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Les cons

Les cons

Titel: Les cons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Julien Boyer
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poil j’ai demandé les clés à la petite pour aller pioncer une poignée d’heures. Ha ha, j’ai quasiment du l’attacher à un poteau pour pas qu’elle me reconduise à la maison.
        Dans la caisse, il faisait très froid et j’ai pas bien dormi du tout. Vers 10 heures elle est venue taper à la vitre. Avec les autres ils vont à une autre teuf et ils peuvent me déposer à la gare d’Atocha sur le chemin. KickAss ! La teuf, c’est parce qu’ils ont pas mal de potes qui travaillent dans des bars ou des boites, et donc qui travaillaient ce soir là. Pour eux, la fête commence après le taf, à 9h du mat pour ceux qui sortent le plus tôt.
        MariaJe, déjà quand elle est à jeun, elle conduit un peu comme une ambulancière. Mais alors, sous l’emprise des tous les psychotropes qu’elle avait absorbé, accroche toi garçon ! On est quand même arrivés vivants à Atocha ; au revoir, repasse quand tu veux, viens me voir en Angleterre, etc etc, chapitre suivant.
        Comme je suis en avance de trois heures, je suis allé dans un café pour m’envoyer un café au lait et une poignée de Churros (1€85 Conchatumadre !). Y avait plein de monde dedans alors je me suis assis, après avoir demandé poliment, en face d’un monsieur qui s’est révélé être une sorte de franquiste assez volubile. J’ai néanmoins gardé l’esprit ouvert (à l’écarteur) et la bouche fermée (au serre-joint). C’était assez intéressant. Il parlait très fort bien qu’il n’ait pas eu l’air bourré. Je l’ai laissé chier sur Mitterrand et son équivalent espagnol dont j’ai oublié le nom. Il a bien fait attention à préciser qu’il ne (texto) « pouvait pas voir Franco en peinture », ce qui est très ouvert à l’interprétation. Si ça se trouve, les représentations picturales du dictateur sont peut être interdites en Espagne... Par contre quand il parlait des brigades bleues envoyées par le dictateur espagnol pour aider Hitler à tuer les communistes sur le front soviétique, il n’a pas pu empêcher son regard de s'allumer. À un moment il s’est interrompu au milieu d’une phrase pour interpeler un émetteur de phéromones féminines derrière moi. Comme elle se retournait pas, il l’appelait de plus en plus fort : « Señorita… señorita ! SEÑORITA ! » ; et puis il s’est levé, a tendu le bras au dessus de la table et de mon épaule pour,
littéralement
, lui tirer la manche. Quand enfin la chatte sur pattes lui accorda un pourcentage de son attention, il lui a sorti un compliment des plus minables que j’ai jamais entendu. Genre : « Señorita, tu n’as que deux yeux, prends en bien soin ». Et puis il a repris sa diatribe au point où il l’avait interrompue comme si de rien n’était.
        Dieu merci, je connais un petit peu d’histoire espagnole. Il m’a posé une question piège : « Que pense tu de Napoléon ? ». En Pologne, en République Tchèque, aux États-Unis d’Amérique, il est bon ton de faire la louange du dictateur corse. Il y est perçu comme un libérateur, un héraut de la république (où un exemple militaire, comble du cynisme). En Espagne, ils sont plutôt sensible au coté « dictature militaire » de son funeste régime. J’ai donc soigneusement descendu l’empereur en flamme, le comparant à Hitler, insistant sur sa responsabilité du rétablissement de l’esclavage (conséquence de l’insistance de sa pouffiasse qui, je l’espère sincèrement, brule en enfer pour les siècles des siècles) et me réjouissant de l’héroïsme de l’amiral Nelson qui mit un point d’arrêt aux prétentions impérialistes françaises au prix de sa propre vie (j’ai fini par retrouver l’info, il s’est fait descendre par une balle française chanceuse pendant la bataille). À ces mots, mon interlocuteur ne se sentant plus de joie, ouvrit un large bec et déverse moult décalitres de faits historiques a l’odeur douteuse du camembert pas frais ; et avec probablement un barreau d’acier dans le slip.
        Et me voilà qui écris les dernières ligne relatant cette semaine macabre de ma vie. J’espère en rajouter une couche à l’aéroport de Murcia. D’ici là. À plus.
        Aéroport de Murcia.
        Pfiou, pas trop tôt. Je déconseille cet aéroport à quiconque ne va pas à Murcia même. À moins bien sûr d’avoir la nostalgie des aéroports petits, sales et moches. Moi-même, ça me rappelle le

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