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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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l’honneur de
la Table Ronde. » Les deux chevaliers se donnèrent l’accolade. Puis on
procéda au mariage d’Yder, fils du roi Nudd, et de la belle Guenloie. Et après
quelques jours de réjouissances, Gauvain et Yder retournèrent à Carduel où ils
racontèrent au roi Arthur les événements qu’ils avaient vécus. Et Arthur fut
tout heureux de savoir qu’Yder avait épousé une femme aussi belle que l’aurore
d’un jour d’été [86] .

7

La Chevauchée du Prince Kilourh
    Au temps du roi Uther Pendragon, Kiliz, fils du prince Kelyddon [87] ,
jugea qu’il était sage pour lui d’avoir une femme pour partager sa vie. Son
choix tomba sur la fille d’un chef très honorable, à laquelle on avait donné le
nom de Goleuddydd [88] . Lorsqu’ils furent sous
le même toit, les gens du pays se mirent à prier pour qu’ils eussent un
héritier, et, grâce à ces prières ferventes, la jeune Goleuddydd se retrouva
bientôt enceinte. Malheureusement, à partir du moment où elle conçut, sa raison
s’égara et elle s’enfuit de la forteresse où elle résidait pour s’en aller
errer dans les bois et dans les landes de ce pays. On eut beau la faire
chercher partout, on ne la retrouva pas, et le prince Kiliz se désolait d’avoir
perdu à la fois son épouse et le fils qu’il espérait tant.
    Cependant, le temps de la délivrance approchait pour Goleuddydd.
Saisie par les douleurs alors qu’elle se trouvait dans un bois de chênes où
paissait un grand troupeau de porcs, elle se réfugia dans une des cabanes que
le porcher avait construites pour les truies qui mettaient bas. C’est là qu’elle
donna naissance à un garçon. Le porcher, attiré par les cris de l’enfant, accourut
dans la cabane et reconnut bien qu’il s’agissait de Goleuddydd, l’épouse du
prince Kiliz. Il prit le garçon et alla le porter immédiatement chez le prince.
On baptisa l’enfant et on lui donna le nom de Kilourh parce qu’on l’avait
trouvé dans la bauge d’une truie [89] . Puis on confia l’enfant
à une nourrice. Mais à la suite de son accouchement, la mère de l’enfant tomba
gravement malade.
    Elle fit venir son mari et lui dit : « Je vais
mourir de cette maladie et je sais que tu voudras une autre femme. Or les
femmes sont à présent celles qui distribuent et répartissent les biens de la
famille et je ne voudrais pas que mon fils fût lésé à cause de l’une d’elles. C’est
pourquoi je te demande de ne pas te remarier, sauf si tu aperçois une ronce à
deux têtes sur ma tombe. » Il le lui promit. Mais la femme fit venir un de
ses serviteurs les plus fidèles, qu’elle connaissait depuis son enfance, et lui
commanda de nettoyer complètement sa tombe tous les ans de façon que rien ne
pût croître dessus.
    Goleuddydd mourut peu après. Son mari la fit enterrer dans
le petit cimetière situé auprès de la forteresse. Et il envoyait chaque jour
quelqu’un pour voir s’il poussait quelque chose sur la tombe. Or, au bout de
sept ans, le serviteur négligea ce qu’il avait promis de faire, c’est-à-dire
nettoyer la tombe de Goleuddydd. Un jour de chasse, le prince Kiliz se rendit
au cimetière : il voulait voir la tombe lui-même, car il songeait à se
remarier. Il vit la tombe, et sur celle-ci une ronce à deux têtes avait poussé.
Aussitôt, il rentra à sa forteresse et réunit son conseil pour déterminer
quelle femme il pouvait épouser. Le choix des conseillers se porta sur la femme
du roi Doged. Alors, Kiliz et ses compagnons allèrent faire la guerre au roi
Doged. Ils le vainquirent, le tuèrent, s’emparèrent de ses domaines et
revinrent avec la femme du roi. Et Kiliz l’épousa sur-le-champ.
    Un jour, la femme alla se promener toute seule dans la campagne.
Elle se rendit chez une vieille sorcière à qui il ne restait plus une dent.
« Vieille, lui demanda-t-elle, veux-tu me dire, au nom de Dieu, ce que je
vais te demander ? Voici : où sont les enfants de celui qui m’a
enlevée par violence et qui m’a épousée contre mon gré ? – Il n’en a qu’un,
répondit la vieille, mais rassure-toi : il te sera facile de t’en
débarrasser en l’envoyant par le monde, et tu pourras ainsi privilégier les
enfants que tu as déjà. »
    La femme fut très joyeuse de ce qu’elle venait d’apprendre. Elle
retourna auprès du prince Kiliz et lui dit : « Pourquoi me caches-tu
les enfants que tu as eus avant moi ? – Je n’en ai qu’un, répondit Kiliz, mais
je ne te le

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