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Les cons

Les cons

Titel: Les cons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Julien Boyer
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parler du temps qu’il fait avec les divers membre de sa famille. Son frère, que je n’avais fait que croiser dans les couloirs jusque là, est enfin sorti de son autisme. J’ai bien déliré avec lui. Un peu puéril, bien représentatif de sa génération.
        Qui est aussi la mienne d’ailleurs…
        Misère de misère !
        Toute la soirée s’est passée avec une télé allumée dans le voisinage immédiat. Mais j’ai gardé l’esprit ouvert et la bouche fermée. La télé espagnole est quand même moins con que la télé française, à vue de nez.
        Ensuite, ça a été une vraie occasion de sortir mon espagnol de combat. Avec MariaJe, on parle anglais. Je préfèrerais l’espagnol, mais c’est elle qui commence toujours les conversations en anglais. J’imagine qu’elle veut s’exercer. Là, avec sa famille, j’ai pu envoyer du gros.
        À minuit moins poil, chaque espagnol se munit d’une douzaine de raisins. Quand résonne le carillon de la grande horloge de Puerta del Sol, amené au sein de tous les foyers par la magie de la boite à image, on doit manger un grain de raisin à chaque coup. Un raisin par seconde pendant douze secondes, c’est sportif. J’ai bien rigolé devant les présentateurs pimpants-souriant avec leur petite assiette de raisins à la main, guettant le signal de la régie pour savoir quand décrisper les zygomatiques.
        Sinon, MariaJe, c’est vraiment une bonne fille. S’il existait des pubs pour encourager les parents à faire des gosses, c’est à elle que les acteurs essaieraient de ressembler. Elle aide à faire la bouffe, elle sourit tout le temps, elle ramène grand-père et grand-mère à la maison, s’assure que la fête à la maison est finie avant de descendre retrouver les potes. J’ai un peu la honte quand je pense à l’énergie que je déploie pour esquiver les évènements familiaux…
        On est donc descendus à 3h et poil. On a retrouvé un premier groupe dans un parc. En arrivant j’étais au taquet (au sens spasmophile du concept). J’ai consciencieusement dit bonjour à tout le monde, ce qui a pris un temps. Et puis comme l’ambiance était pas trop à l’arrachage de dalles de béton, je me suis calmé un peu. J’essayais de suivre un peu les conversations, de me laisser pénétrer par les sonorités espagnoles. Bon.
        Pis on a bougé ailleurs. Un local que des potes à elle louent à plusieurs et qui sert de squat général. Mais alors attention. L’un de ces parasites de la société citoyenne est une espèce d’artiste qui a peint la porte (coté dehors), et puis le mur autour, et puis le plafond (le local est sous une arcade) et puis carrément toute l’allée. Et son travail est époustoupéfiant ! J’ai pas pris de photos pour pas avoir l’air d’un boulet (j’aime pas dégainer le badge a touristes en public), dommage pour vous.
        Sinon, MariaJe m’a présenté à son pote qui a vécu 5 mois en France ; que j’ai trouvé en train de splitter deux rails de cocaïne. Un mec tout cool qui parlait mieux français que moi espagnol, mais bon, c’était pas Molière non plus.
        D’ailleurs, comme un con, j’ai refusé un rail qu’il m’a gracieusement proposé. Sous les faux prétextes suivants : 1) J’étais déjà sous alcool et le mélange des drogues dures est déconseillé par le fascicule « Drogues et stupéfiants, comment se protéger ? » du ministère de la santé. / 2) J’avais un train et un avion le lendemain que je savais que j’allais devoir prendre dans un état avancé de manque de sommeil. Je voulais pas y rajouter une descente. Mais bon, en même temps, la cocaïne c’est un excitant. Et ça claque bien plus que la caféine, il parait. Et puis je suis probablement sous l’influence de toutes ces chansons-propagande contre les drogues dures écrite par bon nombre de groupes que je respecte, mais dans le seul but de justifier leur promotion des drogues douce en esquivant la censure. « On fume du cannabis, oui ; mais ne touchez jamais aux drogues dures les enfants ! »
        J’ai quasiment été obligé de donner l’ordre spécifique à MariaJe de profiter un minimum de sa soirée. Elle était un peu aux petits soins avec moi. D’ailleurs elle a un peu engueulé son pote (César d’ailleurs) qui voulait m’initier aux joies de la défonce nasale. J’ai tripassé à droite à gauche avec ces inconnus d’hier, et vers 6h et

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