de la répugnance qui avait été manifestée dans la voix de Frébec,
quand il avait parlé de Têtes Plates et de Rydag, la veille au soir.
    — Toi, tu as eu un enfant d’esprits mêlés ? Où
est-il ? Qu’est-il devenu ?
    La souffrance assombrit le visage d’Ayla. Tout le temps où elle
avait vécu seule dans sa vallée, elle avait enseveli au plus profond d’elle-même
les souvenirs de son fils, mais la vue de Rydag les avait réveillés. Les
questions de Nezzie ramenaient à la surface de douloureuses émotions. Elle
devait maintenant les affronter.
    Comme tout son peuple, Nezzie était franche et ouverte. Elle avait
parlé spontanément mais elle n’était pas dépourvue de sensibilité.
    — Je te demande pardon, Ayla, j’aurais dû penser...
    La jeune femme battit des paupières pour retenir ses larmes.
    — N’aie pas de souci, Nezzie, répondit-elle. Je sais ce qui
se passe quand je parle de mon fils. J’ai de la peine.
    — Tu n’y es pas obligée.
    — Quelqu’un doit parler de Durc.
    Elle s’interrompit, reprit avec résolution :
    — Durc est avec Clan. Quand elle meurt, Iza... ma mère,
comme toi pour Rydag... me dit aller nord, trouver mon peuple. Pas Clan, les
Autres. Durc petit alors. Je ne vais pas. Plus tard, Durc a trois années. Chef
chasser moi. Pas savoir où les Autres vivent, pas savoir où aller. Pas pouvoir
emmener Durc. Donner à Uba... sœur. Elle aime Durc, prend soin lui. Son fils,
maintenant.
    Ayla se tut. Nezzie ne savait que dire. Elle avait envie de
poser d’autres questions mais elle n’osait pas insister : visiblement, c’était
pour la jeune femme une rude épreuve de parler d’un fils qu’elle aimait mais qu’elle
avait dû abandonner.
    Ce fut Ayla qui continua de son plein gré.
    — Trois années depuis je vois Durc. A... six années,
maintenant. Comme Rydag ?
    Nezzie hocha la tête.
    — Sept années ne sont pas encore tout à fait écoulées
depuis la naissance de Rydag.
    La jeune femme parut se plonger dans ses pensées. Elle
poursuivit 
    — Durc comme Rydag, pas tout à fait. Durc comme Clan, pour
yeux, comme moi pour bouche. Devrait être contraire, ajouta-t-elle avec un
sourire un peu forcé. Durc fait mots. Durc peut parler, mais Clan, non. Mieux si
Rydag parle, mais lui pas pouvoir. Durc est fort... Le regard d’Ayla se fit
lointain.
    — Courir vite. Rapide, comme Jondalar dire. Elle leva vers
Nezzie des yeux pleins de tristesse.
    — Rydag fragile. Depuis naissance. Faible de...
    Elle ne connaissait pas le mot qui convenait. Elle posa la main
sur sa poitrine.
    — Il a quelquefois de la peine à respirer, dit Nezzie.
    — Maladie pas respiration. Maladie est... sang... non...
pas sang... Boum-boum... essaya-t-elle.
    Elle s’agaçait de ne pas trouver le mot juste.
    — Son cœur. C’est ce que dit Mamut. Il a le cœur faible.
Comment l’as-tu découvert ?
    — Iza était guérisseuse. Meilleure de Clan. Elle apprend
moi, comme fille. Moi, guérisseuse aussi.
    C’était ce qu’avait dit Jondalar, se rappela Nezzie. Elle s’étonnait
d’apprendre que les Têtes Plates fussent même capables d’envisager un art de
guérir mais, à la vérité, elle ne savait pas non plus que ces êtres là
pouvaient s’exprimer. Et elle était proche de Rydag depuis assez longtemps pour
avoir la certitude que, sans parler comme les autres, il n’était pas le stupide
animal pour lequel le prenaient tant de gens. Ayla, même si elle n’était pas un
mamut, pouvait fort bien connaître l’art de guérir.
    Une ombre tomba sur les deux femmes. Elles levèrent la tête.
    — Mamut demande si tu veux bien venir lui parler, Ayla, dit
Danug. Toutes deux absorbées par leur

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