Les cons

autres), j’y ai roulé une pelle et puis voilà. Ce soir, je baise !
        Bon, une autre tournée plus tard, ils décident d’aller se finir à la maison. Comme ils m’invitent je les suis.
        Pour aller à leur maison, on est passé par un endroit plutôt joli. J’ai vraiment été halluciné parce que, des endroits jolis, j’en connaissais aucuns à Birmingham (que je vais essayer d'appeler maintenant « Brums », du nom local de la ville. C’est plus cours). Y a des canaux, bordés par des quais en brique, magnifique.
        Chez eux, c’est tout près du centre, dans un grand immeuble. Ils louent un grand appart moderne au 7eme étage. On s’est posés dans le salon, ils ont sorti des bières et rebelote.
        Quelques détails bizarres. À un moment, Matchek (le gars qui m’avait invité au bar) et Camille sont allés s’enfermer dans les chiottes au moins une demi heure. Et pas pour les raisons que vous imaginez, bandes de pervers. Ensuite, au bout d’un moment, Anya disparait, et quand je demande où elle est, on me dit qu’elle est allée se coucher (alors que je m'étais déjà préparé mentalement à mettre ma bite dedans). Et puis, vers 4 h du mat ; il restait plus que moi, Matchek et Camille, quand je commence à être crevé, je leur demande si je peux pas dormir sur le sofa, ou par-terre, ils me disent non, mais qu’ils vont me raccompagner à la maison, tous les deux. Sachant que l’aller retour, à pied, c’est bien une heure. Bon.
        Le lendemain, je me rends compte que j’ai oublié mon portable chez eux. Et quand je m’appelle moi-même depuis mon PC, je réalise que la batterie doit être morte. Pas très malin, c'était le jour de mon anniversaire, mes parents allaient surement essayer d’appeler.
        Donc je me pointe chez eux vers 2:30pm, tout le monde dort sauf les filles. Anya s’excuse de m’avoir faussé compagnie. C’est pas grave fillette, mais maintenant, on fait quoi ? Tss, j’te jure, les grosses ! Elles m’ont rendu mon téléphone, que j’ai pas pu allumer, faute de batterie, et les mecs se sont levés.
        Faut voir leur configuration ! Y a deux chambres, une chambre double et une petite. Dans la chambre double, les deux filles dorment. Dans la petite, c’est Matchek et les deux mecs restants dorment dans le salon, sur ce qu’ils appellent un lit chinois, mais que j’appellerais plutôt une planche. J’imagine qu’ils font des roulements, ce qui fait qu’ils passent successivement au statut de squatteur.
        On a fait du café pour tout le monde, Anya a sorti un gâteau qu’elle a fait elle-même. Super bon sa mère, mais super gras, normal. Et puis Paul a proposé qu’on aille à la patinoire ce soir. Et on mange où ? Ça discute un peu avant que je propose de faire la bouffe pour tout le monde. J’avais des courses à faire de toute façon En partant, j’ai vite fait embrassé la petite, sans conviction. À mon avis c’est mort pour cette fois.
        Je me repointe donc chez eux vers 7 heures, avec de quoi faire une pœllée de légumes au gingembre avec une sauce aux champignons qui irait bien avec des pâtes s’ils voulaient bien en faire. J'espérais par ce moyen arriver à ce qu’on ne me considère pas comme un parasite. Je peux apporter de la valeur ajoutée au produit de notre amitié. Raisonnement pathétiquement ingénieur, je sais.

        Parlant de ça, je pète de plus en plus les plombs devant l’attitude bassement mercantile de Bigboss en particulier, et du monde de l’entreprise en général.
        Ça me rappelle quand j'étais à la Réunion, et que j’entendais des groupes de musique français pousser des coups de gueule contre le racisme en général et le Front National en particulier, je me disais : « Bon, c’est bien joli, ça leur donne bonne conscience, mais ça sert à rien ! Aujourd’hui personne n’est plus raciste et le front national est juste un groupuscule neo-nazi ». Pour moi c'était comme d'écrire une chanson contre l’inquisition, « à-bas les méchants curés christianistes tortionnaires ! » J’ai pas mal déchanté quand je suis arrive en France et que j’ai constaté le retard des mentalités (par rapport à la Réunion bien sûr, il y a bien des endroit dans le monde où on est encore plus con) et la réalité politique. Et ben, je suis tombe dans le même piège avec le monde de l’entreprise : « Oui, les méchants