Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
tenir trop près du feu, marmonna-t-il en se
détournant. Pourquoi Jondalar dit-il des mots qui ne sont pas vrais ? se
demanda Ayla. Elle avait remarqué les plis qui se creusaient sur son front, le
trouble qui embrumait le bleu vif de ses yeux, avant qu’il tournât la tête. Ce
n’est pas le feu qui l’a fait rougir. Ce sont des sentiments. Au moment précis
où je crois que je commence à apprendre, il fait quelque chose que je ne
comprends pas. Je l’observe, j’essaie de faire très attention. Tout a l’air
merveilleux. Et, tout à coup, sans raison, il est furieux. Je vois bien qu’il
est furieux mais je ne vois pas la raison. C’est comme dans les jeux, quand on
dit une chose avec les mots et une autre avec les signes. Comme les fois où il
dit des mots aimables à Ranec, mais où son corps montre qu’il est en colère.
Pourquoi Ranec le rend-il furieux ? Et maintenant, quelque chose le
tourmente, mais il dit que le feu lui a donné chaud. Qu’est-ce que j’ai fait de
mal ? Pourquoi ne puis-je le comprendre ? Apprendrai-je jamais ?
    Tous trois, en se détournant pour rentrer, faillirent se heurter
à Talut qui sortait de la galerie.
    — Je partais à ta recherche, Jondalar, dit l’Homme Qui
Ordonne. Je ne veux pas perdre une si belle journée et Wymez, sur le chemin du
retour, a fait sans le vouloir un peu de reconnaissance. Il dit qu’ils sont
passés près d’un troupeau de bisons. Quand nous aurons mangé, nous allons
partir à leur recherche. Veux-tu venir avec nous ?
    — Oui, certainement, répondit Jondalar, avec un large
sourire.
    — J’ai demandé à Mamut de nous dire si le temps était
propice et de demander aux esprits si le troupeau ne s’était pas trop éloigné.
Les signes sont bons, dit-il. Il a dit autre chose, aussi, que je ne comprends
pas bien. Il a dit : « Par où l’on sort est en même temps par où l’on
entre. » Tu vois un sens à ça, toi ?
    — Non, mais ça n’a rien d’inhabituel. Ceux qui servent la
Mère disent souvent des choses que je ne comprends pas, fit Jondalar en
souriant. Quand ils parlent, c’est avec des ombres sur la langue.
    — Je me demande parfois s’ils savent ce qu’ils veulent
dire, déclara Talut.
    — Si nous allons à la chasse, j’aimerais te montrer quelque
chose qui pourrait nous être utile.
    Jondalar conduisit les autres jusqu’à la plate-forme où il
dormait avec Ayla, dans le Foyer du Mammouth. Il prit une poignée de fines
sagaies légères et un instrument que Talut n’avait jamais vu.
    — J’ai eu l’idée dans la vallée d’Ayla, et, depuis, nous
nous en sommes servis à la chasse.
    La jeune femme restait à l’écart et observait les autres. Elle
sentait une terrible tension monter en elle. Elle avait désespérément envie de
faire partie de l’équipe des chasseurs, mais, chez ces gens-là, les femmes
avaient-elles le droit de chasser ? Elle avait beaucoup souffert à ce
propos, par le passé. Le Clan interdisait aux femmes de chasser ou même de
toucher aux armes de chasse. En dépit de ce tabou, elle avait appris toute
seule à se servir d’une fronde, et le châtiment avait été sévère quand on avait
découvert cette infraction aux règles. Après l’avoir subi sans dommage, elle avait
été autorisée à chasser dans de strictes limites, afin d’apaiser son puissant
totem qui l’avait protégée. Mais sa participation à cette activité d’hommes
avait fourni à Broud une raison supplémentaire de la détester et, en fin de
compte, avait contribué à son bannissement.
    Pourtant, lorsqu’elle vivait seule dans sa vallée, sa fronde
avait augmenté ses chances de survie et l’avait stimulée, encouragée à
développer ses capacités. Ayla avait survécu parce que les talents qu’elle
avait acquis comme membre féminin du Clan, joints à une intelligence et à un
courage qui lui étaient propres, lui avaient permis de se tirer d’affaire toute
seule. Mais la chasse lui avait apporté plus que l’assurance de ne dépendre que
d’elle-même : elle en était venue à symboliser pour elle l’indépendance et
la liberté qui en étaient le résultat naturel. Elle n’y renoncerait pas
volontiers.
    — Ayla, pourquoi ne pas prendre, toi aussi, ton
lance-sagaie ? dit, Jondalar. (Il se tourna vers Talut.) Je possède une
force plus grande, mais Ayla vise plus juste que moi. Mieux que moi, elle
pourra te montrer ce que peut faire cet instrument. En vérité, si tu veux
assister

Weitere Kostenlose Bücher