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Les chevaliers du royaume

Les chevaliers du royaume

Titel: Les chevaliers du royaume Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Camus
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du fond.
    — Qu’allez-vous faire ? demanda-t-il. J’ai toujours été bon avec vous…
    En guise de remerciement, elle le frappa si violemment du pommeau de son arme que Simon perdit de nouveau connaissance. Sur son crâne, deux énormes bosses témoignaient des coups qu’il avait reçus. Elles rappelaient à Morgennes les collines de Hattin, appelées Cornes du diable.
    — Déshabillons-le, dit Cassiopée.
    Ils lui ôtèrent son gambeson de cuir, que Morgennes aida Cassiopée à enfiler par-dessus ses haillons.
    — Quel dommage que je n’aie plus l’armure de Taqi, soupira-t-elle.
    — Apparemment, elle ne vous a pas empêché d’être capturée.
    — Nous n’étions même pas une trentaine, dont quelques vieux, et des enfants. Ils nous sont tombés dessus comme une meute de chiens enragés.
    — Qui était-ce ?
    — Les Maraykhât. Je les avais pris pour des alliés, ils nous ont eus par surprise… L’un d’eux m’a pris l’armure…
    À en juger par son regard, il lui avait pris bien plus que ça.
    Soudain, des pas retentirent dans l’escalier. Une lueur rougeoyante brilla à l’autre bout du corridor, et une voix – celle du turcopole – hurla, pleine d’excitation :
    — Messire ! Il faut remonter sans plus attendre ! Il est là ! L’assaut a commencé !
    Morgennes et Cassiopée échangèrent un regard, puis, très vite, Morgennes alla se placer derrière la porte de la salle de torture ; tandis que Cassiopée réintégrait la cellule d’Olivier, dont elle tira la porte sans faire de bruit.
    Enfin, le turcopole avança dans le corridor. La fumée de sa torche montait jusqu’au plafond, léchant les pierres noires de la voûte. Alors qu’il s’approchait de Cassiopée, celle-ci jaillit du cachot d’Olivier, se jeta sur le garde et lui planta son couteau dans la gorge avec un mouvement du poignet pour l’empêcher de crier et le tuer sur le coup. Le turcopole s’affaissa, son sang formant une rigole dans la poussière du corridor.
    — Qui est là haut ? demanda Morgennes. Le chef des faux Templiers ?
    Cassiopée eut un sourire énigmatique.
    — Vous ne voyez pas ? Il vous a pourtant sauvé la vie, lança-t-elle d’un air crâne. C’est mon cousin. Son oncle et mon grand-père étaient de même sang…, ajouta-t-elle en nouant ses cheveux en chignon.
    Morgennes la regardait, se demandant de qui elle pouvait bien parler.
    *
    Taqi ad-Din Umar observait le château de La Fève sans quitter sa position, une colline de la plaine de Basse Galilée, non loin de l’endroit où avaient eu lieu les premiers miracles du Christ. Al-Fûla, comme l’appelaient les Sarrasins, était aux Templiers ce que le krak était aux Hospitaliers : l’un des maillons les plus sûrs de l’imposante armure tissée par les Francs autour de leurs possessions d’Oultremer ; un os en travers de la gorge des Sarrasins dans leur lutte pour la reconquête.
    Depuis deux mois qu’il écumait avec ses troupes les terres des Franjis, jamais Taqi ne s’était trouvé face à pareil défi. Certes, le Yazak avait mené des opérations autrement plus délicates, mais Taqi pressentait que celle-ci ne serait pas comme les autres.
    Combien de casaux avaient-ils fait tomber en deux mois ? Il évaluait leur nombre à plus d’une cinquantaine. La plupart avaient capitulé sans combattre, obéissant aux injonctions de Ridefort – qui leur commandait de ne pas résister. Taqi savait que le maître du Temple avait passé un accord avec Saladin : si Ridefort leur épargnait d’avoir à se battre pour prendre les plus importants châteaux des Templiers, le Glaive de l’Islam lui en serait reconnaissant. Et l’épargnerait en retour.
    Ridefort, cependant, semblait prendre un malin plaisir à demander à ses coreligionnaires de se rendre. Que manigançait-il ? Taqi n’aurait su le dire, mais il aurait parié que l’homme cachait quelque tour dans son sac. Il n’y avait rien de bon à en attendre.
    — Que faisons-nous ? demanda Tughril, le mamelouk que Saladin avait détaché de son service pour le prêter à Taqi.
    — Laisse-moi, je réfléchis, répondit Taqi.
    Il flatta l’encolure de Terrible, et lui parla doucement à l’oreille. En fait, c’était une sorte de prière, par laquelle Taqi recommandait son âme à Dieu et le priait de l’éclairer. Il se sentait anormalement nerveux. « Il y a du djinn là-dessous », se disait-il en observant al-Fûla, qui se dressait avec insolence

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