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Les compagnons de la branche rouge

Les compagnons de la branche rouge

Titel: Les compagnons de la branche rouge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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principaux champions de
la Branche Rouge, Couhoulinn, Conall Cernach, Loegairé, Celtchar, fils d’Uthecar,
Blai Brugaid, ainsi qu’Éogan, fils du roi de Fernmag, Cavad et Sencha. Mais, à
leur arrivée, ils découvrirent la fille morte et trouvèrent les gens de la
forteresse en grand deuil d’elle. Alors, un grand silence tomba sur Conor, et
le chagrin qu’il eut de cette perte vint s’ajouter à celui qu’il éprouvait de
celle de Déirdré.
    « Nous ne pouvons tolérer cette injustice, intervint
alors Couhoulinn. Comment accomplir notre vengeance ? »
    Les chefs des Ulates délibérèrent entre eux, et ils en
étaient venus à la conclusion que le châtiment le plus juste et le plus
convenable était de tuer Athirne, ses fils et tous les siens, quand la mère de
Luaine, qui avait nom Beguba, vint dans la prairie et s’effondra sur le corps
de sa fille. Et, après s’être lamentée grandement, triste et désemparée, devant
Conor et les Ulates, elle s’écria : « Ô roi d’Ulster ! Ce n’est
pas la mort d’une seule personne que tu dois déplorer, mais celle de trois, car
je sais bien que son père et moi-même, nous mourrons du chagrin que nous cause
la disparition de notre fille bien-aimée. La mort qui nous emportera a été
fixée par le destin et selon la prophétie des druides… – Ô femme, lui dit Conor,
combien je comprends ton chagrin ! Le mien n’est pas moins immense. Mais, par
le dieu que jure ma tribu, j’en fais le serment, nous tuerons Athirne et ses
fils de nos propres mains pour venger la mort de ta fille ! – Prenez garde,
intervint Cavad, Athirne est redoutable. Il enverra contre vous des bêtes de
proie qui ont pour noms Satire, Disgrâce, Honte, Malédiction, Parole amère et
Feu dévorant. Et, comme il anime tous les fils de Déshonneur et les propage à
travers la terre, soyez certains qu’il vous faudra les combattre ! »
    Mais, là-dessus, Domanchenn, prenant la parole à son tour, blâma
les Ulates de tant balancer à poursuivre les meurtriers de Luaine.
    « Une question ! s’écria Conor. Que convient-il
donc de faire, ô hommes d’Ulster, puisque nous sommes tenus d’accomplir une
vengeance ? »
    Alors, Couhoulinn conseilla la destruction d’Athirne le
Cruel, et Conall Cernach, le juste guerrier, l’approuva.
    Puis Celtchar, fils d’Uthecar, le violent guerrier, en
élabora le projet, et Muremar, le fameux champion, le mit au point. Enfin, Cuscraid,
le Bègue de Macha, en prit la décision. Et, d’une seule voix, tous les
héroïques compagnons de la Branche Rouge et les courageux jeunes gens d’Ulster
acquiescèrent : ils iraient détruire la forteresse d’Athirne et le tuer, lui
et les siens, en compensation de la mort de Luaine, et pour châtier le poète de
tous ses forfaits passés.
    On éleva un tertre de pierres pour Luaine, fille de
Domanchenn, des tribus de Dana, puis on prononça sa lamentation funèbre, et l’on
chanta son chant de mort. Tristes et chagrinés étaient son père et sa mère, ainsi
que tous ceux qui assistaient à la lamentation. Et, une fois que les jeux
funèbres eurent été dûment célébrés, Conor exhorta les Ulates à partir
accomplir au plus tôt l’œuvre de vengeance.
    Après s’être portés contre la forteresse d’Athirne, sur les
bords de la Boyne, ils la cernèrent puis donnèrent l’assaut. Leur fureur et
leur rage n’épargnèrent ni Athirne ni ses fils ni quiconque, parmi les gens qui
se trouvaient là et, lorsque la forteresse ne fut plus que décombres fumants, les
Ulates reprirent le chemin d’Émain Macha, satisfaits, malgré leur tristesse et
leur chagrin, d’avoir vengé la mort de l’innocente jeune fille [128] .
    En ce temps-là, était célèbre, parmi les compagnons de la
Branche Rouge, Blai Briuga, l’hospitalier des Ulates, qui, chargé de recevoir
et de nourrir, au nom du roi, au moins une fois l’an les nobles et les fermiers
d’Ulster, s’acquittait de sa charge à la satisfaction de tous. Il possédait
sept troupeaux, sept vingtaines de vaches donnant force lait, et un attelage en
bronze pour chacune d’elles. Il possédait aussi un hôtel où il recevait les
Ulates pour les nourrir et les abreuver. Mais un interdit pesait également sur
lui, qui le contraignait, au cas où une femme, quelle qu’elle fût, se trouvait
le soir dans sa demeure, à dormir avec elle, excepté lorsqu’elle était
accompagnée de son époux.
    Or, un soir, une femme se présenta chez lui,

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